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10 PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2019 LE JEÛNE HORAIRES DES CÉLÉBRATIONS ET CULTES PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2019 11 LE JEÛNE GENEVOIS Bien qu’indépendante, la République de Genève observe souvent la pratique du Jeûne dans les cantons voisins et amis, notamment les cantons de Berne et Zürich. Selon les lieux, ils prennent des formes diverses : pèlerinages, processions, Jeûnes proprement dit. Après l’adoption de la Réforme, les théologiens estiment que la privation de nourriture témoigne de notre humilité et permet une meilleure écoute de la Parole de Dieu. Comme l’écrit Jean Calvin : « Quand le ventre est plein, l’esprit ne se peut pas eslever à Dieu pour être incité d’une affection ardente à prières ». Le premier Jeûne connu à Genève remonte au début du mois d’octobre 1567, à l’occasion d’une répression contre les huguenots lyonnais. Puis après le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, le peuple genevois observe un jour de Jeûne le 3 septembre, par solidarité. La tradition perdure et devient un jour férié annuel : le Jeûne Genevois. Après la fin de l’occupation française, le gouvernement provisoire décrète la Restauration de la République le 31 décembre 1813, puis Genève devient un Canton Suisse le 19 mai 1815. Comme on l’a vu précédemment, la Diète Fédérale institue le Jeûne Fédéral en 1832. La conséquence immédiate est la suppression du Jeûne Genevois, mais seulement de 1832 à 1837. En effet, frustrés, les genevois supportent mal cette décision car depuis l’époque de Jean Calvin, ils ont appris à aimer la célébration de leur propre Jeûne. Ils s’opposent à cette décision fédérale et décident d’instaurer à nouveau le Jeûne Genevois. Cette décision est officialisée en 1840 et le Jeûne Genevois aura lieu le jeudi qui suit le premier dimanche de septembre, seul jour de la semaine où il n’y a pas de marché. C’est un jour chômé et c’est le 8 janvier 1966 que le Grand Conseil inscrit le Jeûne Genevois dans la Constitution et en fait un jour férié officiel. Par compensation, les genevois n’ont pas congé le lundi du Jeûne Fédéral. LA TARTE AUX PRUNEAUX Foncer un plat à tarte avec une abaisse de pâte brisée de 3 à 5 mm d’épaisseur. Piquer le fond de la tarte avec une fourchette, puis y disposer une couche de noisettes moulues, ce qui évitera de détremper la pâte avec le jus des pruneaux. Dénoyauter les pruneaux, les couper en deux ou en quatre et les disposer sur le fond de tarte. Préparer une liaison avec de la crème et du sucre, verser sur les pruneaux. Enfin saupoudrer d’un peu de cannelle. Cuire au four à 180° env. 30 à 40 minutes. Bon appétit ! Dimanche 1 er septembre 12 e dimanche après Pentecôte Samedi 7 septembre Dimanche 8 septembre 13 e dimanche après Pentecôte Samedi 14 septembre Dimanche 15 septembre JEÛNE FÉDÉRAL 14 e dimanche après Pentecôte Samedi 21 septembre Dimanche 22 septembre 15 e dimanche après Pentecôte Mercredi 25 septembre Dimanche 29 septembre 16 e dimanche après Pentecôte Dimanche 6 octobre 17 e dimanche après Pentecôte Genève Saint-Germain 10 h • 10 h • 10 h • 10 h • Grand-Lancy Trinité 10 h 30 • 10 h 30 • Chêne-Bourg Transfiguration 18 h • Lausanne Ste-Marie du Servan 17 h • La Chaux-de Fonds Saint-Pierre 10 h • 10 h • 10 h • 10 h • 10 h • 10 h • Neuchâtel Saint-Jean Baptiste 18 h • 18 h • 19 h 30 B Bienne A la cure • Messe (eucharistie) o Liturgie de la parole prière du soir célébration œcuménique B Bible à la carte 9 h 30 • 9 h 30 • Saint-Imier Saint-Paul 10 h • 10 h 10 h • Les diverses agitations politiques, notamment l’occupation française de 1798 à 1813, où Genève devient capitale du Département du Léman, ne portent pas atteinte à cette tradition. Au contraire, le Jeûne Genevois devient synonyme de patriotisme et permet l’affirmation de l’identité genevoise et protestante. C’est à cette époque que se crée le lien erroné avec le massacre de la Saint-Barthélemy, ce que précise le professeur Olivier Fatio, directeur de l’Institut d’histoire de la Réformation. Le massacre de la Saint-Barthélemy – François Dubois (vers 1572 – 1584) Musée cantonal des Beaux-Arts – Lausanne Confiez-nous la vente ou la gestion de votre bien immobilier ! RYTZ & Cie SA, c’est 50 collaborateurs expérimentés qui traitent quotidiennement toutes vos questions immobilières. Gérance d’immeubles, administration de PPE, courtage et promotion. RYTZ & CIE SA | NYON Av. Alfred-Cortot 7 – CP 1360 – 1260 Nyon T +41 (0)58 810 36 00 – info@rytz.com RYTZ & CIE SA | LAUSANNE Pl. de la Navigation 14 – CP 1256 – 1001 Lausanne T +41 (0)58 810 35 00 – info@rytz.com spg-rytz.ch
12 PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2019 DE LA PAROLE AU GESTE Évolution du chant liturgique : généralités sur le romantisme PAR NASSOUH TOUTOUNGI Le XIX e siècle est le siècle du romantisme. S’ouvre avec Beethoven, chez lui qui d’ailleurs on peut déjà discerner des aspects romantiques, le siècle tout entier est marqué par l’œuvre de ce géant. Entre l’époque classique et l’époque romantique, il n’y a pas de solution de continuité : du point de vue du langage, des genres, de l’harmonie, ces deux époques peuvent être vues comme formant un tout. Il est vrai qu’un nouvel élément, poétique, métaphysique, pénètre la musique, rompant l’équilibre entre idée et manifestation extérieure, entre intelligence et sentiment : l’expression du moi, le subjectivisme et l’émotion dominent. Le terme romantique, qui vient de l’ancien français romance, apparaît d’abord dans la littérature ; au XVIII e siècle, il signifie « sauvage », désigne bientôt ce qui est du domaine du conte de fées, du fantastique, d’une façon générale, de l’irrationnel : sentiments, pressentiments, sensibilité, rêve. Le nom de romantisme devient ensuite celui d’un courant littéraire, en Allemagne, des années 1800 à 1830, avec notamment Novalis. Depuis le fameux texte d’E. T. A. Hoffmann sur Beethoven qui date de 1810, le terme romantique est aussi utilisé en musique : il désigne d’abord une manière d’être, un ensemble de traits stylistiques, et non une époque ; c’est beaucoup plus tard qu’il est utilisé pour désigner une partie et parfois la totalité du XIX e siècle, de Schubert à Strauss. Il est clair pourtant que bien des tendances différentes coexistent au XIX e siècle, et que, à moins d’être vidé de tout contenu, le terme de romantisme ne saurait les recouvrir toutes. Le XIX e siècle Ce siècle, en effet, présente successivement, mais aussi, à l’occasion, simultanément, des mouvements différents, voire contradictoires. A la Restauration, entreprise en Europe en 1814-15 au Congrès de Vienne, succèderont les Révolutions de 1830 et 1848, qui embraseront rapidement l’Europe entière. Malgré la résistance des forces les plus conservatrices, on assiste, d’une façon générale, à une certaine démocratisation. Du point de vue économique, le XIX e siècle est l’époque de la Révolution industrielle, du développement du machinisme, de l’apparition du chemin de fer. Pour l’essentiel, c’est la bourgeoisie cultivée qui fait vivre l’art (et, en particulier, la musique). Les types d’activité musicale peuvent être très différents, tout comme le niveau des auditeurs ou la finalité des œuvres. À côté de très grands chefsd’œuvre abondent les produits médiocres, de pure consommation. Le développement quantitatif est général : facture instrumentale, édition musicale, méthodes. Les lieux de la musique sont variés : à côté de la « musique chez soi », il y a le salon, la salle de concert, parfois de grandes dimensions, l’opéra et l’église. Siècle de la technique, le XIX e siècle est en particulier celui de la technique instrumentale et de la virtuosité, souvent superficielle. Exemple musical : https://www.youube.com/ watch?v=PZfTnXgNr6w: Six motets d’Anton Bruckner (1824- 1896), compositeur autrichien que l’on considère déjà comme post-romantique. Ses harmonies extrêmement riches et touchantes, ses modulations et dissonances non préparées touchent la personne qui écoute. Franz Liszt au piano par Josef Danhauser (1805-1845) Autour du pianiste Franz Liszt ont pris place Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand, Niccolo Paganini, Gioacchino Rossini, Marie d’Agoult. Le tableau de Danhauser regorge de symboles et d’allusions qui ont tous pour objectif de livrer une image idéalisée des artistes romantiques, unis par le plus romantique de tous les arts : la musique. DANS MA BIBLIOTHÈQUE PRÉSENCE N o 7 SEPTEMBRE 2019 13 Henry Mottu, Jérôme Cottin, Didier Halter, Félix Moser Confessions de foi réformées contemporaines Chaque mois, Jean-Claude Mokry nous propose dans cette rubrique une invitation à découvrir un livre ancien ou récent de sa bibliothèque personnelle. Ce mois-ci Confessions de foi réformées contemporaines. Pour beaucoup il est devenu souvent difficile d’exprimer sa foi personnelle avec les credo dont nous disposons dans le matériel liturgique, comme le Symbole de Nicée-Constantinople (325-381) ou le Symbole des Apôtres (qui remonte peut-être au IV e ou V e siècle mais dont la forme actuelle date seulement des années 1200). Ces textes font partie de l’histoire du christianisme – mais aussi des bagarres (au propre comme au figuré) qui se sont déroulées lors de leur rédaction. Tout cela a cependant abouti à ces expressions de foi qui sont communes entre la plupart des Églises chrétiennes. D’où l’utilisation de ces vieux textes lors des eucharisties dominicales (Nicée-Constantinople) ou des baptêmes (Symbole des Apôtres). Reste qu’ils sont marqués de leur époque et rien n’interdit d’utiliser d’autres textes plus contemporains dans d’autres liturgies. C’est en cela que l’ouvrage Confessions de foi réformées contemporaines nous ouvre à l’existence de véritables trésors qui permettent de ressentir la foi de ces hommes et de ces femmes qui ont participé à leur rédaction. Comme le souligne Henry Mottu, il s’agit en fait d’une véritable anthologie de confessions de foi Editions Labor et Fides, 2000, 344 pages réformées, qui ont un caractère ecclésial, ou individuel – mais qui ont été aussi utilisés dans des liturgies. Ces textes sont présentés de manière pédagogique selon leur date de parution et leur origine géographique. Tout cela aboutit à un vaste panorama qui permet de découvrir combien la foi peut être riche et diversifiée, pour peu qu’elle s’enracine dans une terre et dans une histoire. Certains textes peuvent nous surprendre. Ils parlent en effet de féminisme, de paix, d’écologie, etc. Ils nous rappellent ainsi que la foi n’est pas seulement une question de « croyance » mais de la vie. De la meilleure manière de vivre dans l’esprit de l’Évangile ! La première partie de l’ouvrage regroupe des confessions de foi autour de la seconde guerre mondiale. On y trouve des textes d’Églises européennes, dont de certains théologien comme Dietrich Bonhoeffer, victime des nazis. La seconde partie (1967-1999) rassemble des confessions de foi dans le contexte de la décolonisation, des mouvements sociaux, du féminisme, de la lutte contre l’apartheid et des discriminations raciales, etc. Quelques exemples : Pour l’Europe, La vocation de l’Église pour la paix en Irlande (1964) et le Nous croyons…malgré ainsi que la Confession de foi féministe (1989). Pour l’Amérique du nord, un Credo au féminin ou Je fais un rêve de Martin Luther King. Pour l’Amérique latine, Appelé au rêve, appelé à l’action ou Menacé de mort, menacé de résurrection. Pour l’Afrique, outre des textes collectifs comme la Déclaration de foi pour l’Église en Afrique du Sud (1973), J’étais aveugle et maintenant je vois ou Je suis Africain. Pour l’Asie, Emmanuel : Credo (1986). Pour l’Océanie, deux magnifiques textes « écologiques » qui se réfèrent à la Création (le Ciel, l’Air, le Sol, la Mer), la Confession de foi des femmes du Pacifique Sud (1987) et celle de l’Église évangélique de Polynésie française (1997). Autant de textes qui sont des expressions de foi – et qui sont aussi des aspirations prophétiques de croyant.e.s, bien loin des images conventionnelles, convenues, voire surannées, des confessions de foi habituelles de nos liturgies !
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