Psychologie Positive N°28
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CERVEAU<br />
Imaginez que vous êtes la mère de deux jeunes enfants<br />
actifs et entreprenants, et que toute la journée, et<br />
même parfois la nuit, vous êtes pour eux aux petits<br />
soins. Vous êtes attentive à leurs appels à l’aide<br />
lorsqu’ils sont malades ou se sont attiré des ennuis.<br />
Leur père vous remplace le temps d’un après-midi, ouf !<br />
Vous allez alors vous détendre en ville avec une amie.<br />
Vous n’avez rien besoin de faire, puisque papa se charge<br />
de tout. Si un problème surgit, il vous appellera.<br />
Pourtant, dans le brouhaha urbain, vous entendez<br />
appeler « Maman ! ». Et vous avez déjà consulté deux<br />
fois votre téléphone, alors qu’il ne sonnait pas. Bref, vous<br />
continuez à vous attendre à ce que vos enfants vous<br />
appellent, même lorsque ce n’est pas le cas. Les médecins<br />
appellent cela le phénomène du bipeur. Lorsqu’ils sont de<br />
garde, ils doivent rester joignables pour l’hôpital. Ils sont<br />
donc très vigilants, ils ne veulent pas manquer le bip.<br />
Après leur service, ils entendent encore parfois le bipeur,<br />
alors même qu’ils ont passé l’appareil à leur successeur.<br />
Comment est-ce possible ? Les sens sont des instruments<br />
merveilleux et spécialisés grâce auxquels nous percevons<br />
les stimuli de l’extérieur. Mais ils ne le font pas de façon<br />
autonome : c’est un travail d’équipe avec le cerveau. Les<br />
sens transmettent les stimuli du monde extérieur et le<br />
cerveau rassemble ces morceaux en un tout cohérent et<br />
plus ou moins logique. Pour les compléter, il se sert<br />
d’expériences passées, de ce que nous avons appris et de<br />
ce à quoi nous nous attendons. Ce complément est un<br />
pari, et il peut manquer totalement son but. Vous obtenez<br />
alors ce que l’on pourrait appeler des “non-perceptions” :<br />
vous entendez, voyez, sentez, savourez et ressentez des<br />
choses qui n’existent pas. La perception est de toute<br />
façon subjective. Notre cerveau lui donne une<br />
interprétation personnelle.<br />
PARTIAL<br />
La façon dont notre cerveau complète les informations<br />
fournies par les sens pour en faire un tout dépend de<br />
notre cadre de référence personnel. C’est ainsi que si<br />
vous désirez un enfant, vous voyez partout des femmes<br />
enceintes, et que le monde semble peuplé de couples<br />
amoureux quand votre cœur vient d’être brisé. Ce cadre<br />
est en outre façonné par notre éducation, ce qui nous<br />
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