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L’ancien monastère d’Eibingen<br />

L’ancien monastère d’Eibingen<br />

durant (1373–1417) – plus longtemps encore qu’Hildegarde elle-même.<br />

Les religieuses du monastère d’Eibingen étaient en partie, issues de la bourgeoisie.<br />

À la fin du 15 e siècle et au fil du siècle suivant vont surgir des<br />

tensions entre le « Kurmainz » – siège épiscopal des Princes-Électeurs de<br />

Mayence – et le « Pfalz » – Palatinat, Comtes Palatins – qui se feront ressentir<br />

jusque dans le couvent. Aux alentours de 1505, sous l’archevêque de<br />

Mayence Jakob von Liebenstein, a lieu une réforme du couvent d’Eibingen.<br />

Cette mesure, néanmoins, ne réussira pas à en retarder son déclin. En<br />

1575, ne vivent plus au monastère d’Eibingen que trois sœurs qui, suivant<br />

l’instruction de l’archevêque Daniel Brendel von Homburg, vont partir<br />

s’installer à proximité dans l’abbaye de Cisterciennes de Marienhausen.<br />

C’est ainsi qu’Eibingen pourra, pendant de longues années, servir de gîte<br />

aux sœurs Augustines de Saint-Pierre près de Kreuznach, qui fuyaient la<br />

vague déferlante de la Réforme. Après des négociations de longue haleine,<br />

la fille d’un baron, Cunigundis von Dehrn, abbesse du Rupertsberg obtient<br />

la restitution, garantie par une charte en bonne et due forme du monastère<br />

d’Eibingen et de ses biens. De là vient le titre, usuel depuis 1603, d’« Abbesse<br />

de Rupertsberg et de Eibingen ». Lors de la Guerre de Trente Ans, le<br />

monastère de Rupertsberg est détruit en 1632 par les Suédois qui y mettent<br />

le feu. Via Cologne, les religieuses arrivent avec les reliques d’Hildegarde<br />

au monastère d’Eibingen, en 1636, où règnent misère et pénuries. Les pillages<br />

des troupes mercenaires vont les obliger par la suite à fuir vers<br />

Mayence. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1641 qu’elles rentreront. Anna<br />

Lerch von Dirmstein, dernière abbesse de Rupertsberg ne resta à Eibingen<br />

qu’une période assez courte. Elle dut quitter son poste en 1642. Sous la direction<br />

de la jeune abbesse Magdalena Ursula von Sickingen, le monastère<br />

connaît une période florissante. La vie monastique alternant prières et travail<br />

renaît. L’été 1666, l’abbesse Magdalena meurt de la peste, à l’âge de 52<br />

ans. Son blason décore encore aujourd’hui le chambranle de la porte donnant<br />

sur la cour intérieure de l’église paroissiale d’Eibingen.<br />

En quelques années, la situation économique du monastère d’Eibingen<br />

s’est développée et consolidée à un tel point que d’importants projets de<br />

construction sont envisagés et réalisés. La rénovation des bâtiments, vraisemblablement<br />

disposés en carré, se déroule en trois étapes. De 1681 à<br />

Vue intérieure de l’église paroissiale et sanctuaire Ste Hildegard, Eibingen, avec reliquaire de Ste Hildegarde<br />

1683, sous la direction de l’architecte Giovanni Angelo Barello, l’église et<br />

l’aile ouest vont être entièrement restaurées. D’après une lettre d’indulgence<br />

émise par le pape Clément XI en 1701, l’église dédiée à Saint Rupert<br />

et Hildegarde possédait sept autels. En 1709, sous l’instigation du couvent<br />

d’Eibingen, est imprimé chez Johann Mayren un petit livre de dévotion :<br />

« Recueil des plus nobles reliques … ainsi conservées avec dilection et vénérées<br />

au couvent « Hoch-Adelichen Jungfrau-Closter » à Eibingen dans<br />

le Rheingau … » Cette année-là, on dresse une croix « À la Gloire de Dieu<br />

et pour les défunts » qui se trouve aujourd’hui dans l’ancien cimetière de<br />

l’église. Les visites de l’église du monastère augmentèrent, mais ne purent<br />

cependant en faire un lieu de pèlerinage autonome à Eibingen. Les pèlerins<br />

qui, le matin, se rendaient à Marienthal ou à Nothgottes venaient<br />

juste s’y recueillir sur le chemin du retour, plus particulièrement le 8 septembre<br />

lorsqu’on célébrait la naissance de la Vierge Marie.<br />

Le 21 février 1737 débute la démolition de l’aile est. L’architecte de<br />

Mayence, Johann Valentin Thoman dessine les plans de la nouvelle<br />

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