Touring Avril 2020

FORUM
Ma cabane au fond du jardin
C’était tout ce que je pouvais m’offrir en
1969, à l’âge de 21 ans. Une voiture à
moi, payée 1900 fr. Les premiers jours
furent merveilleux, jusqu’à ce qu’un
trou apparaisse dans le plancher du
siège passager et qu’on voie la route au
travers. Notre voiture italienne, une
Fiat 850 de 1965, était complètement
rouillée. Il y eut ensuite la rupture d’une
traverse qui venait d’être réparée sous
garantie. Ne roulant pas sur l’or, je décidai
de rafistoler le plancher moi-même.
D’abord un peu de polyester, puis 5 kg
de terreau pour économiser et une nouvelle
couche de polyester. Avec un joli
tapis par là-dessus, ma copine (devenue
ma femme) pouvait à nouveau disposer
ses jambes normalement. Nous avons
vécu de très belles heures dans cette
«cabane de jardin», comme l’appelaient
mes collègues suite à cette réparation.
Le Tessin, les Grisons, le tunnel du
Lötschberg en train auto, les sorties à
Zurich. Aujourd’hui encore, après 42
ans de mariage, nous repensons souvent
à cette voiture dans laquelle, jeunes et
amoureux, nous étions assis très près
l’un de l’autre. Fin 1971, j’ai dit adieu à
cette voiture que j’aimais beaucoup.
Otto Gerber
Souvenirs,
souvenirs…
Cuore sportivo
En mai 1974, à l’âge de 23 ans, j’ai
acheté d’occasion, pour 8700 fr.,
une Alfasud affichant 11 000 km au
compteur. Malheureusement, ma
femme n’aimait pas cette voiture dont
la couleur, une sorte de rose-beige, ne
répondait pas à l’image qu’elle se faisait
d’une belle automobile. Pourtant, à cette
époque, l’Alfasud était technologiquement
à la pointe avec son moteur
«boxer» (concept Porsche), son centre
de gravité bas, son levier de vitesses à
faibles débattements et ses quatre freins
à disque. Cela m’avait même incité à y
coller des bandeaux GT et à acheter un
petit volant en bois Regazzoni. Le design
aux courbes généreuses de Giorgetto
Giugiaro, avec son arrière tronqué, était
quasi unique à cette époque.
Otto Renfer
Au volant de leur première voiture, les membres TCS ont
vécu de cocasses péripéties, dont voici un extrait. Une
série spécial souvenirs à consommer sans modération.
Sans Vespa à Spa
En 1954, grâce au produit de la vente
pour 1500 fr. de ma Vespa vieille de
deux ans à un collègue de Swissair,
je pus m’offrir ma première voiture,
une Fiat Topolino de 1939 affichant
près de 136 000 km au compteur. Je
testai ma nouvelle acquisition lors d’un
voyage à Spa (Belgique), le lieu de naissance
de Jacqueline, ma petite amie
de l’époque. Après 2 jours et 750 km sur
des routes souvent en piteux état, nous
finîmes par atteindre notre destination.
Pendant environ un an, nous avons profité
pleinement de notre cher cabriolet,
que nous avons finalement dû revendre
pour des raisons financières. En revanche,
ma compagne m’est restée
fidèle jusqu’à ce jour.
Kurt Stäuble
avril 2020 | touring 85