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L'Essentiel Prépas #15_mars 2018

L'Essentiel Prépas, magazine numérique dédié aux professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles. Ce webzine est proposé par HEADway Advisory, le cabinet de conseil dédié aux acteurs de l'enseignement supérieur, de la formation et de la recherche.

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© Bartosch Salmanski<br />

ENTRETIEN<br />

« Nous voulons<br />

garder une taille<br />

humaine »<br />

Universitaire et couplée à un institut d’administration des<br />

entreprises (IAE), l’EM Strasbourg occupe une place à part<br />

dans l’univers des écoles de management.<br />

Son directeur général, Herbert Castéran, revient sur son<br />

modèle et comment il entend le conforter.<br />

→→<br />

Herbert Castéran<br />

a été élu directeur de<br />

l'EM Strasbourg en 2016.<br />

Après 12 ans à la tête<br />

de ses entreprises, il a<br />

intégré l'EM Strasbourg<br />

en septembre 2010 où il<br />

est enseignant chercheur.<br />

Il a été responsable de<br />

la filière marketing en<br />

apprentissage et créateur<br />

et responsable du<br />

master 2 Management<br />

du tourisme. Il est<br />

diplômé de Sciences Po<br />

Toulouse, titulaire d'un<br />

DESS Statistiques et<br />

économétrie, d'un DEA<br />

Econométrie et économie<br />

mathématique et d'un<br />

doctorat en marketing<br />

données et de leur exploitation, comprendre comment l’information<br />

doit être lue et comprise. Il faut définir quelles compétences sont<br />

intangibles et comment elles vont pouvoir vous permettre d’évoluer<br />

sur 30 ans. Et puis ce qu’un manager doit pouvoir apporter demain,<br />

au-delà des softskills, ce sont des « madskills », ce petit grain de<br />

folie qu’il faut savoir valoriser pour réussir sa carrière.<br />

Pour mieux suivre nos étudiants pendant les cinq ans qui suivent<br />

leur diplomation nous créons également « alumni+5 ». Pendant ces<br />

cinq premières années cruciales, nous continuerons à les suivre au<br />

moyen d’un coaching individuel. Nous effaçons ainsi un peu plus la<br />

frontière qui sépare étudiants et diplômés. Après ces cinq années<br />

c’est notre association d’anciens, dont les étudiants sont automatiquement<br />

membres, qui prend le relais.<br />

O. R : Mais est-ce vraiment adapté à chaque profil<br />

d’étudiant ?<br />

H. C : Faisant partie de l’université de Strasbourg, nous pouvons<br />

proposer des parcours académiques sur mesure à chacun de<br />

nos étudiants. Des doubles diplômes en management public, des<br />

ouvertures sur les sciences humaines et sociales, les études d’ingénierie,<br />

tout est possible ou presque pour hybrider les compétences.<br />

Aujourd'hui ce sont par exemple 10 à 15 de nos étudiants<br />

qui travaillent sur le management public avec l’institut d’études<br />

politiques (IEP).<br />

O. R : Et la dimension internationalisation, comment se<br />

caractérise-t-elle ?<br />

H. C : Dans toutes nos formations nos étudiants suivent ce que<br />

nous appelons des « CLUE » (Cross-cultural skills / Language excellence<br />

/ Uncommon opportunities / European Leadership). Il s’agit<br />

de leur donner des compétences interculturelles qui passent par<br />

des mises en situation comme celle que nous réalisons au sein<br />

du Parlement européen par exemple. Par ailleurs environ 20 % de<br />

nos 3300 étudiants sont étrangers.<br />

O. R : Vous êtes universitaire donc vous ne subissez pas les<br />

baisses de revenus dont souffrent, et vont encore plus<br />

souffrir, les écoles consulaires (sous tutelle des chambres<br />

de commerce et d’industrie) ?<br />

H. C : Nos finances sont correctes dans le cadre de l’université.<br />

Surtout cette intégration universitaire fait que nous ne nous posons<br />

pas de question sur la pérennité de nos diplômes.<br />

Nous pensons aller plus loin avec le réseau européen Eucor qui<br />

regroupe quatre universités européennes (Bâle, Fribourg-en-<br />

Brisgau, Haute-Alsace et Strasbourg) et le Karlsruher Institut für<br />

Technologie. Ensemble nous réfléchissons à un modèle intégratif<br />

de business school pour reproduire en quelque sorte le parcours<br />

d’Airbus. Cette démarche est rendue possible du fait de notre<br />

nature universitaire. Nous avons d’ailleurs déjà monté des doubles<br />

diplômes transfrontaliers avec des universités allemandes et<br />

suisses auxquelles le modèle « grande école » ne parle absolument<br />

pas.<br />

O. R : Vous ne vous inscrivez pas dans une logique de fusion<br />

avec d’autres écoles de management françaises ?<br />

H. C : Nous sommes dans une démarche différente. Nous voulons<br />

garder une taille humaine pour que tous nos étudiants puissent<br />

continuer à être suivis individuellement. Nous n’aurons jamais<br />

des tailles de promotions très importantes. Pour 3000 étudiants<br />

aujourd'hui nous pensons passer à 4000 dans quatre ou cinq ans.<br />

O. R : On parle beaucoup en ce moment du « continuum »<br />

nécessaire entre les classes prépas et les grandes écoles.<br />

Que faites-vous pour l’améliorer ?<br />

H. C : L’initiative qu’ont prise l’APHEC et des écoles est excellente<br />

car il faut créer une unité dans les parcours. Nous croyons<br />

beaucoup à l’enseignement de la culture générale pour poser des<br />

référentiels clairs et développer la créativité. Nous pourrions être<br />

amenés à employer des professeurs<br />

Olivier Rollot : Les écoles de management se ressemblent<br />

un peu toutes. Qu’est-ce que l’EM Strasbourg amène de<br />

différent à ses étudiants ?<br />

Herbert Castéran : L’internationalisation et la personnalisation<br />

sont les dimensions que nous mettons plus spécialement en<br />

avant. Avec des enseignants, et de plus en plus des coachs, nous<br />

proposons par exemple à nos étudiants de suivre un parcours<br />

« pro-perso ». Dans ce cadre et tout au long de leurs études, leurs<br />

expériences académiques et professionnelles leur permettent de se<br />

révéler à eux-mêmes pour exprimer leur potentiel. Dès l’entretien<br />

des oraux de recrutement nous demandons d’ailleurs à nos futurs<br />

étudiants de présenter leur passion. La question à laquelle nous<br />

voulons répondre est « Qui êtes-vous et comment cela fera de vous<br />

demain un manager agile ? ».<br />

Toute cette stratégie s’appuie sur un récent bilan d’image pour<br />

dégager notre plateforme de marque : qui sommes-nous dans dix<br />

ans et que peut-on apporter aux étudiants pour mieux intégrer les<br />

entreprises ?<br />

O. R : Les enjeux des entreprises évoluent beaucoup<br />

aujourd'hui ?<br />

H. C : Le marché du travail va profondément changer avec l’irruption<br />

de l’intelligence artificielle (IA) et la part donnée aux algorithmes.<br />

Il faut savoir donner du sens à l’IA au-delà des bases de >>> suite page 21<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 20 MARS <strong>2018</strong> | N°15

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