Jean-François Bovy Le pavillon de chasse de ... - MultiMania

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les "écuries", tourné vers le bois, ne semble fermé que par un mur ou une palissade. D'après ce que l'on peut deviner sur la gravure de l'élévation du pavillon où on voit apparaître dans le fond les bâtiments des dépendances, ceux-ci étaient tous basés sur un même modèle simple et sobre. Ils sont moins hauts que le pavillon central et comportent un rez-de-chaussée à hautes arcades en plein- cintre ainsi qu’un étage en attique aux fenêtres presque carrées dont le linteau est légèrement arrondi. Les murs sont nus à l’exception d’une bande sobre au niveau du sol de l’étage et les fenêtres ne présentent aucune décoration. Les élévations de ces bâtiments sont légères lorsqu’on les compare à celles du pavillon principal. Ainsi l'aspect des dépendances par rapport au bâtiment du centre devait paraître plus massif et volumineux mais aussi moins affiné dans la décoration. Toute l'organisation est basée sur le salon central et à tous les niveaux se retrouve l'idée d'une structure centralisée et rayonnante. Ainsi, sur les gravures, les dépendances semblent avoir été déformées pour s'inscrire parfaitement entre les routes divergentes. Les façades principales tournées vers le pavillon central sont plus étroites que les côtés arrières, tournés vers la forêt. Du coup, les dépendances ont une forme trapézoïdale légèrement arrondie. Cet effet dans la disposition des bâtiments secondaires renforce l'impression d'extension rayonnante, à la manière d'une perspective accélérée.
Il est difficile de dire dans quelle mesure l'aménagement de la forêt alentours avait été prévu mais la simple présence immédiatement évidente des routes suffit à donner cette sensation de rayonnement jusque loin dans les fourrés. De plus, sur la gravure, les routes sont bordées de rangées d’arbres, manifestement dessinées en rangées pour contraster avec les massifs des bois. Leur grande largeur et ces rangées d’arbres devaient accentuer l’importance de ces voies dans l’organisation cardinale de l’espace de la forêt, celle-ci devant avoir paru moins sensible au niveau du sol que sur un plan d’implantation. En effet la position centrale du pavillon coince la vue qu’on peut avoir d’une des routes quand on regarde vers la clairière. A cause du pavillon, on ne peut pas vraiment se rendre compte de la poursuite de la percée rectiligne de la route au- delà de la clairière, sauf à travers les portiques et en traversant le salon. Cette disposition implique d’une part que le pavillon est théoriquement toujours visible depuis n’importe quel point des routes et d’autre part que du salon, on voit par les routes à l’infini 59 . La forêt conserve une grande présence malgré les bâtiments : les dépendances sont en effet cernées par des massifs d’arbres sur trois de leurs côtés. Sans cette épaisseur de feuillage que Boffrand a laissée entre les routes et les bâtiments, la bordure de la clairière serait apparue comme une succession de façades et de routes semblables à des rues, à la manière d’une place de ville.
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