Tschumi - L'analyse

En 2005, Bernard Tschumi est
contacté par le promoteur Angelo
Cosentini pour dessiner un immeuble
de logements sur une parcelle
dans le Lower East Side de
Manhattan à New York. Cette tour
résidentielle de 16 étages compte
32 appartements d’une ou deux
chambres. Certains couvrent la totalité
de la surface d’un étage et un
duplex à été aménagé au sommet.
Photo d’implantation (Google Earth)
Du haut de ses 55m, la Blue
Tower se dresse avec son porte-àfaux,
sur des bâtiments principalement
commerciaux et a la particularité
d’être la première tour
construite dans ce quartier défavorisé,
habité par des vagues successives
d’immigrants. Pour un coût
de près de 17 millions de dollars,
le promoteur a fait construire une
tour résidentielle de luxe aux finitions
haut de gamme: plan de travail
en pierre, mur de céramique,
sol en bois de palmier, en bambou
et en pierre naturelle pour ne citer
que ces quelques finitions. Tous les
appartements ont été vendus avant
la fin de la construction, le moins
onéreux s’est vendu pour la coquette
somme de 745 000 dollars.
Ces prix peuvent paraître exorbitants
pour ce quartier défavorisé
mais pour un appartement dans le
centre de Manhattan offrant une
vue imprenable sur la Est River et
le fleuve Houdson, c’est bon marché,
surtout si on les compare à un
petit deux pièces dans le centre de
Paris.
Les gratte-ciels de la ville de
New York sont nés de la volonté de
rentabiliser au maximum le foncier.
Plus un quartier est prisé, au
plus les tours sont hautes. Du fait
de la mauvaise réputation de cette
partie de la ville et grace à l’ambition
du projet vis à vis de ce quartier,
la Blue Tower est la première
tour a s’être imlantée dans les environs.
Pour revenir à la forme et à
l’esthétique du bâtiment que Bernard
Tschumi a dessiné, intéressons-nous
aux règlements urbanistique
new-yorkais. Contrairement
aux lois françaises et belges, le
volume, le gabarit et l’alignement
du bâti ne concernent pas l’aspect
esthétique, mais une série de règles
sur la densité de logements au
mètre carré et l’exposition au soleil.
Plan du 8 e (cfr. Biblio. source 3)
C’est pourquoi, comme dans
le cas de la Blue Tower, on trouve
souvent des formes trapézoïdales
dans les plans des buildings de
New York. Bernard Tschumi a
lui-même qualifié son bâtiment:
1. Extrait de l’interview de Christophe Leray (cf. Biblio. source 2)
«de manipulation savante du
code» 1 . Pour rentabiliser le foncier,
le promoteur a imposé dans
le programme un certain nombre
d’étages et d’appartements. Plus on
monte, plus la surface du plan en
forme de trapèze se réduit et plus il
faut d’étages pour arriver dans ses
frais. Quant aux façades, les murs
rideaux sont «pixélisés» dans différentes
nuances allant du bleu roi
au gris foncé, censés représenter la
diversité ethnique du quartier.
Pour résumé le parti de ce projet,
nous pouvons reprendre les
mots de l’architecte: «La question
était : comment tirer avantage de
ces réglementations pour un bâtiment
intéressant visuellement
avec le nombre de m² autorisés à
cet endroit sur ce site?» 1 et ceux du
promoteur: «Le but était encore de
créer, par la seule vertu d’un design
inhabituel et spectaculaire, un
symbole de la vitalité du quartier» 1 .
Angelo Consentini veut faire de sa
tour de logements chic, un symbole
de nouveau et de dynamisme
pour le quartier.
Coupe ouest-est (cf. source 2)
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