Tschumi - L'analyse

Légende (Source)
Ce mouvement est matérialisé
par une grande rampe se déployant
en pente douce dans le projet et
agissant comme un moyen attractif
pour y déambuler.
Cette rampe est omniprésente.
En effet, elle est visible aussi bien
à l’intérieur, depuis le grand vide
central, qu’à l’extérieur, car elle
perce la façade de l’édifice en apparaissant
comme un volume en
porte-à-faux. Elle permet de relier
chacun des étages, mais sert
également de passage connectant
deux rues de Zurich d’altitudes
différentes. Elle est comme la rue
principale du projet, le long de laquelle
tous les nouveaux produits
sont exposés et qui reste ouverte
tard le soir. Les parois en verre qui
la bordent permettent une séparation
entre les espaces ouverts de
jour et ceux accessibles la nuit.
Le bâtiment K-Polis est donc conçu
à la fois pour pour être vu et pour
voir.
Cette vie nocturne qui s’invite dans
le grand magasin pourrait être comparée
par Luca Merlini comme un
habitant inattendu. En effet, dans
son livre L’archipel Tschumi: cinq
îles, l’auteur met en évidence un
concept récurrent dans l’architecture
tschumienne : y projeter des
habitants hors du commun, des «
anormaux » 1 . En 1989, Tschumi intègre
à son projet de concours pour
la Très Grande Bibliothèque de Paris
une piste de course de 400m. En
2009, des personnages de pierre
venus de l’Antiquité prennent
place dans le Musée de l’Acropole…
Une telle étrangeté n’est pas étonnante
chez Tschumi. En effet, les
architectes ne choisissent pas les
utilisateurs de leur projet, mais
l’architecture de Tschumi, dont le
concept fondateur est l’instabilité,
permet une certaine liberté, et
donc l’intégration « d’intrus » au
sein de ses projets. Dans le magasin
K-Polis, on ne sait déterminer
qui de la rampe, et donc de la vie
nocturne, ou de l’édifice, qui l’accueille,
est l’intrus de l’autre.
1
MERLINI, L., 2014, p. 23.
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Plan du deuxième étage (Tschumi, B. K-Polis, 1995)
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