Jean-François Bovy Le pavillon de chasse de ... - MultiMania

cependant interdites au public 48 . Lors des chasses, cette masse d’acteurs devait
pouvoir manœuvrer dans l’épaisseur des bois et l’on dès lors fit percer de
nombreuses routes. En règle générale, ces routes sont organisées par série de
huit à partir d’un point central. Nous décrirons plus loin en quoi cette structure
participait d’un système généralisé dès le 17 ième siècle. Sous Louis XIV, on
prend l’usage de relier les huit rayons entre eux pour former un vaste octogone.
Les routes sont larges et les carrefours aménagés pour le passage des voitures et
des calèches. La plupart des implantations et les défrichements qu’elles
nécessitent progressent en suivant les zones les plus fréquentées par les
chasses 49 . Ce découpage géométrique des domaines de même que la fondation
de nombreux pavillons et de maisons de chasse participent d’une prise de
48 MAROTEAU V., "Les forêts péri-urbaines, milieu de loisir : le cas de la
région parisienne à l’époque moderne et contemporaine" in Le bois et
la ville du moyen-âge au XXième siècle, acte du colloque organisé à
Saint-Cloud les 18 et 19 novembre 1988 par le Centre d’Histoire
Urbaine de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay / Saint-Cloud et
le Groupe d’Histoire des Forêts Françaises, par J.-L. Biget, J.
Boissière, J.-C. Hervé et D. Roche, Saint-Cloud, Ecole Normale de
Fontenay, 1991, p.98.
49 MAROTEAU V., op.cit., p.98 et SALVADORI Philippe, op.cit, pp. 213 et
210. L’extension du système général dépend en ce sens de l’activité
cynégétique. Notons que souvent la chasse fut un élément qui joua en
faveur de la conservation de massifs forestiers et donc de leur
aménagement réfléchi. Voir GOBLET d’ALVIELLA Eugène, op.cit.,
t.2, pp. 369, 378 et 379.