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Sites historiques

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Le « Rupertsberg » – Mont Saint-Rupert<br />

Le « Rupertsberg » – Mont Saint-Rupert<br />

de 7 mètres pour la nef centrale et de 4,35 mètres pour les nefs latérales.<br />

Côté est, face à la Nahe, on pouvait apercevoir le chœur à l’abside semicirculaire<br />

couronnée d’un pignon. La nef centrale était flanquée de deux<br />

larges tours. L’église n’avait pas de transept. Les tours abritaient respectivement<br />

les chevets des nefs latérales.<br />

Des documents font mention d’une crypte voûtée où étaient gardées les<br />

reliques de Saint Rupert, éponyme du monastère, et celles de sa mère<br />

Berthe. Elle servira également de sépulture à Sainte Hildegarde. La<br />

crypte se trouvait, comme dans toute église, sous le chœur et son autel.<br />

Une estampe de Meissner, réalisée vers 1620, 12 ans avant la destruction<br />

du monastère par les Suédois, montre l’église entourée de nombreux<br />

bâtiments d’habitation, de dépendances de la ferme et leurs toits,<br />

suspendus à différentes hauteurs. Tout le domaine du monastère était<br />

entouré d’un mur d’enceinte. Quant à l’agencement des différents bâtiments<br />

on pourrait le définir comme suit : De la nef latérale sud, en descendant<br />

quelques marches, on accédait au cloître. Tout autour du<br />

cloître se trouvait la demeure du prélat, le bâtiment du couvent, le<br />

« dormitorium » – dortoir – la salle capitulaire et l’école du monastère.<br />

Au sud-ouest du cloître se trouvaient le cimetière et la chapelle Saint-<br />

Michel. Des chartes dévoilent l’existence, sur le site, d’autres dépendances<br />

comme la « Sommerhaus »– le pavillon d’été – le prieuré avec le<br />

« Patersgarten » – le « Jardin du Père » – et l’hospice. On y apercevait<br />

également le jardin du couvent dont 2 arpents étaient réservés aux vignobles<br />

ainsi que les bâtiments de la ferme et celui des domestiques.<br />

Partant de ces bâtiments situés à l’intérieur de l’enceinte du monastère,<br />

on pouvait rejoindre la métairie en franchissant un portail en direction<br />

de Weiler. La chapelle Saint-Nicolas était intégrée dans le mur d’enceinte<br />

et donc accessible des deux côtés, et près de cette chapelle se<br />

trouvait la porte du monastère et sa conciergerie.<br />

Le monastère d’Hildegarde sur le Rupertsberg n’était pas vraiment un<br />

complexe représentatif, basé sur une idée architectonique bien définie.<br />

La description de Wibert de Gembloux, datant de 1177, semble correspondre<br />

assez bien à la réalité : « Ce monastère fut fondé non pas par un<br />

empereur ou un évêque, un homme puissant ou riche de ce monde, mais<br />

Maquette de reconstitution du monastère de Rupertsberg bei Bingen, Gerhard Roese 1997<br />

par une femme faible et pauvre venue s’installer dans la région. En peu<br />

de temps, en 27 ans, l’esprit monastique comme les constructions extérieures<br />

ont pris une telle expansion que ces bâtiments, au lieu d’être fastueux<br />

et pompeux, sont spacieux, imposants pour être en somme fonctionnels<br />

et bien agencés.<br />

Le rayonnement spirituel du Rupertsberg s’éteint à la mort d’Hildegarde,<br />

en 1179. Même si l’histoire du Rupertsberg se poursuit à travers des détails<br />

intéressants qui nous ont été transmis sur le voisinage conflictuel de la population<br />

de Bingen et du monastère, sur sa période de déclin et ses réformes,<br />

il n’arrivera, malgré tout, plus jamais à jouer un rôle spirituel.<br />

Jusqu’à sa destruction par les Suédois, en 1632, le Rupertsberg, comme<br />

beaucoup d’autres couvents de religieuses, fut un établissement où étaient<br />

« placées des filles de noble naissance » et où l’on appliquait la Règle<br />

bénédictine. Le Rupertsberg, en ruine, ne fut plus jamais reconstruit. Le<br />

domaine et ses biens resteront propriétés du monastère d’Eibingen,<br />

deuxième fondation d’Hildegarde, où un nouvel élan monastique se<br />

manifestera, après les troubles de la Guerre de Trente Ans. Les ruines du<br />

monastère serviront dès lors de carrière dont les pierres extraites seront<br />

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