17.07.2018 Views

Tschumi - L'analyse

Compilation de travaux d'étudiants de première année de master en architecture à l'Université Catholique de Louvain, portant sur l'oeuvre de Bernard Tschumi.

Compilation de travaux d'étudiants de première année de master en architecture à l'Université Catholique de Louvain, portant sur l'oeuvre de Bernard Tschumi.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Contexte<br />

En 1990, la ville de Groningue,<br />

située aux Pays-Bas, fait appel à<br />

cinq architectes, Peter Eisenman,<br />

Zaha Hadid, Coop Himmelb(l)au,<br />

Rem Koolhass et Bernard <strong>Tschumi</strong>,<br />

afin de concevoir diverses structures<br />

temporaires à l’occasion d’un<br />

festival de musique et vidéo. Lors<br />

de ce festival, l’exposition « What<br />

a wonderful world » a pris place<br />

dans les différentes structures imaginées<br />

par les cinq architectes. On<br />

y diffusait de la musique ainsi que<br />

des clips vidéo en tout genre.<br />

Figures 1 à 5 - Au dessus, le pavillon de B. <strong>Tschumi</strong>,<br />

au milieu, les pavillons de R. Koolhaas et de Z.<br />

Hadid, en dessous, les pavillons de C. Himmelblau<br />

et de P. Eisenman<br />

La plupart de ces structures ont<br />

été démontées à la fin du festival.<br />

Cependant, la galerie de <strong>Tschumi</strong><br />

ayant remporté un tel succès, la<br />

ville de Groningue a décidé de la<br />

conserver. Elle fait aujourd’hui partie<br />

du musée d’art de Groningue,<br />

on y expose différentes œuvres artistiques.<br />

Le seul autre pavillon qui<br />

existe encore aujourd’hui est l’arrêt<br />

de bus de Rem Koolhaas, qui a<br />

voulu construire un élément utile<br />

au-delà du temps de l’exposition. 1<br />

Situation<br />

La Glass Video Gallery de<br />

Bernard <strong>Tschumi</strong> prend place<br />

au milieu d’un rond-point, dans<br />

un quartier résidentiel. Ce rondpoint<br />

accueille également un petit<br />

parc public dont un des chemins<br />

piétonniers dessert la galerie, ce<br />

qui lui permet d’attirer un grand<br />

nombre de visiteurs.<br />

Bernard <strong>Tschumi</strong> a réalisé de<br />

nombreuses recherches afin de<br />

déterminer la meilleure disposition<br />

pour sa galerie, au milieu de<br />

ce grand rond-point. En passant de<br />

parallèle à oblique par rapport aux<br />

chemins, ou encore en la plaçant<br />

dans la prolongation d’une longue<br />

avenue qui vient butter contre le<br />

rond-point, il est passé par de nombreux<br />

plans et a fini par implanter<br />

sa galerie de manière oblique par<br />

rapport aux sentiers piétons du petit<br />

parc public. La galerie offre également<br />

une perspective sur un des<br />

bâtiments prenant place sur un des<br />

côtés du rond-point.<br />

Conception<br />

La ville accordait un petit budget<br />

pour la réalisation des différents<br />

pavillons; c’est pourquoi <strong>Tschumi</strong><br />

a pris la décision d’utiliser un seul<br />

matériau pour créer sa galerie : le<br />

verre. Ce choix n’est pas anodin :<br />

à travers cette décision, il brise les<br />

codes. Une salle destinée à la diffusion<br />

de musiques et de vidéos<br />

est traditionnellement un espace<br />

sombre et opaque 2 , à caractère privé,<br />

similaire à un cinéma ou à une<br />

salle de spectacle. Or ici, <strong>Tschumi</strong><br />

voit « une occasion de contester<br />

des idées préconçues sur le spectateur<br />

et la vie privée » 3 . Il ouvre<br />

sa galerie au public avec son enveloppe<br />

transparente afin « d’amener<br />

l’événement dans la rue » 4 .<br />

Figure 8 - P. Smidek, 2003.<br />

À la manière de la Spartan Villa,<br />

imaginée en 1992 et de la Urban<br />

Glass House imaginée en 1999,<br />

<strong>Tschumi</strong> brise les codes de la différenciation<br />

du public et du privé. La<br />

galerie est travaillée comme un espace<br />

urbain avec des murs d’écran<br />

tels ceux qu’on retrouverait chez<br />

un concessionnaire de téléviseurs 5 .<br />

La Glass Video Gallery est le<br />

premier projet de <strong>Tschumi</strong> mettant<br />

en scène ce type de « façade<br />

électronique », qu’il systématisera<br />

2 Migayrou, 2014, p 134.<br />

3 <strong>Tschumi</strong>, 1990.<br />

4 <strong>Tschumi</strong>, 1990.<br />

5 <strong>Tschumi</strong>, 1990.<br />

1 Varady, 2016.<br />

Figures 6 et 7 - Recherches et plans d’implantation, <strong>Tschumi</strong>, 1990.<br />

05| 3

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!