Tschumi - L'analyse
Compilation de travaux d'étudiants de première année de master en architecture à l'Université Catholique de Louvain, portant sur l'oeuvre de Bernard Tschumi.
Compilation de travaux d'étudiants de première année de master en architecture à l'Université Catholique de Louvain, portant sur l'oeuvre de Bernard Tschumi.
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Les Ponts-ville<br />
Le projet<br />
Contexte spatio-temporel<br />
Au cours des années 1980, à<br />
Lausanne et plus précisément dans<br />
la vallée de Flon est fait un constat,<br />
plutôt alarmant, concernant le<br />
devenir de cette dernière. Cette<br />
vallée se trouve en plein centreville<br />
et forme un réel « trou »,<br />
de par son relief. Des industries<br />
légères s’y sont installées au cours<br />
du siècle d’industrialisation de la<br />
ville, créant dont une limite tant<br />
physique que sociale. Au nord de<br />
cette barrière se trouve le centre<br />
historique de Lausanne et au sud<br />
s’est développé un quartier plus<br />
« tranquille » où se situe le palais<br />
de justice de Montbenon, au milieu<br />
d’un petit parc boisé, ainsi qu’un<br />
certain nombre d’immeuble de logement<br />
datant des années 1950. Le<br />
quartier au sud de la vallée de Flon<br />
est donc bien plus espacé et végétalisé<br />
que le quartier historique.<br />
Un grand nombre d’entreprises<br />
installées dans la vallée perdent<br />
en activité et donc commencent<br />
à quitter la zone, laissant derrière<br />
eux ce qui deviendra incontestablement<br />
une friche industrielle, en<br />
Planche de superposition du Parc de La Villette<br />
(ArchDaily.com)<br />
plein cœur de la ville. Cette dernière<br />
en prend conscience et essaie de se<br />
projeter en demandant conseil aux<br />
architectes et urbanistes.<br />
Naissance d’une réflexion<br />
Bernard <strong>Tschumi</strong>, né à<br />
Lausanne et attaché à sa ville natale,<br />
entend l’appel des dirigeants<br />
de l’époque et commence sa réflexion<br />
concernant le devenir de<br />
cette zone industrielle. Il part alors<br />
du constat fait précédemment et le<br />
pousse encore plus loin dans sa réflexion.<br />
Il part du fait que la vallée<br />
n’est plus et n’a d’ailleurs jamais été<br />
un lieu de rencontre mais vraiment<br />
une limite, une fracture dans le<br />
paysage social de la ville. Pour lui,<br />
le « lien social » se transmet grâce<br />
au sol, à la terre. Or, dans ce cas, on<br />
traverse ce relief sur des ponts en<br />
délaissant complètement le fond<br />
de ce dernier. Certains toits de bâtiment<br />
sont même utilisés comme<br />
point d’ancrage et de stabilité pour<br />
ces ponts. Cette zone devient alors<br />
pour l’architecte un désert social,<br />
car le sol est de plus en plus abandonné<br />
par la désertion des industries.<br />
But et Programme<br />
L’architecte entreprend<br />
donc de redorer cette zone, étant<br />
située à un point stratégique de la<br />
ville, entre le centre historique et<br />
certaines grandes instances telles<br />
que le palais de justice ou encore<br />
la gare de Lausanne, en la faisant<br />
participer à la vie sociale de la ville.<br />
Il programme donc d’investir la<br />
zone afin de réparer cette fracture,<br />
grâce à l’implantation, sur le versant<br />
nord, de barres de logements<br />
participant à la reconversion des<br />
bâtiments industriels conservés.<br />
Point d’ancrage du pont de Montbenon sur un bâtiment<br />
(tschumi.com)<br />
L’architecte ne veut absolument<br />
pas que l’on oublie le passé industriel<br />
de la vallée, et c’est donc pour<br />
cela qu’il envisage cette reconversion.<br />
Sur le versant sud, il imagine<br />
étendre le parc du palais de justice<br />
afin de créer une continuité et de<br />
végétaliser cette zone parsemée de<br />
taule ondulée et d’acier. L’attache<br />
au sol permettra aux habitants de<br />
tisser de nouveaux nœuds d’interaction<br />
sociale. Du fait du relief,<br />
il décide également de le faire traverser<br />
par huit ponts « habités »,<br />
tous étant des continuités des rues<br />
y menant. Il n’imagine pourtant<br />
pas y placer des logements comme<br />
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