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Essais & Simulations n°123

Les essais et la simulation face aux défis des composites

Les essais et la simulation face aux défis des composites

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DOSSIER 18<br />

Les essais et<br />

la simulation<br />

face aux défis<br />

des composites<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 08<br />

Spécial bancs et machines d’essais<br />

Mesure 34<br />

Outils et pratiques dans le domaine<br />

des composites<br />

N° 123 • Décembre 2015 • 25 €


BOUSCULEZ LE PAYSAGE INDUSTRIEL<br />

INNOVEZ AVEC LE PROTOTYPAGE VIRTUEL<br />

Copyright © ESI Group, 2015 - G.OM.15.45A - Images courtesy of EADS Innovation Works, Dongfeng Motor Corporation, PPE.<br />

2 IESSAIS & SIMULATIONS • N°xxx • xxx 2015<br />

CRÉEZ LE PRODUIT DU FUTUR VIRTUELLEMENT:<br />

Fabriquer, tester et appréhender votre prototype virtuel.<br />

Obtenir le bon produit du premier coup.<br />

Réduire l’impact sur l’environnement.<br />

www.esi-group.com/innovate | innovate@esi-group.com


ÉDITORIAL<br />

Propulser l’automobile dans<br />

une nouvelle dimension<br />

Les récents scandales dont ont fait l’objet certains constructeurs,<br />

à commencer par Volkswagen et son « dieselgate » – mais aussi<br />

Renault – n’ont pas manqué d’entacher toute une ÿlière qui se<br />

trouve aujourd’hui à l’aube d’un tournant majeur.<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

« Il reste aux constructeurs de franchir<br />

le pas des composites. »<br />

Voitures connectées et autonomes n’attendant<br />

plus que l’aval des législations<br />

de leur pays pour pouvoir enÿn rouler<br />

librement, carburants « alternatifs »<br />

donnant lieu à des projets de recherche<br />

de plus en plus nombreux sur la pile à<br />

combustible ou encore l’hydrogène par exemple, électriÿcation quasi-systématique<br />

des modèles à venir… Les constructeurs doivent aujourd’hui<br />

se battre sur des terrains à la fois nouveaux et disparates ; le tout dans un<br />

cadre réglementaire qui promet de se durcir après la Cop21, et qui s’ajoute<br />

aux di° cultés d’un secteur tout juste rescapé de plusieurs années de crise.<br />

Mais cette révolution attendue de l’automobile, qui entend bien repenser<br />

une industrie reposant sur des process vieux de plus d’un siècle, s’accompagnera<br />

– ou non – de l’utilisation désormais massive (et non plus<br />

parcimonieuse) des matériaux composites. Alors que des projets visant<br />

à permettre à l’automobile de produire des pièces composites en grande<br />

série (et de façon rentable) sortent de terre, il reste aux constructeurs de<br />

franchir le pas et d’accepter de prendre un risque, reposant sur l’innovation<br />

de rupture, la vraie, celle qui propulsera, à l’image de Tesla pour<br />

les véhicules électriques, l’automobile dans une nouvelle ère. Mais qui<br />

tirera le premier ? Les dés sont jetés.●<br />

Olivier Guillon<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

54, boulevard Rodin<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenance-entreprise.fr<br />

/<br />

/@<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Marina Drocci<br />

m.drocci@mrj-corp.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette :<br />

Nord Compo<br />

Impression :<br />

Pauker holding KFT<br />

11-15 Barros Utca<br />

H -1407 Budapest - Hongrie<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : 123<br />

Date : décembre 1015<br />

RÉDACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Jean-Philippe Godin (Polymesure),<br />

David Leigh Hudson (Siemens<br />

PLM Software), Ian McEnteggart<br />

(Instron), Patrick Morelle (LMS<br />

– groupe Siemens), F. Monsallier<br />

(ENSEIRB-Matmeca), Lambert<br />

Pierrat (LJ-Consulting & LJK-LAB),<br />

Frank Scheuch (AMG Intellifast<br />

GmbH Xxx, GCT)<br />

Comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ)<br />

Commission Revue de l’ASTE :<br />

André Coquery (responsable -<br />

MBDA France), Bernard Colomies<br />

(Sopemea), François Derkx (Ifsttar),<br />

Jean-Claude Frölich,<br />

Henri Grzeskowiak (HG Consultant),<br />

Michel-Roger Moreau, Joseph<br />

Merlet, Patrycja Perrin, Jean-Paul<br />

Prulhière (Metexo)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

PHOTO DE COUVERTURE<br />

Centre technique de la plasturgie et<br />

des composites (PEP)<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I1


00-Couv_01_ES113_CS6_OSX.indd 1 14/01/2016 11:11<br />

sommaire<br />

DOSSIER COMPOSITES<br />

DOSSIER 18<br />

Les essais et<br />

la simulation<br />

face aux défis<br />

des composites<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 08<br />

Spécial bancs et machines d’essais<br />

Mesure 34<br />

Outils et pratiques dans le domaine<br />

des composites<br />

L’industrie face aux défis<br />

18<br />

des composites<br />

20 « Les composites représentent à eux seuls un véritable défi »<br />

22 Tirer parti des composites grâce à la simulation numérique<br />

26 Quand la tolérance aux dommages s’applique à l’industrie automobile<br />

29 Conception de structures en composites ou comment optimiser performance<br />

et fabricabilité<br />

31 Faire basculer les composites dans une nouvelle ère industrielle<br />

34 Vis Instrumentées et ultrasons : serrage des structures composites<br />

40 Strain Measurement Techniques for Composites Coupon Testing<br />

N° 123 • Décembre 2015 • 25 €<br />

Actualités<br />

4 Enova revient à Lyon début février<br />

4 Le JEC World s’invite à Villepinte<br />

début mars<br />

6 Une nouvelle zone à longue<br />

élongation pour Cesa Drones<br />

6 Mines ParisTech lance<br />

sa Spin-Off, Terra 3D<br />

<strong>Essais</strong><br />

& modélisations<br />

8 Socomec inaugure l’extension de<br />

son laboratoire d’essais<br />

10 Des machines d’essais toujours<br />

plus innovantes sur le marché<br />

14 Le banc de chocs thermiques<br />

d’Areelis désormais opérationnel<br />

16 Assurer le développement de<br />

machines d’essai de A à Z<br />

Mesure<br />

34 Vis Instrumentées et ultrasons :<br />

serrage des structures<br />

composites<br />

40 Strain Measurement Techniques<br />

for Composites Coupon Testing<br />

43 Études et traitements contre<br />

les nuisances sonores dans<br />

l’environnement<br />

44 L’Onera réduit ses temps d’essais<br />

grâce à des capteurs<br />

Vie de l’ASTE<br />

46 Assemblée générale et conseil<br />

d’administration de l’ASTE<br />

Formations 47<br />

Index 48<br />

2 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


nos DOSSIERS en 1 clin d’œil<br />

Essai<br />

Bancs et machines d’essai<br />

à l’épreuve des besoins<br />

de l’industrie p. 8 à 17<br />

Si la simulation numérique a pris une part croissante<br />

– pour ne pas dire majoritaire – dans les activités d’essais<br />

et de tests en environnement, les laboratoires industriels<br />

ont plus que jamais besoin de machines d’essais toujours<br />

plus précises et performantes.<br />

DOSSIER<br />

Les essais face aux défis<br />

des composites p. 18 à 33<br />

Mené en partenariat avec Siemens Industry Software, ce<br />

dossier spécialement consacré aux composites apporte<br />

au lecteur des cas d’application techniques et des retours<br />

d’expérience portant sur le recours à la simulation<br />

numérique comme point d’appui indispensable pour mener<br />

les phases de tests.<br />

MESURE<br />

Moyens de mesure<br />

et technologies<br />

pour les composites p. 34 à 45<br />

Le recours de plus en plus massif dans les matériaux<br />

composites bouleverse le monde des essais et de la<br />

simulation. Mais leur utilisation impacte également<br />

les métiers liés à la mesure et au contrôle, comme en<br />

témoignent les articles publiés dans ce numéro spécial JEC<br />

World 2016.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I3


actualités<br />

en bref<br />

Un financement ANR<br />

pour un projet entre<br />

le laboratoire Lusac<br />

et Thales<br />

Un projet de recherche portant<br />

sur la fiabilité des composants en<br />

fonctionnement vient d’obtenir le<br />

financement de l’ANR pour une<br />

thèse sur l’analyse thermique des<br />

composants en fonctionnement<br />

par spectroscopie Raman. Dans<br />

le cadre de cette thèse, Thales<br />

souhaite déterminer avec précision<br />

la température de jonction des<br />

transistors de puissance qui<br />

seront utilisés dans les prochaines<br />

générations de radars. ●<br />

RMS rejoint la société<br />

Sysma<br />

RMS rejoint la société Sysma,<br />

fournisseur de solutions en<br />

systèmes d’acquisition et de<br />

pilotage de bancs d’essais. Le<br />

rapprochement des sociétés<br />

RMS, « Get the best out of your<br />

measurements ! » et Sysma,<br />

« Une écoute à votre mesure »,<br />

va permettre de proposer des<br />

solutions globales, depuis<br />

l’acquisition de mesures jusqu’au<br />

post-traitement d’une part, et<br />

depuis l’analyse des données<br />

d’environnement à la réalisation<br />

d’essais d’endurance personnalisés<br />

d’autre part. ●<br />

Résistance aux impacts<br />

et à la fatigue : la supériorité<br />

du Telene validée<br />

Le Département de génie des<br />

matériaux (université de Louvain)<br />

a établi que les composites sur<br />

matrice Telene montraient une<br />

résistance 50 % supérieure en<br />

tenue au choc et une durée de vie<br />

jusqu’à quatre fois supérieure en<br />

fatigue par rapport aux échantillons<br />

équivalents avec une matrice époxy,<br />

et ce tout en conservant la même<br />

résistance à la traction. ●<br />

Événement<br />

Enova revient à Lyon début février<br />

Enova, la plateforme des technologies<br />

et des services en électronique,<br />

embarqué, IoT, mesure,<br />

vision et optique, se tiendra<br />

pour la deuxième fois à Lyon en 2016. Les<br />

produits mis en avant lors d’Enova Lyon<br />

seront exposés autour de quatre univers<br />

technologiques : l’électronique/production/test/composants,<br />

l’électronique et les<br />

systèmes embarqués et communicants/<br />

M2M/objets connectés, la mesure/instrumentation/métrologie/vision<br />

et, enfin<br />

l’optique/photonique.<br />

Durant deux jours d’exposition, la<br />

deuxième édition d’Enova Lyon se tiendra<br />

les 10 et 11 février prochains. Réunissant<br />

près de 180 exposants, cet événement<br />

devrait accueillir pas moins de 2 000 visi-<br />

Rendez-vous<br />

Le JEC World s’invite<br />

à Villepinte début mars<br />

C’est un nouveau tournant pour le<br />

JEC World. Après avoir investi<br />

un étage supplémentaire l’an<br />

passé à la Porte de Versailles,<br />

la plus importante édition des JEC (celle<br />

de Paris) posera ses valises du 8 au 10 mars<br />

prochains au parc des expositions de Paris-<br />

Nord Villepinte. Plus de 1 300 exposants<br />

se retrouveront sur 62 000 m² afin de<br />

présenter aux 37 000 (environ) visiteurs<br />

d’un salon qui n’en fi it pas de grandir<br />

et qui couvre toute la chaîne de valeur<br />

des composites des matières premières<br />

aux produits intermédiaires ainsi que les<br />

industries utilisatrices fi ales telles que<br />

l’aéronautique, l’automobile, le BTP, l’énergie<br />

ou encore les sports et loisirs.<br />

JEC World fera la part belle à ces secteurs,<br />

en proposant pour la toute première fois<br />

teurs. Environ soixante-dix nouveautés et<br />

vingt-cinq conférences accompagnées de<br />

nombreuses rencontres d’affaires permettront<br />

d’asseoir ce salon comme un rendezvous<br />

majeur du secteur dans cette région<br />

au tissu industriel fort. Première région<br />

française de sous-traitance industrielle,<br />

Rhône-Alpes concentre aussi 25 % des<br />

activités dans le domaine de l’optique et<br />

de la photonique, et abrite de nombreux<br />

centres de R & D et laboratoires. ●<br />

quatre « planètes » organisées autour<br />

d’une galerie d’innovations mais aussi<br />

d’espaces de discussion et de réseau.<br />

Cette année, la république de Corée sera<br />

à l’honneur ; ces dernières années en<br />

effet, les entreprises coréennes ont été au<br />

premier plan de plusieurs développements<br />

notables dans le domaine des matériaux<br />

composites. ●<br />

4 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


© 2015 Siemens Product Lifecycle Management Software Inc. All rights reserved. Siemens and the Siemens logo are registered trademarks of Siemens AG. LMS is a trademark<br />

of Siemens Industry Software NV or any of its affiliates. All other logos, trademarks, registered trademarks or service marks belong to their respective owners.<br />

Watch<br />

the<br />

video<br />

Speed up the process from design to analysis to final manufacturing<br />

actualités<br />

Your industry partner to conquer<br />

the composite complexity.<br />

Introducing composite materials in more traditional<br />

manufacturing environments requires a multi-step and<br />

integrated development and production process. This is<br />

where the products in the Siemens PLM Software<br />

composite portfolio can help.<br />

Designed to let companies control and optimize the entire<br />

process, designers, analysts and manufacturing engineers<br />

will be supported every step of the way. Exchangeable<br />

data is archived in a common database to ensure design<br />

integrity. And an integrated development approach lets<br />

various teams access the information they need during<br />

the design and analysis process and optimize productivity<br />

using existing production planning and simulation tools.<br />

Need help? Look no further than the Siemens PLM<br />

Software composite portfolio for cost-effective, industrial<br />

solutions for successful composite design, analysis and<br />

manufacturing.<br />

For more information, please visit siemens.com/plm<br />

Visit us at JEC 2016, booth C39 in Hall 6<br />

March 8-10, 2016, Paris<br />

The Siemens PLM Software composite portfolio includes NX<br />

software, Fibersim software, LMS Samtech Samcef Composites<br />

software and LMS Virtual.Lab software.<br />

Realize innovation.


actualités<br />

en bref<br />

Une nouvelle version<br />

du logiciel Actran<br />

Free Field Technologies (FFT<br />

– groupe MSC Software) lance<br />

Actran 16, logiciel de simulation<br />

acoustique, vibroacoustique<br />

et aéro-acoustique. Parmi les<br />

nouveautés d’Actran 16 fi urent<br />

la propagation acoustique au<br />

sein de grands domaines et à des<br />

fréquences élevées, et de nouvelles<br />

capacités de modélisation en<br />

aéro-acoustique pour un prototypage<br />

virtuel rapide. Actran 16<br />

permet aussi la cosimulation avec<br />

d’autres outils de MSC Software. ●<br />

HBM optimise les mesures<br />

de couple sur bancs<br />

d’essais moteurs<br />

HBM Test and Measurement a<br />

conçu le système PMX, une plateforme<br />

de mesure précise et insensible<br />

au bruit, destinée aux bancs<br />

d’essais pour améliorer l’efficacité<br />

des moteurs. L’objectif de ce système<br />

est de répondre aux besoins des<br />

industriels d’améliorer les performances<br />

des moteurs d’aujourd’hui<br />

et de demain afin d’être conformes<br />

aux futures normes sur l’efficacité<br />

énergétique. ●<br />

Premiers pas dans<br />

le numérique avec Visiativ<br />

G. Chambert, le spécialiste de la<br />

mécanique industrielle implanté<br />

à Ennery (Val-d’Oise), a fait<br />

confiance à l’éditeur et intégrateur<br />

de solutions logicielles Visiativ<br />

pour relever le défi de sa transition<br />

numérique grâce à une offre 360°<br />

alliant outils de conception 3D et<br />

plateforme collaborative. G. Chambert<br />

souhaite aller plus loin dans<br />

l’introduction du digital pour identifier<br />

la commande client et suivre<br />

en temps réel la fabrication de<br />

chaque pièce. ●<br />

Inauguration<br />

Une nouvelle zone à longue<br />

élongation pour Cesa Drones<br />

La quatrième zone d’essais du Cesa*<br />

Drones inaugurée le 4 décembre<br />

dernier à Vendays-Montalivet<br />

(Gironde) complète désormais<br />

l’offre de terrains d’expérimentation offerts<br />

aux drones. Le site permet des évolutions<br />

hors vue (scénario S4 et scénario grande<br />

élongation) avec une élongation maximum<br />

de 50 kilomètres. À cette occasion, le drone<br />

de grande endurance Boreal (conçu par<br />

la société toulousaine AJS) a effectué son<br />

premier essai sur la nouvelle zone dans<br />

le cadre du projet Miriad (Système de<br />

mesures scientifiques de flux de surface en<br />

milieu maritime embarqué sur drone) pour<br />

le centre de recherche de Météo-France.<br />

Le quatrième terrain de Cesa Drones s’inscrit<br />

dans le développement de la filière aux<br />

côtés de la Fédération professionnelle du<br />

Modélisation 3D<br />

Mines ParisTech<br />

lance sa Spin-Off, Terra 3D<br />

Baptisée Terra 3D, cette entreprise<br />

se positionne sur un marché<br />

en plein développement de la<br />

cartographie mobile 3D laser au<br />

service de la mobilité urbaine. Elle emploie<br />

à ce jour quatre chercheurs de l’Ecole, sous<br />

la direction de Jacques Hersant, cofondateur<br />

de Terra 3D, spécialiste de la mobilité<br />

urbaine, et ambitionne plusieurs<br />

embauches d’ici 2017.<br />

Présentée pour la première fois à l’occasion<br />

des 25 e Rencontres nationales du transport<br />

public (du 30 septembre au 2 octobre<br />

dernier à Lyon), cette technologie permet<br />

la modélisation 3D avec une précision<br />

centimétrique de la voirie pour des applications<br />

d’enquêtes de stationnement, de<br />

bus, de rotation, mais également l’état du<br />

drone civil et en coordination avec la Direction<br />

générale de l’aviation civile (DGAC).<br />

Elle permet de tester, grandeur nature, les<br />

applications industrielles des drones et de<br />

mener des campagnes d’essais. ●<br />

* Centre d’essais et de services sur les systèmes autonomes<br />

(Cesa)<br />

mobilier urbain ainsi que le comptage et<br />

le « tracking » des piétons. Terra 3D s’appuie<br />

à la fois sur les résultats du projet de<br />

recherche FUI Terra Mobilita et les travaux<br />

du Caor, le centre de robotique de Mines<br />

ParisTech, notamment dans le domaine<br />

des systèmes de transport intelligent et le<br />

concept de route automatisée et sur ceux<br />

du Centre de morphologie mathématique<br />

(CMM). ●<br />

6 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


actualités<br />

Le groupe dB Vib œuvre à la réduction des nuisances sonores<br />

MESURES ET ETUDES ACOUSTIQUES<br />

ENVIRONNEMENT : BRUIT<br />

DE TRAFIC ET BRUIT<br />

INDUSTRIEL<br />

Etudes d’impacts, mesures, simulations cartes de<br />

bruit en avant projet ou pour le contrôle du res-<br />

pect des réglementations.<br />

BRUIT ET VIBRATIONS AU POSTE DE TRAVAIL<br />

Evaluation normative de l’exposition au bruit et<br />

aux vibrations des travailleurs : constitution des<br />

groupes d’exposition homogènes, dosimétrie bruit<br />

et vibrations, cartographie de bruit des ateliers,<br />

études et simulations, assistance à la définition du<br />

plan de réduction de l’exposition.<br />

ASSISTANCE A LA DEFINITION DES SOLUTIONS DE<br />

TRAITEMENTTEST DES MATERIAUX ACOUSTIQUES<br />

INGENIERIE - INSONORISATION<br />

ETUDES & CONCEPTION<br />

Etudes et modélisations des solutions<br />

Intégration des fonctionnalités<br />

Elaboration des plans et calculs nécessaires à la<br />

fabrication<br />

REALISATION<br />

Fabrication et assemblage des composants<br />

Coordination et suivi de chantier<br />

Installation des équipements<br />

RECEPTION<br />

Vérification des garanties contractuelles<br />

CAPOTAGES ET CABINES ACOUSTIQUES<br />

PORTES ACOUSTIQUES - CLOISONS FIXES OU MOBILES<br />

TRAITEMENTS ACOUSTIQUES DES MURS ET PLAFONDS<br />

SILENCIEUX ET PIÈGES À SONS


essais et modélisation<br />

Reportage<br />

Socomec<br />

inaugure l’extension de<br />

son laboratoire d’essais<br />

Après quatre ans d’évolution et une extension de 500 m², le laboratoire Tesla Power Lab de la<br />

société alsacienne Socomec a officiellement été inauguré en novembre dernier. La rédaction<br />

d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> s’est rendue sur place pour visiter le deuxième laboratoire d’essais de<br />

puissance indépendant d’Europe.<br />

Pour Ivan Steyert,<br />

P-DG de Socomec, ce<br />

laboratoire représente<br />

un symbole fort.<br />

Le nom Tesla résonne aux quatre coins de la planète<br />

grâce au succès fulgurant des prestigieuses voitures<br />

100 % électriques d’Elon Musk. Mais Tesla (prénom :<br />

Nikola), c’est d’abord un inventeur de génie né sous<br />

l’Empire austro-hongrois il y a cent cinquante ans et mort à New<br />

York en 1943 ; auteur de plus de 300 brevets et 125 innovations<br />

majeures, comme l’idée d’exploiter le courant alternatif et l’utilisation<br />

de transformateur pour la distribution d’électricité, ce<br />

père fondateur de l’électricité moderne est également l’inventeur<br />

de la bobine tesla (transformateur haute fréquence) utilisée<br />

pour la radiodiffusion et la télévision mais aussi de la transmission<br />

sans fil… bien avant l’heure ! Tesla, c’est aussi le nom du<br />

laboratoire de tests d’équipements électriques créé par l’entreprise<br />

Socomec, lequel n’a cessé d’évoluer depuis un demi-siècle,<br />

et faisant l’objet de près de 4 millions d’euros d’investissements<br />

depuis quatre ans (et d’1,5 M€ rien qu’en 2015).<br />

Officiellement inauguré le 19 novembre dernier à Benfeld, à une<br />

trentaine de kilomètres de Strasbourg, ce laboratoire d’essais a<br />

bénéficié d’une extension de 500 m² et de nouveaux équipements.<br />

Objectif de Socomec : mettre à la disposition des industriels<br />

un laboratoire d’essais unique, ou presque ; « avec le Tesla<br />

Power Lab, seuls deux laboratoires de ce type existent en Europe »,<br />

indique le responsable de la structure, Dominique Marbach.<br />

Surtout, appuyé par les organismes de certification Dekkra et<br />

UL, le laboratoire est accrédité et revêt un caractère totalement<br />

indépendant. Tout industriel, y compris les entreprises concurrentes<br />

de Socomec, est assuré de l’impartialité des essais et de<br />

l’entière confidentialité des opérations et des résultats.<br />

un symbole fort pour Socomec<br />

L’inauguration du deuxième laboratoire de puissance en France<br />

(qui atteint 100 000 ampères), est « un symbole fort » pour le<br />

P-DG de Socomec, Ivan Steyert ; « ce laboratoire illustre notre<br />

cœur de savoir-faire : la conversion d’énergie, la coupure de l’arc<br />

électrique et la mesure pour améliorer la qualité du réseau ». Le<br />

Tesla Power Lab regroupe ainsi en un seul et même lieu l’ensemble<br />

des moyens de tests et les plateformes d’essais et de<br />

conformité des produits par rapport aux normes en vigueur, à<br />

la fois françaises et internationales (n’oublions pas que Socomec<br />

consacre 75 % de son chiffre d’affaires à l’export). Au total,<br />

un millier de tests sont effectués chaque année pour certifier<br />

les produits électriques et les armoires basse tension, et pas<br />

moins de 4 000 tests de court-circuit ont lieu sur des plateformes<br />

d’échauffement, de surcharge et d’endurance.<br />

Le Tesla Power Lab se compose de plusieurs stations, à<br />

commencer par la station d’essai d’endurance électrique dans<br />

laquelle la trentaine de personnes qu’abrite le laboratoire réalise<br />

des opérations de vieillissement des équipements. Une salle<br />

de charges permet quant à elle de régler les paramètres de<br />

charges réelles et en application réelle, et une salle d’endurance<br />

mécanique a pour objet d’accélérer le vieillissement du<br />

produit et d’en tester sa fiabilité et sa robustesse ; ce laboratoire<br />

concerne les phases de développement. Des stations d’échauffement<br />

de 3 000, 6 000 et 12 000 ampères donnent la possibilité<br />

« Le laboratoire Tesla est accrédité et revêt<br />

un caractère totalement indépendant. »<br />

8 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


essais et modélisation<br />

Test d’étanchéité sur un produit<br />

électronique.<br />

à partir de l’effet<br />

joule produit par le<br />

passage du courant<br />

électrique, de tester<br />

des produits plus<br />

complexes telles<br />

que des armoires<br />

électriques allant<br />

jusqu’à 6 mètres de<br />

long. Autre moyen<br />

significatif, une<br />

station court-circuit<br />

atteignant<br />

100 000 ampères et<br />

mettant en œuvre<br />

un réseau indépendant<br />

via un alternateur<br />

et un moteur<br />

capable d’entraîner<br />

10 tonnes à 3 000 tr/min. Cet équipement permet de créer<br />

des courts-circuits et de tester le comportement du produit<br />

mais aussi de déterminer les causes provoquant des défauts<br />

d’isolement électrique.<br />

DES ESSAIS D’INVESTIGATION AUX TESTS<br />

EN PHASE DE DÉVELOPPEMENT<br />

Après avoir traversé la salle de pilotage à partir de laquelle on<br />

paramètre les machines et on établit les différentes séquences<br />

d’essais successives avant d’en recueillir les résultats sous la<br />

forme d’un oscillogramme, on pénètre dans la partie consacrée,<br />

comme son nom l’indique, aux « investigations » ; ici,<br />

plusieurs salles se succèdent et abritent des équipes et des<br />

moyens chargés d’observer les phénomènes mécaniques<br />

qu’il est impossible de détecter par des procédés classiques.<br />

Une caméra rapide (20 000 images par seconde) permet<br />

par exemple de surveiller le déplacement au ralenti d’un<br />

arc électrique.<br />

On y trouve également une salle destinée à tester les niveaux de<br />

protection (à tout corps étranger, humain ou à l’eau) de produits<br />

en cours de développement ; « on crée autour du produit un<br />

nuage de poussière pendant plusieurs heures afin de s’assurer<br />

qu’il n’est sujet à aucune infiltration », indique Mathias Rémy,<br />

membre de l’équipe du Tesla Lab. Il en est de même pour l’eau :<br />

dans une autre pièce, on réalise grâce à un système en boucle<br />

fermée (via une pompe automatique) des tests d’étanchéité<br />

sur un produit électronique en l’aspergeant d’eau avec un débit<br />

de pas moins de 240 litres par minutes ! « On réalise ainsi des<br />

simulations d’arrosage, de condensation ou de forte pluie », poursuit<br />

l’ingénieur d’essai. Des opérations de flexion et de traction<br />

ont également lieu au sein du laboratoire ; on simule une<br />

personne s’accrochant à un câble grâce à des haltères que l’on<br />

« 90 % des développements du Tesla Lab<br />

ont été réalisés en interne. »<br />

Un nuage de poussière afin de tester les niveaux<br />

de protection d’un équipement.<br />

met en rotation pendant des centaines d’heures. Illustration<br />

même du savoir-faire du groupe : ces différents développements<br />

(pour 90 % d’entre eux) ont été réalisés en interne, par<br />

les équipes de Socomec. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Conception & réalisation de machines d’essais spéciaux<br />

Développement & mise au point de démonstrateurs (TRL≤6)<br />

Traction - compression Tribomètre Roulements / paliers<br />

Etanchéité – débit air<br />

Réducteur prototype<br />

Combustion<br />

Banc moteur<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • décembre 2015 I9


essais et modélisation<br />

Entretien<br />

Des machines d’essais<br />

toujours plus innovantes sur le marché<br />

Dans ce dossier consacré aux bancs et aux machines d’essais, il a semblé important pour la<br />

rédaction de donner la parole à Jean-Louis Lafoeste, spécialiste des essais et de l’analyse des<br />

matériaux au sein d’un grand constructeur mondial, Shimadzu. Il revient sur l’évolution et les<br />

progrès de technologies de plus en plus utilisées dans l’industrie.<br />

Jean-Louis Lafoeste,<br />

spécialiste Caractérisation<br />

des matériaux chez Shimadzu<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : Présentez-vous en quelques mots,<br />

votre rôle au sein de la société et votre parcours…<br />

Jean-Louis Lafoeste : J’ai une formation initiale d’ingénieur en<br />

physique des matériaux et j’ai rejoint Shimadzu France en 2007<br />

pour la vente d’instruments d’analyse élémentaire et de spectroscopie.<br />

En 2009, le groupe Shimadzu, l’un des quatre principaux<br />

constructeurs mondiaux fabriquant des machines d’essais depuis<br />

1917, a décidé que ses machines devaient aussi être proposées<br />

en France. On m’a donc chargé de lancer cette gamme à partir<br />

de 2010. Le succès ne s’est pas fait attendre et dès mi-2011 un<br />

nouveau collègue a pu être embauché… Aujourd’hui, après cinq<br />

années de croissance, près de 200 machines ont déjà été installées<br />

et nous sommes désormais quatre commerciaux pour répondre<br />

aux demandes du marché français.<br />

Pouvez-vous nous définir tout d’abord ce que l’on appelle<br />

une machine d’essai et quels en sont les différents types ?<br />

Chez Shimadzu, la définition opérationnelle est très large<br />

puisque la gamme « machines d’essais » regroupe tout ce<br />

qui n’est ni chromatographie, ni spectroscopie ! Et donc<br />

par exemple, la granulométrie laser se trouve rattachée<br />

aux machines d’essais. Pour nos clients, en revanche, la<br />

définition est souvent un peu plus étroite et se limite aux<br />

techniques de caractérisation de matériaux par l’applica-<br />

tion d’une force ou d’un couple de torsion. Cela comprend<br />

les machines de microdureté ou d’indentation dynamique<br />

(effets d’une force appliquée sur un indenteur), les rhéomètres<br />

capillaires et les extrudeuses de laboratoire pour<br />

optimiser la mise en œuvre des polymères, les caméras<br />

pour les essais rapides (impacts, détonations, arcs électriques…)<br />

ou encore – et surtout – les machines de traction,<br />

compression, flexion, pelage ou cisaillement…<br />

Ces machines de traction-compression sont dites « dynamiques<br />

» quand elles sont destinées aux essais de fatigue<br />

(application d’un très grand nombre de cycles de chargement-déchargement<br />

avant la rupture de l’échantillon) ou<br />

« statique » pour les essais en un seul ou peu de cycles. Pour<br />

l’application de la force, les machines dynamiques utilisent<br />

le plus souvent un vérin hydraulique, mais on trouve aussi<br />

des machines sans huile pour les faibles capacités ou les très<br />

hautes fréquences. En revanche, les machines statiques sont<br />

essentiellement électromécaniques (vis à billes pour déplacer<br />

une traverse mobile) à l’exception des plus anciennes ou<br />

des très grosses capacités qui restent hydrauliques.<br />

À quoi ces machines servent-elles<br />

et où les trouve-t-on ?<br />

Beaucoup de machines statiques sont utilisées sur des sites<br />

industriels pour garantir la qualité des productions. Cela<br />

concerne des essais de texture dans l’agroalimentaire, des<br />

mesures de déformations sur des câbles ou des tôles et<br />

surtout des vérifications de la force maximale supportée<br />

par toutes sortes de pièces et assemblages en plastiques,<br />

élastomères ou métaux.<br />

En R & D, depuis toujours les machines statiques ou dynamiques<br />

servent à optimiser les procédés d’élaboration des<br />

matériaux en quantifiant précisément l’influence sur les<br />

propriétés mécaniques de toute variation de la composition<br />

ou des conditions de production. De plus en plus, elles<br />

servent aussi à produire des données fiables pour les logiciels<br />

de CAO, puis à vérifier sur les premiers prototypes que<br />

10 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


essais et modélisation<br />

« La première fois que j’ai utilisé une machine<br />

d’essai, c’était en 1984, dans le cadre d’un<br />

projet de fin d’études. Cette machine ne<br />

comportait qu’un enregistreur graphique, c’està-dire<br />

du papier millimétré. »<br />

les simulations numériques de la résistance et de la durabilité<br />

en fatigue étaient correctes.<br />

Quelques mois plus tôt, en 1983, Shimadzu avait lancé son<br />

Autograph AG-A, la première machine au monde pilotée par<br />

un ordinateur ! Depuis cette date, plusieurs générations de<br />

logiciels, de plus en plus conviviaux, se sont succédé. Simultanément,<br />

les électroniques d’asservissement se sont beaucoup<br />

perfectionnées et, par exemple, notre modèle AG-X<br />

Plus lit 300 000 fois par seconde la valeur du capteur de<br />

force afin de pouvoir réguler finement le mouvement de<br />

la traverse et assurer un pilotage de l’essai aussi régulier en<br />

force ou en contrainte qu’en déplacement.<br />

Comment ont évolué ces technologies et quelle place<br />

occupent-elles aujourd’hui dans l’industrie ?<br />

Comme beaucoup de secteurs, les machines d’essais ont bénéficié<br />

de l’arrivée de l’informatique et des progrès de l’électronique.<br />

Je me souviens de la première fois que j’ai utilisé une machine<br />

d’essai, c’était en 1984, dans le cadre d’un projet de fin d’études à<br />

l’Insa de Lyon. Cette machine ne comportait qu’un enregistreur<br />

graphique, c’est-à-dire du papier millimétré qui avançait à vitesse<br />

constante sous une pointe de feutre se déplaçant perpendiculairement,<br />

en proportion de la force mesurée par le capteur. À la fi<br />

de l’essai, on calculait la force maximale en tant que pourcentage<br />

de la pleine échelle du capteur, et la déformation de l’échantillon<br />

à partir des vitesses relatives de la traverse mobile et du papier.<br />

Caméra rapide Hyper Vision<br />

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<strong>Essais</strong> acoustiques et vibratoires :<br />

des solutions précises et fiables<br />

m+p international propose des produits performants pour le contrôle<br />

des vibrations ainsi que pour l’analyse acoustique et vibratoire.<br />

Des configurations de 4 à plusieurs centaines de voies d’acquisition<br />

sont possibles. Nos prestations incluent les formations, le consulting<br />

et le support technique.<br />

Pilotage de pot vibrant<br />

<strong>Essais</strong> de choc<br />

Mesure et analyse de signaux<br />

Analyse de structure<br />

Analyse modale<br />

Analyse acoustique<br />

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essais et modélisation<br />

Série Autograph AG-X plus<br />

L’ergonomie du logiciel Trapezium X est<br />

dès lors plus évidente, à tel point que<br />

plus aucun utilisateur ne demande qu’on<br />

lui développe une méthode d’essai selon<br />

telle ou telle norme ; il la fait lui-même en<br />

quelques minutes. Avec ce logiciel, dans<br />

un environnement économique qui se<br />

mondialise de plus en plus, chaque PME<br />

peut facilement respecter les diverses<br />

normes ISO, ASTM ou JIS que chacun de<br />

ses clients lui demandera d’utiliser.<br />

Parlez-nous de l’Hyper Vision ; quelles<br />

avancées procure cette caméra rapide ?<br />

Lors d’un essai de traction sur un matériau<br />

ductile traditionnel, on voit la force<br />

plafonner, puis un point de striction<br />

apparaître et s’amincir durant plusieurs<br />

secondes. Avec les nouveaux composites<br />

structuraux, l’échantillon paraît intact<br />

puis, l’instant d’après, on voit des fibres<br />

déchirées un peu partout, mais aucun<br />

observateur ne peut dire d’où est partie<br />

la rupture !<br />

Quels exemples d’innovation significatifs que les fabricants<br />

tels que Shimadzu proposent-ils aujourd’hui ?<br />

Des technologies aussi matures sont peu propices à l’annonce<br />

d’une innovation majeure chaque matin, mais je citerai deux<br />

améliorations utiles pour les utilisateurs. À l’époque des enregistreurs<br />

graphiques ou des premiers convertisseurs analogiques-numériques,<br />

les mesures en dessous d’1/20 ou 1/50<br />

de la valeur nominale du capteur de force étaient toujours<br />

bruitées et l’on devait obligatoirement changer de capteur<br />

pour des mesures précises à faibles forces. Quand la qualité<br />

des convertisseurs disponibles s’est fortement améliorée,<br />

Shimadzu a retravaillé la conception de tous ses capteurs<br />

afin de pouvoir garantir une linéarité en classe 0,5 jusqu’à<br />

1/500 ou 1/1 000 de leur valeur nominale. C’est utile non<br />

seulement pour mesurer le module élastique des polymères<br />

peu réticulés dont le domaine plastique commence très tôt,<br />

mais aussi et surtout pour éviter aux opérateurs de perdre<br />

leur temps à monter et démonter des capteurs de capacités<br />

différentes pour chaque échantillon.<br />

« En contrôle qualité, la facilité d’utilisation et<br />

l’automatisation des transferts et des partages<br />

de données ou de résultats d’essais pourrait<br />

encore s’accroître. »<br />

Pour le savoir, il faut pouvoir enregistrer le phénomène avec<br />

une caméra ultrarapide et repasser les images au ralenti. Hélas,<br />

les caméras rapides traditionnelles transfèrent les images une<br />

à une, au fur et à mesure de l’acquisition. Ainsi, lorsqu’il ne<br />

reste plus que quelques dixièmes de microseconde entre deux<br />

images, celles-ci ne peuvent guère transmettre plus de quelques<br />

lignes de peu de points. Cette résolution est souvent insuffisante<br />

pour comprendre le mécanisme ou valider un logiciel<br />

de simulation.<br />

Nous avons donc développé la caméra HPV-X autour d’un<br />

capteur capable de stocker une séquence d’images en pleine<br />

résolution qui seront ensuite transférées lorsque l’acquisition<br />

sera terminée. Notre HPV-X constitue un outil irremplaçable<br />

pour observer, comprendre, puis modéliser avec fiabilité, tout<br />

phénomène trop rapide pour l’œil humain.<br />

Et en ce qui concerne votre machine de fatigue haute<br />

fréquence, l’USF-2000 ?<br />

Avec une machine de fatigue traditionnelle, qui ne dépasse guère<br />

20 Hz, il faut déjà près de six jours pour faire 10 7 cycles et il est<br />

donc peu réaliste de vouloir continuer jusqu’à 10 9 ou 10 10 cycles.<br />

Pourtant, avec certains matériaux à hautes performances, après un<br />

grand nombre de cycles sous une contrainte nettement plus faible,<br />

on observe un autre mode de fissuration d’origine interne. Pour<br />

choisir sans risque la matière d’une pièce de sécurité soumise<br />

à un très grand nombre de vibrations, il faudrait donc pouvoir<br />

12 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


essais et modélisation<br />

À quelles innovations peut-on s’attendre dans les années à venir ?<br />

tracer sa courbe de Wöhler jusqu’à 10 10 cycles. C’est ce que permet<br />

notre machine USF-2000 en travaillant à 20 kHz, soit 1 000 fois<br />

plus vite, sur des éprouvettes de l’alliage à valider.<br />

Depuis la fondation de la société par Genzo Shimadzu, notre<br />

philosophie n’est pas de rechercher la nouveauté pour ellemême,<br />

mais plutôt d’innover pour satisfaire les véritables<br />

besoins de nos clients. En contrôle qualité, la facilité d’utilisation<br />

et l’automatisation des transferts et des partages de données<br />

ou de résultats d’essais pourrait encore s’accroître.<br />

Dans le domaine de la R & D, l’utilisation croissante de composites<br />

très anisotropes, dont le comportement est parfois peu<br />

linéaire, devrait augmenter la demande pour des dispositifs<br />

d’essais multiaxiaux associés à de l’extensométrie vidéo<br />

et un jour, à de la corrélation d’image en temps réel capable<br />

de piloter séparément les sollicitations selon chaque axe.<br />

Cela constituerait une généralisation de la norme actuelle ISO<br />

6892-2009 qui demande d’asservir le mouvement de la traverse<br />

mobile selon la mesure par un extensomètre. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ou les logiciels qui les composent ne sont<br />

plus supportés.<br />

publi‐COmmuniqué<br />

Comment préserver LA bONNE<br />

santé de votre laborATOIre<br />

d’essais ?<br />

Dans un monde de plus en plus compétitif,<br />

il est essentiel d’obtenir le meilleur de vos<br />

équipements d’essai. Vos machines d’essais<br />

sont-elles fiables ? Les utilisez-vous efficacement<br />

? Répondez-vous aux besoins de<br />

vos clients ? C’est en répondant à ces questions<br />

qu’Instron a imaginé un programme<br />

d’évaluation de l’état de santé et de modernisation<br />

des laboratoires d’essais de ses<br />

clients. En effet, de nombreux laboratoires<br />

sont aujourd’hui menacés d’obsolescence,<br />

alors que les composants électroniques<br />

Augmentez la répUTATION de<br />

votre laborATOIre<br />

Une machine d’essai peu performante<br />

ou à la fiabilité aléatoire peut affecter les<br />

performances et la réputation de votre laboratoire.<br />

La productivité réside dans l’utilisation<br />

sûre et efficace de vos machines d’essai.<br />

Êtes-vous en mesure de vous adapter aux<br />

demandes de vos clients et à leurs matériaux<br />

qui évoluent de plus en plus vite ?<br />

Mieux comprendre ces éléments permet<br />

d’augmenter la satisfaction des utilisateurs<br />

et les performances de votre laboratoire.<br />

Maîtrisez les risques<br />

par la planifICATION<br />

Il existe plusieurs manières économiques<br />

d’améliorer et de moderniser vos machines<br />

existantes. Découvrez comment les technologies<br />

les plus récentes peuvent vous<br />

aider à travailler sur de nouveaux matériaux<br />

et à gagner de nouveaux marchés.<br />

En planifiant la modernisation de votre<br />

laboratoire dès maintenant, vous éviterez<br />

l’indisponibilité inattendue et prolongée<br />

de vos machines, vous maîtriserez mieux<br />

les coûts de maintenance, réduirez les<br />

risques d’indisponibilité et pourrez justifie<br />

de l’investissement dans des logiciels<br />

et un système de pilotage modernes.<br />

>> Pour en savoir plus, contactez Instron au 01 39 30 66 30 ou sur www.instron.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I13


essais et modélisation<br />

Régions<br />

Le banc de chocs thermiques<br />

d’Areelis désormais opérationnel<br />

À l’occasion de la présentation de ses « pépites » le 24 novembre dernier à l’Insa*<br />

de Rouen, le pôle Normandie Aerospace (NAE) a mis en avant la société Areelis Technologies<br />

et tout particulièrement son banc de chocs thermiques extrêmes destinés aux systèmes<br />

mécatroniques.<br />

L’objectif de ce système d’essais est de soumettre les<br />

composants à de fortes variations de température.<br />

« Nous avons cherché à concevoir un banc d’essai<br />

servant à modéliser d’importants chocs thermiques, en<br />

particulier dans le domaine de l’aviation, précise Éric Rouland,<br />

gérant d’Areelis Technologies. Si des solutions existent déjà,<br />

l’idée était d’aller plus loin en prenant en compte des écarts<br />

allant de 300° à – 150.° » Premiers secteurs visés : l’aéronautique,<br />

l’aérospatial et, dans une moindre mesure, l’automobile.<br />

« Le point critique réside dans le passage du point chaud<br />

au point froid, poursuit Éric Rouland. Il faut à tout prix éviter<br />

qu’en ouvrant la trappe, lors de la phase d’essai, le champ chaud<br />

ne vienne perturber le froid. Dans le cas de notre banc, un pont<br />

thermique relie les deux enceintes, assurant la parfaite homogénéité<br />

des températures, permettant ainsi de meilleures mesures<br />

Dans le cas de ce banc, un pont<br />

thermique relie les deuxenceintes,<br />

assurant la parfaite homogénéité<br />

des températures.<br />

des chocs thermiques. » Plus précisément, l’air ventilé à mouvement<br />

rotationnel dans la partie chaude et l’air soufflé tangentiellement<br />

à faible vitesse dans la partie froide assure cette<br />

contiguïté des deux enceintes.<br />

À peine une seconde suffit pour opérer un transfert d’ambiance<br />

de 300° à – 150° sur des équipements et des composants<br />

mécatroniques. Dans l’optique d’améliorer la fiabilité<br />

des composants électroniques embarqués dans des environnements<br />

sévères, l’objectif de ce banc est de réaliser,<br />

à moindre coût et dans un laps de temps très court, de<br />

très fortes variations de température et de façon cyclée.<br />

« Cela répond à la nécessité pour l’aérospatial de savoir<br />

comment faire pour qu’un système reste fonctionnel lorsqu’il<br />

est soumis à fortes contraintes thermiques, ajoute<br />

le gérant d’Areelis. Les industriels sont confrontés à des<br />

problématiques de montée en température, de vibrations<br />

et de CEM sur des composants électroniques de plus en<br />

plus nombreux et positionnés à proximité du moteur par<br />

exemple. »<br />

Un banc dOTé de pLUSIEUrs innovations<br />

majeures<br />

C’est dans le cadre du projet Siemstack, mené avec la société<br />

Hypertac (fournisseur normand de systèmes d’interconnexion),<br />

qu’Areelis Technologies a réalisé le TheS (Thermal Shock). Ce banc<br />

est doté de plusieurs innovations : contiguïté des deux enceintes<br />

de températures extrêmes tout en évitant les échanges thermiques<br />

entre elles, coupure des ponts thermiques, matériaux à hautes<br />

performances d’isolation (céramiques, briques réfractaires, Peek),<br />

usinables et économiques, échangeur thermique azote liquide/air<br />

avec sortie conique côté air, ou encore des outils avancés de modélisation<br />

numérique pour les aspects thermiques.<br />

Par ailleurs, en collaboration avec l’Insa de Rouen et le<br />

Groupe de physique des matériaux (GPM), Areelis Technologies<br />

travaille également sur les variations de température<br />

de matériaux de changement de face, comme des gels très<br />

denses, à mi-chemin entre l’état solide et liquide. Ce type de<br />

solution répond à une demande spécifique des équipements<br />

électroniques.<br />

14 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


essais et modélisation<br />

INDUSTRIE PARIS<br />

LE SALON DES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION<br />

4-8 AVRIL 2016<br />

PARIS NORD VILLEPINTE<br />

« Le banc doit répondre aux problématiques<br />

des industriels confrontés à des montées<br />

en température, de vibrations et de CEM<br />

sur des composants électroniques de plus<br />

en plus nombreux. »<br />

À peine une seconde suffit pour opérer<br />

un transfert d’ambiance de 300° à – 150°<br />

sur des composants mécatroniques.<br />

Le futur de l’Industrie<br />

se construit aujourd’hui !<br />

50 filières<br />

représentées<br />

25 000<br />

donneurs d’ordres<br />

1000<br />

exposants<br />

9 parcours<br />

technologiques<br />

60 000 m²<br />

d’exposition<br />

Réalisation de 500 cycles d’une heure<br />

À ce jour, le banc est fonctionnel. « Même s’il n’a pas été encore<br />

“packagé”, ce banc fait déjà ses preuves au sein d’une société et<br />

respecte les objectifs fi és par celle-ci », affirme Éric Rouland,<br />

avec la possibilité, notamment, de réaliser près de 500 cycles<br />

d’une heure. Si pour le moment le TheS ne peut être utilisé que<br />

sur des équipements électroniques de petites tailles (10 cm³), des<br />

développements prochains porteront sur sa capacité à tester des<br />

produits trois plus volumineuses et à équiper le banc d’une arrivée<br />

de fluide et de gaz (développement dans le cadre du projet Crios,<br />

solution de refroidisseur miniature pour composants électroniques<br />

en environnement sévère). Pour l’heure, le banc va surtout<br />

servir de démonstrateur à la société d’études et d’ingénierie et<br />

à son savoir-faire de haut niveau destiné à créer des moutons à<br />

cinq pattes dans le domaine des bancs d’essais. ●<br />

Avec le soutien du<br />

* Institut national des sciences appliquées<br />

Olivier Guillon<br />

WWW.INDUSTRIE-EXPO.COM<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I15


essais et modélisation<br />

Reportage<br />

Assurer<br />

le développement<br />

de machines d’essai<br />

de A à Z<br />

Portée par une croissance soutenue grâce à la production de bancs d’essais spéciaux, la<br />

société Akira Technologies (CA : 3,5 m€) emploie à ce jour vingt-cinq personnes, dont près de<br />

la moitié répartie à travers deux bureaux d’études. Visite de cette entreprise basque qui met au<br />

point et utilise ses propres moyens d’essais pour le développement d’autres produits tels que<br />

des moteurs à pistons pour la compétition.<br />

À<br />

quelques kilomètres du centre-ville de Bayonne,<br />

bien connu pour l’agitation de ses fêtes annuelles<br />

et de l’ambiance festive qui règne l’été, se tient l’un<br />

des concepteurs et fabricants français de machines<br />

d’essais spéciaux. « Ici, nous concevons uniquement des prototypes<br />

dont le but est de répondre à des besoins spécifique »,<br />

précise David Lalanne, ingénieur commercial au sein d’Akira<br />

Technologies. Fondée il y a une douzaine d’années par quatre<br />

associés, cette société était au départ spécialisée dans les<br />

moteurs à pistons pour la moto de compétition. Elle s’est<br />

ensuite élargie aux machines et aux bancs d’essais ainsi qu’à<br />

l’ingénierie couvrant l’accompagnement technique, les prestations<br />

de calcul et d’essai (en souffleri notamment), le retrofit<br />

et la remise à niveau de bancs ou encore l’implication de<br />

l’entreprise dans des projets R & D tels qu’issus du Conseil<br />

pour la recherche aéronautique civile (Corac)*.<br />

Banc d’endurance et de caractérisation de rotules d’hélicoptères<br />

Une activité fortement ancrée dans le secteur<br />

aéronautique<br />

De nombreux secteurs sont concernés par les activités d’Akira<br />

(compétition automobile, roulements industriels, moteurs, lubrifiants,<br />

produits de loisir) mais, sans surprise, au regard de l’importance<br />

de ce secteur en France et dans le monde, le fabricant travaille<br />

en grande partie pour l’aéronautique. S’adressant aux industriels<br />

pour tous types de moyens d’essais (allant des bancs génériques<br />

aux bancs moteurs en passant par les puits de chute, les essais de<br />

traction, de compression ou de flexion, la tribologie, les essais électriques<br />

et la mesure d’étanchéité – débit, l’hydraulique, la combustion…),<br />

Akira a déjà signé de nombreux développements pour<br />

l’aéronautique, en particulier avec les entités du groupe Safran,<br />

Ratier-Figeac ou encore Liebherr-Aerospace.<br />

Les équipes d’Akira Technologies ont développé par exemple<br />

un multiplicateur instrumenté pour un banc de test de moteur<br />

électrique chez Labinal ; « plutôt que d’acquérir un nouveau<br />

banc, nous avons choisi, avec notre client, d’adapter son banc<br />

existant en le rendant capable de tester les nouveaux produits »,<br />

explique David Lalanne. Des bancs pour amortisseurs et de<br />

développement sont également sortis de cet atelier de 300 m²,<br />

et toujours accompagnés d’un logiciel de pilotage conçu en<br />

interne à partir de LabView ou d’autres logiciels en fonction<br />

des besoins et de la volonté du client. Avec Ratier-Figeac,<br />

Akira a conçu un banc de production pour des essais<br />

de vérin de porte-avions, capable notamment de tester les<br />

fonctions d’azote sous pression chargées d’ouvrir les portes<br />

en cas d’urgence. Autre exemple, Akira a fourni à Lauak un<br />

banc de mesure d’étanchéité pour les becs de voilure l’aidant à<br />

répondre à une demande de son client ; « nous avons travaillé<br />

ensemble et mis au point un logiciel permettant à l’opérateur<br />

de production de relier simplement le banc à l’équipement à<br />

tester puis générer automatiquement le PV au format exigé<br />

par l’avionneur ».<br />

16 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


essais et modélisation<br />

« Nous concevons des prototypes dont le but est<br />

de répondre à des besoins spécifiques. »<br />

À LA fOIS cONcEpTEUr ET UTILISATEUr dE SES<br />

prOprES dévELOppEMENTS<br />

Outre l’aéronautique, les exemples d’application sont nombreux<br />

et vont de la mise au point d’un chariot couplemètre pour<br />

étalonner un banc dans l’automobile au développement d’un<br />

banc d’essai de fle ion rotative. D’autres applications concernent<br />

quant à elles la tribologie et la conception d’un banc d’endurance<br />

de roulements pour SKF ou de roulements à billes en<br />

environnement sévère. Pour NTN SNR, Akira Technologies a<br />

réalisé un banc pour tester les aciers de fabrication des roulements.<br />

Mais l’entreprise travaille aussi pour le compte de Décathlon<br />

et ses différentes marques comme Caperlan pour laquelle<br />

l’atelier a mis au point un banc d’essai de moulinet de pêche,<br />

Tribord pour le développement d’un banc dynamométrique<br />

chargé d’étirer les fibres textiles, ou encore ce rebondimètre de<br />

ballon de basket pour en mesurer l’effort d’impact et le banc<br />

de caractérisation pour déterminer l’absorption de la mousse<br />

élastomère d’un casque de VTT.<br />

Parmi la longue liste de références de la société fi urent notamment<br />

SKF, Liebherr, Ratier-Figeac, Safran, Yamaha, le CNRS,<br />

Boîtier de transmission prototype<br />

Décathlon, Total ou encore… Akira ! En effet, suivant le célèbre<br />

adage « on n’est jamais mieux servi que par soi-même », l’entreprise<br />

basque a mis au point des machines et des bancs d’essais<br />

spéciaux pour le compte de ses propres activités. « Nous<br />

sommes notre propre client, affirme David Lalanne. Nous utilisons<br />

notamment nos installations ainsi que nos logiciels “maison”<br />

pour développer nos bancs de moteurs à pistons ; en partant de<br />

l’étude à la livraison pour le client final, nous assurons l’ensemble<br />

de la chaîne de développement pour une maîtrise de A à Z. » ●<br />

Olivier Guillon<br />

* Akira Technologies a mis au point dans le cadre du projet Corac un réducteur de<br />

vitesse prototype. Parmi les autres réalisations de l’entreprise à travers les projets<br />

de R & D/R & T : un prototype de moteur à air chaud (Cleansky) ou encore un<br />

boîtier de transmission pour Turbomeca (de la conception au test en passant par<br />

l’instrumentation et l’assemblage).<br />

Systèmes de projection laser<br />

Pour l’aide au positionnement et au contrôle en 3D.<br />

Le fichier DAO du bureau d’étude est directement<br />

visualisé sur la pièce à la taille réelle.<br />

Optimisation des processus de production.<br />

Simplification des opérations de montage.<br />

Elimine les erreurs d’orientation et les oublis.<br />

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DOSSIER<br />

SPÉCIAL COMPOSITES<br />

L’industrie<br />

face aux défis<br />

des composites<br />

Meilleure tenue à la fatigue, allègement des pièces<br />

ÿnies, meilleur rapport rigidité/masse, plus<br />

grande résistance à la corrosion par rapport aux<br />

aciers ou aux autres matériaux, possibilité de<br />

fabriquer et mettre en forme en une seule étape… Les raisons<br />

de se tourner vers les matériaux composites ne manquent pas.<br />

De nombreux domaines d’activité, à commencer par l’aéronautique,<br />

véritable emblème des composites, mais également<br />

l’automobile, le ferroviaire, l’éolien, le médical, la compétition<br />

et le loisir avec, en particulier, le cyclisme et le nautisme,<br />

s’ouvrent à ces matériaux d’un genre nouveau, certes plus ou<br />

moins massivement mais avec la ferme intention de renforcer<br />

la recherche dans le domaine…<br />

Cet engouement porté sur les matériaux composites<br />

( thermoplastiques ou thermodurcissables pour les composites<br />

à matrice organique, mais aussi des matériaux à matrices organiques<br />

ou métalliques) présente des bien di° cultés pour les<br />

industriels, en particulier en matière de cadences de production,<br />

mais aussi au niveau des essais et de la simulation du fait<br />

du caractère multiphysique et multidimensionnel des matériaux<br />

; les déÿs concernent également les coûts et la disponibilité<br />

de la matière, le recyclage ou encore la CEM et, plus<br />

globalement, le comportement des pièces composites une fois<br />

assemblées avec des composants métalliques par exemple.<br />

Dans ce dossier spécialement consacré aux composites, et<br />

rédigé en partenariat avec la Digital Factory Division de<br />

Siemens Industry So˛ ware, des cas d’application chez Airbus<br />

et Honda mais aussi les réponses qu’o˝ re aujourd’hui le groupe<br />

en matière de simulation sont à l’honneur. Nos lecteurs y<br />

trouveront également un projet innovant de plateforme de<br />

production pour la grande série de pièces thermoplastiques<br />

(voir page 45 et notre éditorial en page 1) ou encore une technologie<br />

de vis instrumentée pour une meilleure maîtrise du<br />

serrage des pièces en composite.<br />

Olivier Guillon<br />

LE DOSSIER EN DÉTAIL<br />

20 La simulation face au défi des composites : interview de Willy Bakkers<br />

22 Tirer parti des composites grâce à la simulation numérique<br />

26 Quand la tolérance aux dommages s’applique à l’industrie automobile<br />

29 Conception de structures en composites ou comment optimiser performance et fabricabilité<br />

31 Faire basculer les composites dans une nouvelle ère industrielle<br />

34 Vis Instrumentées et Ultrasons : serrage des structures composites<br />

40 Strain Measurement Techniques for Composites Coupon Testing<br />

18 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


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Energie<br />

Construction et<br />

lnfrastructures<br />

lngénierie civile<br />

Tuyaux et<br />

réservoirs<br />

17% Transformateurs<br />

et process<br />

22% Producteurs de<br />

matières premières<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I19


dossier<br />

spécial composites<br />

Entretien<br />

« Les composites représentent<br />

à eux seuls un véritable défi »<br />

Fort d’une longue expérience chez LMS (société acquise en 2013 par Siemens), Willy Bakkers<br />

nous explique en quoi la simulation 3D doit aujourd’hui faire face à de nouveaux défis, à<br />

commencer par la montée en puissance des matériaux composites dans l’industrie.<br />

Willy Bakkers,<br />

vice-président<br />

3D Simulation (Siemens AG)<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quel est le rôle de la partie 3D SIMULATION<br />

de SIEMENS ?<br />

Willy Bakkers<br />

3D Simulation appartient au segment STS (Simulation and<br />

Test Solutions), partie intégrante de la société Siemens PLM<br />

Software. Ce « sous-segment » est chargé de développer des<br />

solutions logicielles capables de prédire les performances fonctionnelles<br />

des produits. Ces solutions permettent ainsi de savoir<br />

comment ils vont se comporter dans le temps et performer, et<br />

ce à partir de modèles virtuels et de géométrie 3D. Ces données<br />

concernent notamment les résistances à différentes contraintes,<br />

aux chocs, aux vibrations etc. Elles déterminent aussi les performances<br />

du produit, acoustiques par exemple.<br />

À quelles probléMATIQUES industrielles<br />

êtes-vous confrontéS ?<br />

Trois grandes tendances se dessinent aujourd’hui. La première<br />

concerne l’évolution importante des produits dits intelligents<br />

– autrement appelés smart products. Ainsi, dans chaque produit,<br />

il est désormais nécessaire de simuler les performances mécaniques<br />

mais aussi de prendre en compte leur interaction avec<br />

l’électronique, les capteurs et le logiciel. Deuxième grande évolution,<br />

la « customisation » de masse ; de plus en plus de produits<br />

sont désormais pleinement adaptés aux besoins du client. Dans<br />

l’automobile par exemple, à partir d’une même plateforme, on<br />

met au point des véhicules intégrant les spécificités de chaque<br />

marché en fonction des régions du monde et de leur utilisation<br />

faite sur la route… Enfin, l’arrivée des nouveaux matériaux<br />

bouleverse considérablement nos métiers, qu’il s’agisse<br />

des composites ou l’émergence de nouveaux procédés comme<br />

l’impression 3D et la fabrication additive.<br />

En quoi les MATériaux composites changentils<br />

la dONNE ?<br />

Les nouveaux procédés de production de pièces interviennent<br />

dans un contexte d’allègement des composants mécaniques. Dans<br />

ce cadre, les composites représentent à eux seuls un véritable<br />

défi : celui de la production de masse. Si l’aéronautique a fortement<br />

recours à ce type de matériaux, cela représente encore des<br />

volumes faibles. L’enjeu réside davantage dans la production de<br />

pièces de structure pour l’automobile, secteur qui nécessitera de<br />

cadences élevées. Nous sommes en mesure, à travers nos solutions,<br />

de confi mer que le modèle et la simulation se confi ment<br />

dans la production. Il s’agit pour nous de faire le lien entre la CAO<br />

(modèle), la simulation (tests et performances) et la production et<br />

donc assurer une totale connectivité entre ces différentes étapes,<br />

ce qui est loin d’être simple avec les composites. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Willy Bakkers >> curriculum<br />

vitae<br />

Âge : 54 ans<br />

Pays : Belgique<br />

Diplôme : ingénieur<br />

Poste actuel : vice-président 3D Simulation (Siemens AG)<br />

Spécialisation : électromécanique<br />

Parcours d’entreprise : Après avoir entamé sa carrière comme<br />

ingénieur de maintenance puis responsable de projet R & D<br />

chez Pauwels, Willy Bakkers intègre en février 1989, et pour<br />

de nombreuses années, la société LMS International (Louvain,<br />

Belgique), qui appartient aujourd’hui au groupe Siemens suite à<br />

son rachat en 2013. Il y occupe des postes clés comme directeur<br />

de la division Test (jusqu’en 2000), vice-président Marketing,<br />

General manager de LMS Imagine ou encore de la division CAE.<br />

20 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

Un engagement fort dans l’Industrie 4.0<br />

Le géant allemand n’a pas attendu l’Industrie du futur (ou plutôt 4.0 comme elle est surnommée<br />

Outre-Rhin) pour développer un fil digital entre les différentes phases d’innovation – création<br />

d’idée, réalisation, utilisation – à travers des solutions PLM (Product Lifecycle Management). Mais<br />

dans le cadre de l’Industrie 4.0, Siemens a donné naissance à une « smartinnovation platform »<br />

reposant sur quatre piliers : les utilisateurs engagés (utilisation simple des données et acquisition<br />

de données de masse), des modèles intelligents (modélisation des systèmes, liaison avec des<br />

tests), les produits réalisés (« manufacturabilité ») et les systèmes adaptatifs (solutions ouvertes<br />

pour aider les utilisateurs à évoluer en fonction de l’innovation).<br />

>> Des informations plus exhaustives sont prévues dans un prochain n° d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>. Pour<br />

l’heure, rendez-vous sur siemens.com/plm/vision<br />

PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />

Caractérisation Thermique<br />

Une nouvelle méthode de caractérisation<br />

thermique de composites anisotropes<br />

Pour répondre aux besoins de caractérisation croissants des industriels et des laboratoires<br />

R&D lors du développement de matériaux ou de systèmes, la société THEMacS Ingénierie<br />

étoffe son offre de caractérisation thermique de composites grâce à l’utilisation de la<br />

thermographie infrarouge.<br />

« Nous venons de développer une nouvelle méthode de mesure<br />

de conductivité et diffusivité thermique adaptée aux composites<br />

anisotropes », explique Jean-Pierre Monchau, Président fondateur<br />

de THEMACS Ingénierie.<br />

Cette méthode vient compléter l’offre existante en caractérisation<br />

thermique de cette jeune société, fondée en 2014 par des chercheurs<br />

et ingénieurs de l’Université Paris-Est-Créteil. Bénéficiant<br />

d’un large spectre de compétences et s’appuyant sur les plateaux<br />

techniques de plusieurs laboratoires de recherche et instituts, la<br />

société THEMACS Ingénierie accompagne les entreprises pour<br />

la réalisation de mesures, une expertise matériau, des simulations<br />

thermiques ou bien des tests de CND. « Nous sommes sollicités<br />

aussi bien pour des mesures d’émissivité, de conductivité thermique<br />

que pour de la modélisation ou des caractérisations d’analyse thermique<br />

par des acteurs très divers », ajoute Jean-Pierre Monchau :<br />

« Notre équipe d’experts nous permet d’aller au-delà de la simple<br />

caractérisation de matériaux en laboratoire. Nous réalisons par<br />

exemple des analyses spécifiques et conseillons nos partenaires dans<br />

le choix de matériaux ».<br />

La société THEMACS Ingénierie continue actuellement son<br />

activité R&D afin de développer une version portable du dispositif<br />

de mesure permettant une caractérisation sur site, comme<br />

cela est déjà le cas pour les mesures d’émissivité.<br />

Observation par thermographie du transfert de chaleur latéral dans<br />

une plaque de composite renforcé par un tissu de fibres de carbone<br />

Contact : +33 6 29 82 44 34<br />

e-mail : contact@themacs.fr<br />

web : www.themacs.fr<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I21


dossier<br />

spécial composites<br />

Retour d’expérience<br />

Tirer parti des composites<br />

grâce à la simulation numérique<br />

Aujourd’hui, pour les constructeurs aéronautiques, le principal problème est de réduire la<br />

consommation de carburant et les émissions polluantes. La meilleure façon d’y parvenir<br />

consiste à augmenter l’efficacité et la fiabilité des structures d’avions et d’en réduire le poids<br />

en utilisant des matériaux composites plus légers. Pour atteindre ces objectifs en la matière,<br />

Airbus Group Innovations est parvenu à tirer parti des composites grâce à LMS Samtech<br />

Samcef.<br />

Airbus A350.<br />

Face à la nécessité d’augmenter le niveau de fiabilité tout en<br />

réduisant le poids, les ingénieurs doivent garder la maîtrise<br />

de la conception grâce à la prédiction de tous les types de<br />

défauts potentiels susceptibles d’affecter les composants structurels<br />

fabriqués en matériaux composites. Contrairement aux<br />

structures métalliques, ces matériaux présentent des modes<br />

de défaillance bien spécifiques. Afin de fournir des conceptions<br />

de structures sécurisées qui exploitent tout le potentiel<br />

de ces nouveaux matériaux, les ingénieurs calcul de l’aéronautique<br />

doivent identifie les phénomènes de délaminage et<br />

autres dommages que les structures composites multicouches<br />

peuvent subir. En outre, les effets géométriques non linéaires<br />

des structures composites à paroi mince sont complexes à<br />

analyser et ne peuvent être ignorés. Un savoir-faire de pointe<br />

en matière d’analyse non linéaire est donc nécessaire pour<br />

obtenir des résultats exacts, permettant de déterminer des<br />

marges de sécurité réalistes.<br />

Airbus Group Innovations (anciennement EADS Innovation<br />

Works) est l’unité de Recherche et Technologie d’Airbus Group.<br />

Sa mission principale est de développer l’excellence technologique<br />

et de réaliser des avancées décisives afin de favoriser l’innovation<br />

industrielle dans les divisions du groupe : Airbus, Airbus Defence<br />

and Space (anciennement Cassidian et Astrium) et Airbus Helicopters<br />

(anciennement Eurocopter). Son deuxième objectif est de<br />

permettre le partage des compétences entre ces entités commerciales<br />

afin d’aider Airbus Group à conserver sa position de leader<br />

dans un environnement mondialisé de plus en plus concurrentiel.<br />

Airbus Group Innovations travaille essentiellement avec<br />

Airbus et Airbus Helicopters dans le cadre de ses recherches<br />

sur l’analyse des composites, qui visent donc à développer un<br />

concept novateur et sophistiqué applicable dans les nouveaux<br />

programmes aéronautiques.<br />

Les tests virtuels sont indispensables pour réduire le nombre de<br />

tests physiques effectués sur les composants en matériaux compo-<br />

22 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

Tests physiques effectués sur une pale d’hélicoptère<br />

(résultats de simulation > voir photo suivante).<br />

sites et pour permettre la certification des avions. Siemens PLM<br />

Software joue un rôle crucial dans ce processus en fournissant à<br />

Airbus Group Innovations le logiciel LMS Samtech Samcef, un<br />

outil d’analyse par éléments fi is (FEA) dédié au prototypage<br />

virtuel mécanique et structurel. LMS Samcef est utilisé dans<br />

de nombreuses industries pour des projets très divers, des plus<br />

simples aux plus complexes. Ces vingt dernières années, l’équipe<br />

de développement de LMS Samtech a tissé une relation étroite<br />

avec Airbus Group Innovations, notamment dans le domaine<br />

des technologies des composites.<br />

La fondation<br />

Forts de plus de trente-cinq ans d’expérience de travail avec<br />

les leaders du domaine, les experts d’Airbus Group Innovations<br />

effectuent des recherches et aident les donneurs d’ordre<br />

et équipementiers de l’aéronautique pour la mise en œuvre<br />

des technologies d’analyse dédiée aux structures et des scénarios<br />

d’optimisation, ainsi que des solutions prédictives robustes<br />

pour l’analyse des composites. Airbus Group Innovations enrichit<br />

son savoir-faire en simulant les dommages subis par les<br />

matériaux composites peuvent subir, afin d’analyser des structures<br />

composites de grandes dimensions à paroi mince. Pour<br />

les programmes à part entière, les projets d’amélioration de l’efficacité<br />

portent sur l’élaboration de modèles spécifiques plus<br />

perfectionnés, permettant de modéliser les défaillances susceptibles<br />

de se produire dans une structure composite.<br />

« L’équipe d’Airbus Group Innovations spécialisée dans l’analyse et la<br />

simulation avancées des composites a l’habitude d’accueillir dans ses<br />

rangs des ingénieurs issus de l’École normale supérieure de Cachan<br />

(ENS Cachan), et plus particulièrement de son Laboratoire de Mécanique<br />

et Technologie (LMT Cachan), explique Didier Guedra-Desgeorges,<br />

vice-président et directeur du Technical Capabilities<br />

Center, “Structure Engineering, Production & Aeromechanics”,<br />

chez Airbus Group Innovations. Le très haut niveau des programmes<br />

de recherche ainsi que le nombre de nouvelles lois de matériaux<br />

« L’implémentation réussie de ces lois dans le<br />

solveur d’analyses non linéaires par éléments<br />

finis LMS Samcef a été réalisée avec l’aide de<br />

l’équipe de Siemens PLM Software. » – Serge<br />

Maison Le-Poec, directeur du département<br />

Analyse des structures d’Airbus Group<br />

Innovations<br />

composites et de modèles d’endommagements des structures composites<br />

développés par LMT Cachan, explique la relation étroite qui<br />

nous lie ». De son côté, Guedra-Desgeorges ajoute : « Le Laboratoire<br />

de Mécanique et d’Acoustique de l’université d’Aix-Marseille<br />

(LMA Marseille), un autre laboratoire universitaire travaillant dans<br />

le même domaine, fait également partie des partenaires de recherche<br />

d’Airbus Group Innovations. L’équipe de développement de LMS<br />

Samtech est la pierre angulaire de ces partenariats, en contribuant<br />

à la diffusion de ces nouvelles lois matérielles, grâce à l’implémentation<br />

de ces concepts novateurs dans son solveur LMS Samcef. »<br />

Gain en compréhension<br />

La pression concurrentielle étant de plus en plus forte, il est<br />

important qu’Airbus Group réponde extrêmement vite aux<br />

besoins du marché. Pour cela, il doit concevoir correctement<br />

ses produits du premier coup et adopter de nouvelles méthodologies<br />

pour intégrer la modélisation avancée des composites.<br />

« Grâce à l’implémentation dans LMS Samcef des lois de comportement<br />

avancées des matériaux composites en collaboration avec<br />

le LMT Cachan et le LMA Marseille, Airbus Group a nettement<br />

amélioré sa compréhension de la physique des matériaux composites,<br />

déclare Didier Guedra-Desgeorges. Il a ainsi creusé l’écart<br />

avec ses concurrents, en devenant le premier et le meilleur département<br />

de recherche à disposer d’un savoir-faire aussi avancé ».<br />

La formulation du modèle choisi a été largement validée par<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I23


dossier<br />

spécial composites<br />

À venir dans un prochain<br />

numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

*<br />

Résultats de la simulation avec LMS Samtech Samcef*.<br />

* Corrélation entre les résultats obtenus avec LMS Samtech Samcef et lors de tests<br />

physiques, montrant les dommages subis par une pale d’hélicoptère. Images reproduites<br />

avec la permission d’Airbus Group Innovations.<br />

Dans un prochain numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, Patrick Morelle,<br />

Senior Marketing Manager de LMS (Siemens) fera le point sur<br />

la situation actuelle du marché aéronautique et spatial par<br />

rapport à l’emploi des matériaux composites et aux méthodes<br />

dans un processus élargi et itératif de conception/simulation/<br />

fabrication des futurs aéronefs incluant leur motorisation. Il<br />

présentera notamment les innovations sur la fabrication ainsi que<br />

la caractérisation des matériaux en amont de la simulation des<br />

structures composites, ainsi que la prise en compte de la tolérance<br />

aux dommages subis par les composites en fonctionnement.<br />

Enfin, Patrick Morelle présentera une approche des services<br />

– complémentaire au produit – mettant en évidence la réduction<br />

des interactions entre les essais et la simulation, avec pour objectif<br />

de fournir des résultats plus rapides et plus pertinents.<br />

rapport à des résultats expérimentaux. Il permet de prendre en<br />

compte différents types de modes de rupture et de dommages<br />

des matériaux composites, ainsi que les interdépendances<br />

entre ces phénomènes. « L’implémentation réussie de ces lois<br />

dans le solveur d’analyses non linéaires par éléments finis LMS<br />

Samcef a été réalisée avec l’aide de l’équipe de Siemens PLM<br />

Software, explique Serge Maison Le-Poec, directeur du département<br />

Analyse des Structures d’Airbus Group Innovations.<br />

Même s’il est possible d’utiliser des routines utilisateurs matériaux<br />

grâce à l’ouverture du logiciel, une implémentation native<br />

dans la version commerciale du logiciel constitue une solution<br />

plus fiable. »<br />

Et d’ajouter : « Des techniques avancées de régularisation<br />

numérique ont été mises en place afin de s’assurer des bonnes<br />

propriétés de convergence de ces analyses qui sont fortement<br />

non linéaires et comportent des discontinuités importantes. Le<br />

fait que le logiciel LMS Samcef offre un environnement technologique<br />

de pointe et robuste dans un contexte industriel est<br />

pour nous d’une importance stratégique. »<br />

Cette nouvelle fonctionnalité a été testée avec succès par Airbus<br />

Helicopters pour prévoir le comportement structural non<br />

linéaire d’une pale composite présentant une fissure transversale.<br />

La parfaite corrélation entre la simulation et les résultats<br />

des tests physiques confi me qu’il est possible d’analyser des<br />

scénarios complexes pour des structures composites. Grâce à la<br />

démonstration de fiabilité de ses méthodes et modèles incluant<br />

une augmentation du spectre des analyses des comportements<br />

en contexte réaliste, Airbus Group Innovations s’est forgé une<br />

image de leader qui lui confère un avantage concurrentiel lorsqu’il<br />

s’agit de répondre à des appels d’offres pour des programmes<br />

industriels nouveaux ou existants.<br />

« Le fait que le logiciel LMS Samcef offre un<br />

environnement technologique de pointe et<br />

robuste dans un contexte industriel est pour<br />

nous d’une importance stratégique. » – Serge<br />

Maison Le-Poec<br />

Des avANTAGES NETS<br />

La tendance actuelle consiste à procéder à la simulation des pièces<br />

composites parallèlement à des tests physiques ou en complément<br />

de ceux-ci. Pendant tout le processus de conception d’un avion,<br />

l’utilisation d’outils de simulation est devenue quasiment indis-<br />

24 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

pensable afin de répondre aux exigences des organismes de certification<br />

tout en économisant du temps et de l’argent. L’exactitude<br />

des modèles d’analyse permet de mieux comprendre le comportement<br />

physique des défaillances des structures composites. Avec<br />

une connaissance des effets de défaillance d’une structure en<br />

matériaux composites, des conceptions améliorées peuvent être<br />

ainsi proposées avec des marges de sécurité plus précises.<br />

Ceci offre des avantages significatifs pour les constructeurs<br />

aéronautiques OEM. La défi ition plus précise des marges de<br />

sécurité par les départements de « Calcul de Structure » des<br />

constructeurs aéronautique permet la fabrication de structures<br />

composites plus légères avec une réduction les coûts.<br />

Avec l’aide et le savoir-faire de l’équipe de développement de<br />

LMS Samtech, Airbus Group Innovations travaille au déploiement<br />

de solutions de calcul massivement parallèle basées sur le<br />

solveur non linéaire LMS Samcef, afin ’analyser des modèles<br />

de structures composites endommagées, de très grande taille.<br />

« Des validations complémentaires sont en cours chez Airbus<br />

dans le cadre du projet européen Maaximus, commente Serge<br />

Maison Le-Poec. Airbus Group et les experts du logiciel LMS<br />

Samtech sont également partenaires dans plusieurs projets de<br />

recherche et développement (R & D) portant sur l’analyse des<br />

dommages en composite. »<br />

Approche modulaire incluant<br />

la structure composite<br />

ainsi que des tests virtuels<br />

et physiques sur les matériaux.<br />

« Airbus Group Innovations est clairement reconnu pour avoir<br />

réalisé des prestations d’ingénierie méthodologique de qualité afin<br />

de fournir des solutions sur-mesure, poursuit Didier Guedra-<br />

Desgeorges. L’adoption rapide de ses méthodes par l’industrie<br />

aéronautique améliorera le processus de conception industrielle.<br />

Puisque le comportement et la durée de vie des matériaux<br />

composites diffèrent de ceux des matériaux métalliques<br />

traditionnels, notamment en ce qui concerne les phénomènes<br />

de fissuration, les méthodologies actuelles de navigabilité sont<br />

adaptées afin de prendre en compte les tests virtuels des effets de<br />

défaillance spécifiques sur les structures aéronautiques en matériaux<br />

composites. » ●<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I25


dossier<br />

SPÉCIAL COMPOSITES<br />

Analyse<br />

Quand la tolérance aux dommages<br />

s’applique à l’industrie automobile<br />

La nécessité de concevoir des véhicules satisfaisant des normes antipollution de plus en<br />

plus sévères pousse dorénavant l’ensemble des constructeurs automobiles vers une utilisation<br />

accrue des matériaux légers, et en particulier les composites. Si l’utilisation des composites<br />

à fibre courte pour les parties et composants non structuraux s’est largement répandue<br />

dans l’industrie, celle des fibres longues, et en particulier les fibres de carbone, devient une<br />

tendance générale pour la conception et la fabrication des composants structuraux, participant<br />

à la raideur et la résistance du véhicule.<br />

Test d’un composant en « L » avec délaminage<br />

Pour l’industrie automobile, le défi est tout d’abord dans la<br />

sélection de procédés de fabrication compatibles avec le<br />

besoin de (très) grandes séries. L’objectif du concepteur<br />

est alors de sélectionner les bons procédés de fabrication,<br />

de prendre en compte pendant la conception, les contraintes liées<br />

à ces procédés ainsi que leur éventuel impact sur le comportement<br />

et la résistance des composants (« spring back »). Cependant,<br />

dans sa quête d’un poids minimum associé à une rigidité suffisante,<br />

l’industrie automobile est conduite aujourd’hui à adopter<br />

des concepts qui étaient jusqu’ici réservés à l’industrie aéronautique<br />

: la tolérance aux dommages. Utilisée d’une manière totalement<br />

fiable pour l’utilisateur fi al de l’automobile, cette méthode<br />

constitue une avancée majeure vers la réduction effective de poids,<br />

et donc une consommation moindre des véhicules automobiles.<br />

Manufacturing et conception<br />

Un des plus grands écueils d’une chaîne de conception, en<br />

particulier dans le cas des matériaux composites, réside dans<br />

le fait de concevoir une structure qui satisfait tous les objectifs<br />

de performances, mais qui se révèle impossible (ou trop<br />

coûteuse) à fabriquer.<br />

Pour ce faire, il s’avère nécessaire d’intégrer aussi tôt que<br />

possible dans cette chaîne de conception-simulation-fabrication,<br />

le choix d’un procédé de fabrication et les contraintes<br />

qui lui sont associées. Dans l’automobile, ce choix s’avérera<br />

tout à fait crucial, car bien plus encore que dans l’aéronautique,<br />

la nécessité de fabriquer des grandes séries de véhicules<br />

imposera des procédés de fabrications spécifiques. C’est le prix<br />

à payer pour réduire les rejets polluants.<br />

Sans prétendre anticiper un choix qui, en réalité, n’est pas<br />

encore totalement acquis par l’industrie automobile, on peut<br />

cependant constater que la technologie Siemens PLM Software<br />

a anticipé ce besoin. La première composante est le logiciel<br />

Fibersim qui, au départ d’une géométrie CAO, permet d’ores<br />

et déjà de simuler les procédés de drapage automatique ainsi<br />

que de placement des fibres. La vérification du caractère fabricable<br />

de la pièce, qui permet d’éviter l’apparition de distorsions<br />

lors de l’étalement des plis peut donc s’effectuer au plus<br />

tôt dans la chaîne de conception afin d’anticiper au maximum<br />

les difficultés liées à la mise en œuvre des composites.<br />

Une fois la conception défi ie, les informations relatives aux<br />

séquences d’empilement, orientation des fibres (…) sont transmises<br />

au logiciel de simulation afin de vérifier les performances<br />

du composant. Celui-ci peut alors être simulé non<br />

pas tel qu’imaginé par le concepteur, mais bien tel qu’il sera<br />

réellement fabriqué.<br />

Toute cette chaîne, au départ de la géométrie et incluant<br />

la définition des zones et des différents laminés, peut être<br />

26 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


SPÉCIAL COMPOSITES<br />

dossier<br />

paramétrée permettant une mise à jour rapide du modèle<br />

de simulation afin de s’adapter aux différentes modifications<br />

pilotées par le design. Un plus grand nombre de variantes<br />

peuvent être comparées et optimisées.<br />

Tolérance aux dommages<br />

Depuis longtemps, le concept de tolérance aux dommages est<br />

utilisé par l’industrie aéronautique afin de mieux optimiser la<br />

conception et atteindre des poids réduits. L’idée est de tolérer<br />

l’apparition de dommages tout en étant capable d’en contrôler<br />

la croissance, et notamment de pouvoir stopper cette croissance<br />

ou réparer le composant lors des phases de maintenance du<br />

composant. Pour le constructeur aéronautique, il est essentiel<br />

de pouvoir prédire et simuler de manière fiable la croissance<br />

des dommages afin de réduire les interventions de maintenance<br />

tout en assurant l’intégrité du produit.<br />

Dans l’automobile, les choses sont un peu différentes, ne<br />

serait-ce que parce qu’un conducteur verrait probablement<br />

d’un très mauvais œil l’apparition de fissures dans tout ou partie<br />

de son automobile. Pourtant, il faut accepter le fait que l’apparition<br />

des dommages est quasiment inévitable dans le cas des<br />

matériaux composites. De par leur nature même, ces « agglomérats<br />

» de matériaux voient naître différents types de dommages<br />

(internes aux laminés, endommagement des fibres, de la matrice<br />

ou encore le délaminage). Leur utilisation dans une approche<br />

classique s’appuie alors sur la détection du « premier pli endommagé<br />

» au travers de critères classiques de type « Tsai-Hill ».<br />

Il faut également noter un point très favorable des composites :<br />

c’est leur plus grande tolérance de la présence de dommages,<br />

comparé aux matériaux métalliques. On doit donc constater<br />

que, comme dans l’aéronautique, le concept de « tolérance aux<br />

dommages » commence à être reconnu par le secteur automobile<br />

en tant que moyen efficace permettant une réelle optimisation<br />

du poids du véhicule.<br />

Honda entend se positionner comme un pionnier dans ce<br />

domaine. En partenariat avec Siemens PLM Software, cette<br />

société a donc développé une approche mélangeant la simulation<br />

et les tests physiques, afin de simuler la naissance (amorçage)<br />

et surtout la croissance (propagation) des différents types<br />

d’endommagement dans des composants utilisant des fibres<br />

longues.<br />

La simulation de l’endommagement des composites « fibre<br />

longue » dans NX CAE – Samcef est basée sur l’utilisation de<br />

différents modèles (équations constitutives) initialement formulés<br />

par Pierre Ladeveze et Éric Le Dantec [1] pour l’endommagement<br />

dans un pli et Olivier Allix et Pierre Ladeveze [2] pour le<br />

délaminage. Ces équations utilisent un certain nombre de coefficients<br />

matériaux qui doivent préalablement être déterminés<br />

sur base de tests de coupons représentatifs de différents matériaux<br />

et différents laminés utilisés pour la conception. Nous<br />

parlons alors de caractérisation des matériaux composites.<br />

De nombreux articles décrivent les difficultés rencontrées<br />

par les ingénieurs lors de la corrélation de ces coefficients.<br />

Fort heureusement, Siemens PLM Software est capable d’expliquer<br />

très exactement à ses clients comment déterminer<br />

ces coefficients sur base d’un nombre très limité d’essais.<br />

Après les tests destinés à corréler les coefficients matériaux,<br />

une excellente adéquation peut être obtenue entre les essais<br />

et la simulation dans NX CAE – Samcef, ainsi qu’en atteste<br />

la figure ci-dessous.<br />

Stress (newtons/millimeters 2 )<br />

Strain<br />

Test 1<br />

Test 2<br />

Test d’un coupon avec endommagement matrice/fibres<br />

et comparaison avec Samcef dans NX CAE<br />

LMS Samcef<br />

D’autres séries de tests permettent de déterminer les différents<br />

coefficients apparaissant dans les modèles simulant le délaminage<br />

dans différentes confi urations représentant en général<br />

des sous-composants et assemblages (fi ures suivantes).<br />

Test d’un composant en « L » avec délaminage<br />

Test 1 Test 2 LMS Samcef<br />

Stress (newtons/millimeters 2 )<br />

Strain<br />

Test d’un coupon avec délaminage<br />

et comparaison avec Samcef dans<br />

NX CAE<br />

Comparaison des géométries<br />

parfaites et réelles dues<br />

au « spring back effect ».<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I27


dossier<br />

spécial composites<br />

Une fois la validation effectuée, le concepteur peut ensuite<br />

passer au niveau suivant et simuler des composants entiers<br />

avant de passer au produit complet.<br />

Influence du procédé de fabrication sur le<br />

comportement et les performances structurales<br />

Le procédé de fabrication de la structure composite peut<br />

entraîner l’apparition de contraintes résiduelles dans le<br />

composant fabriqué, de la même manière que l’emboutissage<br />

ou l’échauffement important d’une pièce mécanique.<br />

Ces contraintes résiduelles, dues à la modification pendant<br />

le procédé des caractéristiques matérielles des composites<br />

entraînent des déformations de la pièce : on parle d’effet<br />

« spring back ». La première conséquence en est que la pièce,<br />

une fois démoulée, ne présentera pas exactement la géométrie<br />

visée (cf. fi ure ci-dessous). Une conséquence secondaire<br />

peut être que les performances du composant sont affectées.<br />

On peut par exemple citer l’influence des contraintes résiduelles<br />

sur le comportement en fatigue.<br />

Force (newtons)<br />

Test 1 Test 2 LMS Samcef<br />

Conclusions<br />

Grâce à la technologie Siemens PLM Software, l’industrie automobile<br />

peut disposer dès aujourd’hui d’une suite logicielle<br />

cohérente et complète permettant une conception optimale de<br />

véhicules utilisant les matériaux composites, tant pour les structures<br />

portantes que les composants secondaires. Le but visé est la<br />

conception correcte d’une pièce composite « du premier coup ».<br />

Il est à noter que Fibersim, tout comme NX CAE, peut utiliser<br />

des modèles CAO fournis par la plupart des éditeurs concurrents,<br />

faisant du système Siemens PLM Software une technologie<br />

ouverte et adaptable à la confi uration des utilisateurs. Sur<br />

base de ces technologies, et en réutilisant la méthode de « tolérance<br />

aux dommages » initialement développée par l’industrie<br />

aéronautique, il est d’ores et déjà possible d’envisager des véhicules<br />

répondant aux normes antipollution les plus pointues<br />

ainsi que les propulsions d’aujourd’hui et de demain.<br />

Enfin, cette méthodologie liée aux matériaux composites s’inscrit<br />

elle-même dans une stratégie beaucoup plus ambitieuse :<br />

le « System Driven Product Development » qui apporte une<br />

réponse à la complexité croissante des véhicules automobiles<br />

constitués d’un nombre croissant de systèmes et sous-systèmes<br />

de plus en plus interconnectés ainsi qu’à un nombre croissant<br />

de variantes d’un modèle donné afin de satisfaire les demandes<br />

d’une clientèle toujours plus exigeante. ●<br />

Patrick Morelle,<br />

Senior Marketing Manager de LMS (Siemens)<br />

Displacement (millimeters)<br />

Test d’un composant en « L » avec délaminage et comparaison avec<br />

SAMCEF dans NX CAE<br />

La bonne nouvelle est qu’il devient possible avec NX CAE<br />

– Samcef d’envisager la simulation de procédés de fabrication<br />

de pièces composites, incluant des phénomènes<br />

comme la cristallisation et le durcissement (« curing »)<br />

au travers de simulations couplées mécaniques et thermiques.<br />

Des exemples sont donnés dans les articles cités<br />

en Réf. [3] et [4].<br />

À terme, ce type de simulation permettra d’optimiser non<br />

seulement les performances et le poids d’un composant<br />

utilisant les matériaux composites, mais aussi dans le même<br />

temps, le procédé de fabrication (température, pressions<br />

optimales, temps de durcissement…) assurant la meilleure<br />

qualité ainsi que les performances finales du composant.<br />

Une autre application consistera à juger de la « robustesse »<br />

d’un procédé donné en simulant l’influence de petites variations<br />

de paramètres sur le résultat final.<br />

Références<br />

[1] Ladeveze, P. and Le Dantec, S. 1992. Damage modeling<br />

of the elementary ply for laminated composites, Composites<br />

Science and Technology 43 : 123-134.<br />

[2] Allix O. and Ladevèze P. « Interlaminar interface modeling<br />

for the prediction of laminate delamination », Composite<br />

Structures, 22, 235-242, 1992.<br />

[3] Brauner, C., Bauer, S., Herrmann, A.S. (2015). « Analyzing<br />

process-induced deformation and stresses using a simulated<br />

manufacturing process for composite multi-spar flaps »,<br />

Journal of Composite Materials, 49, p. 387‐402.<br />

[4] Dr. C. Brauner, Dr. A. Miene, Dr. R. Gaitzsch, Prof. Dr. A.S.<br />

Hermann (FASER Institute – FIBRE, Bremen University) ;<br />

Dr. F. Pascon, Prof. Dr. M. Bruyneel (SAMTECH, A Siemens<br />

Company), Advances in virtual process chain and connection<br />

with on-line monitoring methods for first time right<br />

manufacturing of thermoset laminated composites. NAFEMS<br />

World Congress, June 2015, San Diego<br />

28 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

Avis d’expert<br />

Conception de structures<br />

en composites ou comment<br />

optimiser performance<br />

et fabricabilité<br />

David Leigh Hudson, le directeur de la stratégie produit et du marché pour le portefeuille de<br />

produits Fibersim chez Siemens PLM Software (Waltham, MA, États-Unis), évoque la nécessité,<br />

dans le domaine de la conception de la pièce composite, de se tourner vers la notion de<br />

« processus d’ingénierie simultanée ».<br />

David Leigh Hudson,<br />

directeur de la stratégie<br />

produit et du marché<br />

de Fibersim (Siemens<br />

PLM Software).<br />

Le choix d’utiliser des matériaux composites lors de la<br />

conception d’une structure est dicté en général avec<br />

la demande du marché et les coûts. Les avantages liés<br />

au gain de masse, l’amélioration des performances, la<br />

réduction des coûts de matériaux et d’assemblage sont intéressants,<br />

mais la conception de pièces en polymères renforcées<br />

de fibres doit être améliorée. Avec l’avènement des composites,<br />

les méthodes traditionnelles de simulation, de conception<br />

et de fabrication ne sont plus adaptées. En fonction de la<br />

nature du matériau, la pièce doit être optimisée non seulement<br />

pour sa tenue fi ale, mais aussi en tenant compte du procédé<br />

de fabrication. Plus spécifiquement, simulation et conception<br />

doivent prendre en compte le procédé de fabrication au sein<br />

d’un processus d’ingénierie simultanée.<br />

Une pièce en composites est un « assemblage inséparable » fait<br />

de centaines de plis qui varient en nombre et en épaisseur d’un<br />

endroit à un autre. Les orientations réelles des fibres dépendent<br />

à la fois de la géométrie, du type de matériau et du procédé de<br />

fabrication. Par conséquent, il est essentiel, en phase de conception,<br />

de comprendre comment ces trois sources se combinent.<br />

Des fibres qui dévient de manière significative des orientations<br />

théoriques vont modifier les performances structurelles de la<br />

pièce en raideur et en effort. Elles peuvent aussi induire des déformations<br />

néfastes à la forme de la pièce lors de sa cuisson, dont la<br />

correction en bout de chaîne va accroître les coûts de production.<br />

La conception préliminaire des structures en composites est<br />

souvent faite à partir d’une géométrie et d’orientations de fibres<br />

idéalisées, bien que satisfaisantes les cas de chargement. En l’absence<br />

d’une compréhension suffisante des déviations réelles des<br />

fibres, les ingénieurs appliquent des facteurs de réserve redondants<br />

qui réduisent les propriétés mécaniques, ce qui se traduit<br />

par un surdimensionnement général des pièces en composites.<br />

Cela ne permet pas d’obtenir les performances structurelles<br />

et les gains de poids espérés. Mais aujourd’hui, la « visibilité<br />

virtuelle » sur les déviations effectives des fibres et les déformations<br />

du matériau, pendant la fabrication, aide à minimiser<br />

ce surdimensionnement endémique. Cette capacité logicielle,<br />

à laquelle on se réfère en général par « simulation du procédé<br />

de fabrication », permet d’estimer précisément les orientations<br />

réelles des fibres, et d’échanger des données plus précises entre<br />

calcul et conception, comme indiqué en fi ure 1.<br />

Figure 01<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I29


dossier<br />

spécial composites<br />

Plus précisément, le procédé de conception détaillée commence<br />

par l’import d’une défi ition des plis venant du calcul par<br />

éléments fi is et que l’on transpose sur le modèle CAO. Ensuite,<br />

les ingénieurs en conception et des méthodes sélectionnent<br />

ensemble le meilleur procédé de dépose et le simulent directement<br />

sur le modèle CAO, utilisant la géométrie détaillée<br />

comme base de compréhension des orientations exactes des<br />

fibres (fi ure 2). Les propriétés résultantes du matériau et les<br />

orientations réelles sont ensuite fournies automatiquement, en<br />

retour, à l’environnement de pré- et post-traitement du calcul de<br />

structure, s’assurant ainsi que les orientations locales sont bien<br />

maîtrisées. L’ingénieur calcul ne se repose plus simplement sur<br />

des orientations théoriques. Par conséquent, la pièce est maintenant<br />

dimensionnée au mieux, par corrélation entre calcul non<br />

linéaire et comportement réel, permettant l’obtention de marges<br />

de sécurité optimales.<br />

Figure 03<br />

Figure 02<br />

Figure 04<br />

Fournir une pièce composite optimisée nécessite que les orientations<br />

de fibre en production restent conformes aux tolérances<br />

exigées par le bureau de calcul. Cela demande un procédé de fabrication<br />

suffisamment répétitif. Aujourd’hui, la majorité des pièces<br />

composites sont encore produites avec des procédés manuels, ce<br />

qui est source de variations. Bien que la dépose automatisée de<br />

fibres permette d’augmenter la régularité des résultats, d’autres<br />

contraintes s’introduisent et peuvent affecter les orientations de<br />

fibre et donc la performance des pièces. Dans le cas du placement<br />

de ruban ou de fibre par exemple, les orientations désirées<br />

risquent d’être modifiées par les limites en rayon de courbure du<br />

matériau utilisé. Pour assurer des résultats corrects, il est impératif<br />

de comparer les orientations telles que produites avec celles<br />

issues de la conception (fi ure 3) et de communiquer le procédé<br />

de simulation utilisé pour la création de la pièce et de ses mises à<br />

plat (fi ure 4). ●<br />

David Leigh Hudson<br />

Descriptif des figures<br />

Figure 1 : Cette illustration montre, en haut à gauche, le modèle CAO avec un pli unique et les orientations de fibres visualisées en<br />

blanc, jaune et rouge. Les couleurs indiquent la déviation progressive par rapport au théorique en fonction des résultats du procédé<br />

de drapage. En bas à droite, le modèle éléments finis montre le même pli, avec les orientations transposées de la CAO après<br />

simulation de la dépose. Source : Siemens PLM Software.<br />

Figure 2 : Le procédé de fabrication peut être défini, simulé et raffiné en CAO, permettant de déterminer la meilleure méthode de<br />

drapage pour créer la pièce en suivant les normes d’orientations établies par le bureau de calcul. Les deux illustrations montrent<br />

des méthodes différentes, utilisées pour le drapage manuel, et leurs effets sur l’orientation des fibres. Les couleurs bleu, jaune et<br />

rouge mettent en évidence le froncement progressif du matériau. Source : Siemens PLM Software<br />

Figure 3 : Un champ de vecteurs est visualisé en CAO, représentant la différence entre les orientations demandées par le calcul<br />

et celles définies en CAO détaillée, en utilisant la simulation de la fabrication. Les vecteurs sont colorés en bleu, jaune et rouge,<br />

dépendant de la valeur de la différence. Bleu représente une différence minimale, et rouge une différence maximale. La taille des<br />

zones de couleur varie en fonction de la valeur de tolérance utilisée. Source : Siemens PLM Software.<br />

Figure 4 : Un procédé de drapage manuel consistant peut être établi en utilisant la projection laser et les cahiers de drapage,<br />

permettant la mise en évidence des mises à plat tel que fournis par la simulation faite en CAO. Le cahier de drapage contient les<br />

plans montrant les emplacements des plis et leurs mises à plat. Certains plans donnent des indications sur la méthode de drapage<br />

désirée et les mises à plat correspondantes.<br />

30 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

Reportage<br />

Faire basculer les composites<br />

dans une nouvelle ère industrielle<br />

Projet initié il y a trois ans entre le Cetim Nantes et ses différents partenaires, la ligne<br />

de production grande cadence de pièces composites QSP se met en route. Désormais<br />

commercialisée auprès des industriels, cette ligne de production sur mesure (en fonction<br />

de la typologie de pièces) vise principalement l’industrie automobile, qu’elle soit française<br />

ou internationale, et entend bien convaincre le secteur de franchir le pas des composites pour<br />

la production en grande série de pièces de structures.<br />

« Comment peut-on développer l’utilisation des composites<br />

pour répondre à des besoins industriels et, industriels, notamment à travers nos laboratoires communs avec<br />

moyens nécessaires à la fois sur des projets très scientifiques et<br />

notamment, avec les besoins d’un marché de l’automobile<br />

rythmé par une échéance 2020-2021 sur des procédés avec l’École Centrale de Nantes ».<br />

l’ENS Cachan pour la simulation des structures et la simulation<br />

la réduction des rejets de CO 2<br />

? » C’est la question posée par<br />

les différents porteurs du projet Quilted Stratum Process boulverser le monde des composites<br />

(QSP), lequel a nécessité un investissement de 5 M€. L’objectif<br />

? Aborder le virage « 2016 » qui déterminera si l’automobile<br />

s’orientera définitivement ou non dans la production en proche de certains grands événements de l’aéronautique à<br />

Les composites, tout le monde en parle, en particulier à l’ap-<br />

grande série de pièces de structure, résolument plus légères l’image du Bourget ou, plus récemment, du Dubaï Air Show.<br />

mais aussi plus résistantes, du moins en matière de tenue à la Mais ces matériaux ne représentent encore pas encore des<br />

fatigue. Responsable ingénierie Polymères et composites au volumes globaux très importants. L’enjeu avec l’automobile<br />

Cetim et porteur du projet de la plateforme QSP au niveau du (grand public et non plus seulement haut de gamme) est bel et<br />

centre technique, Christophe Champenois se veut rassurant : bien de faire basculer l’industrie des composites dans la grande<br />

« on assiste aujourd’hui à un véritable engagement, tant aux série. Verdict cette année où l’on saura défi itivement si l’automobile<br />

prendra le virage des composites. « Tous les voyants<br />

niveaux national et européen avec l’évolution de la réglementation,<br />

qu’au niveau mondial, du Japon aux États-Unis, pays qui<br />

se positionnent aujourd’hui de plus en plus vers l’allègement des<br />

structures et l’utilisation massive des matériaux composites ».<br />

Et de poursuivre : « J’ai eu l’occasion de me rendre plusieurs<br />

fois Outre-Atlantique et de constater depuis cette année que les<br />

industriels du secteur considèrent désormais les composites comme<br />

une véritable opportunité pour l’industrie américaine, alors que<br />

trois ans plus tôt, l’usage de ces mêmes matériaux faisait rire les<br />

ingénieurs ». Si les Japonais et les Allemands demeurent les plus<br />

avancés dans le domaine, le message à retenir lors du ramdam<br />

du 3 novembre opéré sur le Technocampus de Bouguenais,<br />

près de Nantes, était bien de dire que le Cetim et ses partenaires,<br />

à commencer par le concepteur et fabricant français de<br />

Sur la ligne pilote de Bouguenais,<br />

machines spéciales PEI Pinette*, sont prêts. Prêts à quoi ? À<br />

les pièces peuvent atteindre 1 mètre carré.<br />

fournir aux industriels – à commencer par l’automobile – une<br />

ligne de production grande cadence de pièces composites. Rien<br />

* PEI (Pinette Émidecau Industries) est spécialisé dans les composites (représentant<br />

80 % de ses activités). L’entreprise rassemble près de cent vingt ingénieurs<br />

que ça ! « Le Cetim, de par son devoir d’anticiper les besoins de<br />

l’industrie mécanique, a décidé assez tôt de mettre en place les techniciens en France et son chiffre d’affaires atteint 33 M€.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I31


dossier<br />

spécial composites<br />

Réception de fibres sur la ligne d’extrusion<br />

Christophe Champenois, responsable<br />

du département Composites du Cetim.<br />

Jérôme Hubert,<br />

directeur général de PEI.<br />

sont au vert, renchérit Christophe Champenois.<br />

L’automobile devrait y passer mais<br />

on ne sait pas encore dans quelles proportions.<br />

D’autant que les composites, en plus<br />

de venir rompre des pratiques industrielles<br />

vieilles de plus de cent ans dans l’automobile,<br />

présentent des inconvénients en termes<br />

d’évacuation ou de recyclage, sans oublier<br />

que l’on change aussi la façon de travailler<br />

des ingénieurs qui devront adopter à la fois<br />

une démarche d’optimisation des systèmes<br />

et acquérir une parfaite connaissance des<br />

matériaux et des procédés afin de déterminer<br />

au mieux la durée de vie des pièces et de<br />

leurs sollicitations. Mais s’ils veulent faire<br />

la chasse aux derniers kilos, les constructeurs<br />

n’auront d’autre choix que de se tourner<br />

vers les composites ».<br />

S’ils passent la barrière et qu’ils décident de<br />

s’approprier, à l’image de BMW, la brique<br />

technologique manquante (de la conception<br />

à l’usage et la durée de vie en passant<br />

par la production), cela deviendra pour les<br />

constructeurs un véritable avantage concurrentiel<br />

de pouvoir « plugger » un élément<br />

de structure en composite ici ou là, en fonction<br />

du comportement du véhicule ou de la<br />

réduction de masse à certains endroits bien<br />

précis. Qu’il s’agisse des pièces de suspensions,<br />

d’absorption de chocs et des crash-tests,<br />

les composites thermoplastiques (domaine de<br />

prédilection du Cetim, à l’opposé des thermodurcissables<br />

plus populaires en Allemagne)<br />

ne présentent aucun problème.<br />

Une solution unique au monde<br />

« Les industriels américains de l’automobile considèrent désormais<br />

les composites comme une véritable opportunité alors que trois ans<br />

plus tôt, l’usage de ces mêmes matériaux faisait rire les ingénieurs. »<br />

Le point fort de la ligne QSP est d’être le<br />

fruit d’une créativité forte entre le Cetim<br />

et ses partenaires, créativité qu’attendait<br />

en particulier l’automobile allemande. Une<br />

solution unique au monde qui, faut-il le<br />

rappeler, n’a pu voir le jour sans l’implication<br />

de la région Pays de la Loire dans le<br />

projet et, plus globalement, dans l’émergence<br />

d’un écosystème autour des composites<br />

rassemblant industriels de renom<br />

(à commencer par Airbus), plateformes<br />

technologiques, laboratoires de recherche<br />

académique et industrielle, jusqu’à cette<br />

32 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites dossier<br />

« Pour faire la chasse<br />

aux derniers kilos, les<br />

constructeurs n’auront<br />

d’autre choix que de<br />

se tourner vers les<br />

composites. »<br />

ligne de production haute cadence de<br />

pièces composites.<br />

Un autre avantage de ce procédé réside<br />

dans sa cadence : une pièce par minute. En<br />

d’autres termes, produire de nombreuses<br />

pièces à moindre coût. Comment ? En<br />

concentrant toute la valeur ajoutée en<br />

un seul et unique lieu, puis d’appliquer<br />

le principe de la fabrication mécanique<br />

en ligne et automatisée que l’on connaît<br />

depuis des dizaines d’années sur des pièces<br />

de structure en composite. « Ce que nous<br />

vendons à nos clients, composés d’industriels<br />

de toutes tailles, c’est de la performance,<br />

précise Jérôme Hubert, directeur général<br />

de PEI. Car ce qui intéresse le client, c’est<br />

la compacité, la technologie – qui ne doit<br />

pas être éloignée de ce que ses ingénieurs<br />

connaissent – et le bilan économique en<br />

termes de ROI et de prix/pièce ». Au niveau<br />

des gains de masse, on arrive très vite à<br />

30 % voire à 50 % sur certaines pièces.<br />

Aujourd’hui, l’industriel espère beaucoup<br />

de l’automobile allemande mais aussi des<br />

constructeurs français et étrangers. « Je<br />

suis certain que ce principe va marcher et<br />

rapidement, confie Jérôme Hubert. Nous<br />

sommes déjà très sollicités en Europe mais<br />

également par le Japon, la Corée du Sud et<br />

les États-Unis ». Exemple de pièces : outre<br />

le triangle de suspension qui avait défrayé<br />

la chronique il y a deux ans sur le salon Jec<br />

Europe, le QSP peut tout produire, des pieds<br />

milieu aux cadres de sièges… Associé à deux<br />

autres industriels (Compose et Loiretech,<br />

spécialisées dans l’outillage), PEI Pinette<br />

est aujourd’hui prêt à commercialiser cette<br />

solution dont les montants peuvent varier<br />

de 2 à 10 M€ pour une ligne complète (de<br />

la réception de la matière à la pièce fi ie). ●<br />

Olivier Guillon<br />

Actuellement, la vitesse de la ligne atteint entre 1 et 1,5 mètre<br />

par minute mais celle-ci va très vite évoluer en 2016<br />

à 3 mètres par minute afin de répondre à la demande des industriels.<br />

Le procédé QSP s’est vu décerner un « Innovation Award »<br />

à l’occasion du Jec America de Houston en juin dernier.<br />

Phase robotisée du process.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I33


mesures<br />

spécial composites<br />

En pratique<br />

Vis Instrumentées et ultrasons :<br />

serrage des structures composites<br />

Depuis plus de dix ans, la société AMG Intellifast GmbH développe des systèmes de<br />

mesure de la tension de serrage permettant de maîtriser les forces appliquées dans les<br />

assemblages vissés. Cet article propose un exemple de mise en œuvre de leur technologie<br />

de vis instrumentée dans le domaine des assemblages en composite. En effet, bien plus<br />

que dans d’autres domaines, la maîtrise du serrage de pièces en composite nécessite de gérer<br />

d’une manière plus précise la tension appliquée sous peine de dégradation de la structure.<br />

Abstract<br />

For more than ten years, AMG Intellifast GmbH develops<br />

clamp load measurement systems allowing the control of<br />

the applied forces in the bolted joint. This article proposes<br />

an example of application of their PMTS (Permanent<br />

Mounted Transducer System) technology in the domain of<br />

CRP. Indeed, more than for other domains, the control of<br />

the tightening of composite parts requires to manage with<br />

more accuracy the applied clamp load at the risk structure<br />

damage.<br />

Mots-clés :<br />

Vis instrumentée, tension de serrage, composite<br />

Les matériaux composites, quels qu’ils soient, ont pris de<br />

l’ampleur depuis quelques années, poussés par l’utilisation<br />

massive dans certaines industries telles que l’aéronautique<br />

et l’automobile, pour ne citer qu’elles. Au-delà<br />

de l’indéniable qualité des composites de pouvoir réduire le poids<br />

des pièces et des structures, il a bien entendu fallu faire face à des<br />

problématiques de tenue globale et locale en fonction des cycles<br />

de vies : production, assemblage, utilisation fi ale et maintenance.<br />

Nous allons aborder dans cet article le cas de la tenue locale du<br />

composite au moment de l’assemblage par serrage en regardant<br />

les contraintes auxquels il peut être soumis. Nous aborderons<br />

aussi le sujet sous un l’angle de la simulation numérique. Enfin<br />

nous montrerons comment la technologie proposée par AMG<br />

Intellifast peut aider à maîtriser le serrage des composites.<br />

par un serrage trop élevé, les objectifs lors de l’assemblage<br />

sont d’obtenir un minimum de compression à l’interface de<br />

serrage, d’installer la tension souhaitée dans les vis, généralement<br />

par l’application d’un couple, et enfin d’avoir une<br />

faible pré-tension sur le boulon afin qu’il puisse garder une<br />

forte résistance en cisaillement.<br />

Pour un assemblage vissé, le principe fondamental est d’installer<br />

une tension dans le boulon qui va permettre de maintenir<br />

ensemble deux éléments ou plus. L’application de cette tension<br />

par l’intermédiaire d’un couple impacte la dispersion sur cette<br />

tension de serrage en majeure partie à cause des frottements<br />

sous tête et dans les filets.<br />

Dispersion due<br />

aux frottements<br />

Afin de garantir un contrôle optimum sur la tension, AMG<br />

Intellifast propose une solution de vis instrumentées couplées<br />

à une mesure par ultrasons. Le principe de cette technologie<br />

Principe fondamental<br />

pour un assemblage vissé<br />

Connaissant la faible tenue en traction et en compression<br />

ainsi que la difficulté de réparer un composite endommagé<br />

Vis instrumentées<br />

34 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composite dossier<br />

spécial composites<br />

mesures<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I35


mesures<br />

spécial composites<br />

est de déposer un capteur permanent sur les vis afin de pouvoir<br />

réaliser des mesures à tout moment, que ce soit avec des outils<br />

de serrage que dans la vie courante d’utilisation.<br />

Résultats de calcul<br />

Ces capteurs sont utilisés pour générer une onde ultrasonore<br />

dont on va mesurer le temps de parcours dans la vis. Ce temps<br />

est impacté par l’élongation de la vis et les contraintes internes<br />

et, suite à un étalonnage, il sera possible de mesurer directement<br />

la tension de serrage.<br />

Les résultats de calcul que nous allons montrer dans ce qui suit<br />

vont illustrer d’une part la dispersion que l’on peut avoir sur l’effort<br />

lorsqu’on sert au couple en comparaison avec le serrage à<br />

la tension et, d’autre part, les différents niveaux de contraintes<br />

et de stress engendrés par les serrages.<br />

Le modèle généré par la société GCT – qui a mené les calculs –<br />

est un modèle 3D représentant un assemblage composite classique<br />

: deux plaques composites serrées par une vis en titane de<br />

diamètre 6,35 mm.<br />

Pr = pas de la vis (1 mm)<br />

d2 = diamètre de la vis (6,35 mm)<br />

da = moyenne des diamètres de la tête et du corps de la vis<br />

d a<br />

=<br />

D a + D i<br />

2<br />

Da = diamètre de la tête de vis (11,2 mm)<br />

Di = diamètre du corps de la vis (6,35 mm)<br />

µ’ et µa = coefficient de frottement dans les filets et sous tête<br />

compris entre 0,08 et 0,21<br />

Les frottements sous tête et dans les filets ont été considérés<br />

comme équivalents. Pour un couple nominal de 2 147 Nm, le<br />

calcul de la tension a été réalisé avec deux cas de frottements<br />

extrêmes (0,08 et 0,21) et la valeur nominale de 2 018 N représente<br />

la moyenne des deux efforts résultant du calcul. Il s’en suit<br />

une dispersion sur l’effort d’environ ± 40%. Si l’on compare à<br />

la dispersion moyenne que l’on peut obtenir avec la technologie<br />

Intellifast, c’est-à-dire ± 5%, on obtient le tableau de résultats<br />

suivant.<br />

Résultats des calculs analytiques<br />

Modèle composé de deux plaques composites et d’un boulon<br />

en titane de 6,35 mm<br />

Un matériau 3D orthotropique est utilisé pour défi ir les<br />

plaques et la vis. Les propriétés pour chaque plaque sont définies<br />

couche par couche en tenant compte de l’orientation de<br />

chacune d’entre elles. Concernant la vis, les mêmes propriétés<br />

mécaniques sont implémentées dans les trois directions<br />

normales. L’impact de la température n’est pris en compte que<br />

sur la direction Z par l’application d’un coefficient de dilatation<br />

non-nul.<br />

Le calcul analytique de départ donnant la relation entre<br />

la tension et le couple est basé sur une équation de Gustav<br />

Niemann « Machinen – elemente ».<br />

P =<br />

T<br />

0,16 xp +<br />

+ 0,5 xμxd 2<br />

+ 0,5 xμ 2<br />

xd 2<br />

P = tension dans le boulon (N)<br />

T = couple (Nm)<br />

Ces valeurs vont être les données d’entrée dans le modèle EF<br />

décrit ci-avant afin de calculer les niveaux de pression et de<br />

contraintes surfaciques et volumiques.<br />

Les premiers résultats des calculs EF concernent les<br />

contraintes en surface sur la couche supérieure dans la zone<br />

autour du trou de vis. Ils montrent un très net écart entre les<br />

valeurs minimales et maximales lorsqu’on serre l’assemblage<br />

au couple. Par rapport à l’état nominal où le calcul donne<br />

une valeur de – 3,93.10 –3 , la valeur de contrainte minimale<br />

est à – 2,39.10 –3 et la valeur maximale est de – 5,46.10 –3 .<br />

Cet écart est en lien avec la dispersion sur l’effort issu du<br />

calcul analytique puisque l’on retrouve – 40% sur le minimal<br />

et + 39 % sur le maximal. Le constat est le même pour<br />

le calcul avec les valeurs de serrage à la tension puisque le<br />

minimal est à – 5% du nominal et la valeur maximale est à<br />

+ 6 % du nominal.<br />

Les calculs de pression surfacique montre également que les<br />

écarts sont plus importants dans le cas d’un serrage contrôlé<br />

par le couple.<br />

La seconde partie des calculs concerne toujours la zone autour<br />

du trou de la vis mais plutôt d’un point de vue volumique. La<br />

coupe pour visualiser l’étendue des contraintes ainsi que la<br />

répartition des niveaux permet de voir où se situe la valeur<br />

maxi de contrainte. Nous constatons à nouveau que des écarts<br />

sont importants sur les niveaux de contraintes entre les valeurs<br />

36 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites<br />

mesures<br />

Impact comparé du serrage au couple ou à la tension<br />

sur les contraintes en surface<br />

minimum et maximum lorsqu’on serre l’assemblage au couple<br />

car on génère des efforts maximums qui sont à plus du double<br />

de la valeur minimum. Dans le cas d’une gestion du serrage à la<br />

tension, l’écart Maxi/Mini n’est plus que de 1,1. Au-delà de ces<br />

valeurs, les calculs montrent également que si l’on serre la vis en<br />

contrôlant la tension, la répartition volumique des contraintes<br />

varie beaucoup moins et permet ainsi de ne pas soumettre le<br />

composite à de trop grandes variations de contraintes internes<br />

à la fois sous la tête de vis mais également sur toute l’épaisseur<br />

de la plaque.<br />

conditions de serrage où la tension d’assemblage serait minimum,<br />

soit 1 229 N dans le tableau précédent.<br />

Si l’on considère ce P min<br />

obtenu avec le serrage au couple comme<br />

étant le P min<br />

obtenu avec le contrôle à la tension, on pourrait<br />

placer le P max<br />

à environ 10 % au-dessus. D’autre part, si à P min<br />

, la<br />

pression dans la section transversale du boulon est supérieure<br />

à celle requise pour celui-ci, on peut envisager de réduire le<br />

diamètre du boulon afin de diminuer la pression dans la section.<br />

Dans le même temps, le trou dans les plaques de composite<br />

serait réduit entraînant sans doute une meilleure tenue mécanique<br />

dans le temps par rapport aux sollicitations en compression<br />

et cisaillement.<br />

La réalisation du serrage en contrôlant la tension au lieu du<br />

couple est facilitée par les outils que propose Intellifast. En<br />

effet, en complément des vis instrumentées, l’utilisation d’une<br />

clé dynamométrique équipée d’une pinoche de contact permet<br />

d’activer le capteur disposé sur la vis en même temps que l’on<br />

effectue le serrage.<br />

Système Intellifast de mesure<br />

de la tension de serrage<br />

Impact comparé du serrage au couple ou à la tension<br />

sur les contraintes dans l’épaisseur de la plaque composite<br />

Ce que l’on retient de ces résultats de calculs<br />

Concernant les pressions, la répartition des niveaux et points<br />

maximums est différente mais le constat fi al reste le même sur<br />

l’écart entre le serrage maximum et minimum. La conclusion<br />

qui a été tirée de ces calculs est la suivante : dans le but de serrer<br />

les plaques composites avec un minimum d’effort afin d’assurer<br />

leur maintien tout en évitant d’engendrer des contraintes<br />

qui endommagerait le composite, il faudrait se placer dans les<br />

On obtient donc pendant le processus d’assemblage trois<br />

mesures simultanées : couple, angle et tension de serrage<br />

par ultrasons. Ce procédé peut dans un premier temps vous<br />

permettre de mesurer la relation entre le couple appliqué et l’effort<br />

réellement installé dans la vis.<br />

Ensuite, vous pouvez utiliser le système pour contrôler périodiquement<br />

la tension de serrage après tassement puis en cours de<br />

vie du produit. De plus, certains systèmes multivoies développés<br />

chez Intellifast sont capables de suivre en temps réel et en<br />

simultanée l’évolution statique ou dynamique (jusqu’à 400 Hz)<br />

de la tension dans plusieurs boulons.<br />

Pour simplifier le suivi des boulons que vous mesurez, il existe<br />

la possibilité d’ajouter un code datamatrix en complément du<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I37


mesures<br />

spécial composites<br />

Exemple de relation Couple/Tension chez un client aéronautique<br />

d’Intellifast<br />

capteur pour une meilleure traçabilité de vos assemblages et des<br />

mesures que vous réalisez. De plus, la tenue face aux agressions<br />

physico-chimiques des capteurs, validée par le TÜV vis-à-vis<br />

du brouillard salin et de la température, donne la possibilité de<br />

réaliser des mesures sur des cycles de vie très longs.<br />

Quelques conclusions…<br />

PUB ANALYSE 190x125 N°1524:Mise en page 1 08/01/16 16:13 Page1<br />

Nous avons vu qu’au travers de ces calculs, la technologie Intellifast<br />

permettait de prendre des hypothèses d’effort d’assemblage<br />

moins dispersées que si l’on se plaçait dans un processus<br />

de serrage classique au couple. Ainsi, il est possible de gérer les<br />

efforts aux interfaces et dans les boulons de manière plus précise :<br />

• en fix nt d’abord un effort de serrage minimum permettant<br />

à l’assemblage de ne pas être endommagé par des contraintes<br />

trop élevées ;<br />

• en appliquant ensuite une dispersion théorique voire mesurée<br />

en lien avec la technologie Intellifast pour positionner la valeur<br />

de tension de serrage maximum ;<br />

• en optimisant la taille des vis et le trou de fix tion dans le<br />

matériau composite.<br />

On atteint au fi al une compression minimum aux interfaces<br />

avec un serrage piloté à l’effort puisque la vis est préchargée de<br />

manière légère et cela contribue à l’amélioration de la tenue<br />

en cisaillement. Un effet bénéfi ue provient logiquement de la<br />

réduction de masse issue de la réduction de la taille de vis et<br />

par conséquent un gain possible sur les coûts. Enfin, le système<br />

Intellifast permet par sa facilité d’exploitation une réduction<br />

du temps d’assemblage, de maintenance et d’inspection. ●<br />

Jean-Philippe Godin<br />

(consultant Polymesure)<br />

et Frank Scheuch (Managing Director, AMG Intellifast<br />

GmbH Xxx, GCT)<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I39


mesures<br />

spécial composites<br />

Solutions<br />

Strain Measurement<br />

Techniques<br />

for Composites<br />

Coupon Testing<br />

Characterization of the properties of anisotropic and inhomogeneous composite materials<br />

for use in demanding structural applications requires a wide range of mechanical tests.<br />

Furthermore, tests need to be conducted over a range of temperatures on materials conditioned<br />

in a variety of different environmental conditions. The measurement of strain is a key<br />

requirement in tests to determine, and monitor, tension, compression, and shear properties.<br />

Currently, most approaches to<br />

strain measurement in Composites<br />

Coupon testing use contacting<br />

methods involving bonded<br />

strain gauges or clip-on extensometers.<br />

Recent developments in non-contacting<br />

strain measurement mean these systems<br />

now offer similar performance to traditional<br />

contacting systems, as well as providing<br />

significant other benefits such as the ability<br />

to provide full field strain maps.<br />

General Aspects of Strain<br />

Measurement for Coupon<br />

Testing<br />

rally uniform, so either local strain can be<br />

measured using a strain gauge or an average<br />

strain over an extended gauge length can be<br />

measured using an extensometer. In some<br />

cases the small size of the specimen gauge<br />

section used in unsupported compression<br />

tests may prevent the use of extensometers<br />

and require the use of strain gauges.<br />

Tests to determine shear properties (e.g.<br />

In Plane Shear, Rail Shear, and Vee-Notch<br />

Shear tests) require the measurement of<br />

shear strain. Shear strain can be determined<br />

from measurements of axial and transverse<br />

strain. In Vee-Notch Shear tests the<br />

strain distributions are non-uniform with<br />

the strain being concentrated between the<br />

notches; accurate measurements of these<br />

local strains requires the use of strain gauges.<br />

Strain gauges<br />

Bonded strain gauges are still widely used to<br />

measure the strain in Composite Coupons.<br />

The strain gauges in common use consist of<br />

thin metal foil grids mounted on an insulating<br />

backing and their operation relies<br />

on the change in resistance of an electrical<br />

conductor subject to an applied strain. The<br />

changes in the resistance of a strain gauge at<br />

the strain levels encountered in Composites<br />

Measurement of axial strain in tension<br />

tests can be achieved using a single strain<br />

measurement on one side of the specimen;<br />

however, more consistent and accurate<br />

results can be achieved by using the<br />

average of a pair of measurements on opposite<br />

sides of the test specimen, in order to<br />

compensate for the effects of bending due<br />

to misalignment. For compression testing<br />

the use of an average strain value derived<br />

from measurements on opposite sides of<br />

the specimen is required by most standards.<br />

In principle, since the strains in tension<br />

and compression test specimens are genetesting<br />

(typically 3 %) is small and specialist<br />

strain gauge conditioning electronics<br />

is required to provide accurate measurements.<br />

The sensitivity of the gauge (known<br />

as the Gauge Factor) is required in order<br />

for the correct calibration of the measurement<br />

system; this information is provided<br />

by the manufacturer of the gauges. In order<br />

to make accurate measurements, strain<br />

gauges must be correctly aligned and carefully<br />

bonded to the surface of test specimens<br />

(with specimens that have been wet conditioned,<br />

this can be difficult). Strain gauges<br />

are mainly sensitive to strains in the direction<br />

parallel to gauge grid; however, they<br />

are also somewhat sensitive to transverse<br />

strains i.e. strains at right angle to the grid<br />

and, when testing composite materials with<br />

wide variations in Poisson’s ratio, this can<br />

cause significant errors. Strain gauges are<br />

available in a variety of forms as either single<br />

gauge or as pre-aligned gauge combinations<br />

known, generically, as rosettes. Foil Strain<br />

gauges can be used over a range of temperatures<br />

from cryogenic to over 200 ⁰C.<br />

Although Strain Gauges can provide very<br />

accurate strain measurements, they are a<br />

consumable item and are costly in terms<br />

of both materials and the skilled labour<br />

needed to apply them.<br />

40 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites<br />

mesures<br />

Clip-on Extensometers<br />

Clip-on extensometers are widely used in<br />

the testing of Composites Coupons. They<br />

are designed to attach to the Coupon and<br />

measure engineering strain by determining<br />

displacement over a fi ed gauge length. For<br />

composites testing, the most commonly<br />

used gauge lengths are 25 mm and the<br />

maximum strain is generally less than 5 %.<br />

Most clip-on extensometers use strain<br />

gauged flexures to measure displacement,<br />

these extensometers can be used from<br />

cryogenic temperatures to about 200 °C.<br />

Operation above 200 °C requires either<br />

some form of cooling (e.g. water or air) or<br />

the use of a transducer capable of operating<br />

at the test temperature. An example of a<br />

high-temperature extensometer employing<br />

a capacitive sensor and capable of operating<br />

at up to 600 °C is shown in Figure-1.<br />

axial strain eliminates strain measurement<br />

errors arising from the presence of bending<br />

in the test specimen caused by alignment<br />

errors in the load string.<br />

Measurement of shear strains and Poisson’s<br />

ratio requires the simultaneous measurement<br />

of axial and transverse strain. Transverse<br />

clip-on extensometers are similar<br />

in design to axial types but they measure<br />

the change in width of the test specimen.<br />

Biaxial extensometers, which integrate both<br />

axial and transverse extensometers in to a<br />

single unit, are available and these units are<br />

more convenient to attach than two separate<br />

extensometers. An example of a Biaxial<br />

Extensometer is shown in Figure-2.<br />

a set of arms that contact the specimen<br />

and link directly to a high-accuracy linear<br />

measurement transducer. Typically an<br />

automatic extensometer will be provided<br />

with an ability to engage and disengage<br />

from a test specimen and change the<br />

gauge length. An example of an Automatic<br />

Extensometer is shown in Figure-3.<br />

Figure 1 – High Temperature Clip-on<br />

Extensometer<br />

In addition to single axial clip-on extensometers<br />

a number of other types of extensometers<br />

are commonly used for composites<br />

testing.<br />

The averaging axial clip-on extensometer<br />

uses a pair of axial extensometers positioned<br />

on either side the specimen. The<br />

measurements from the extensometers are<br />

then averaged. The measurement of average<br />

Figure 2 – Biaxial Clip-on ExtensometerClip-on<br />

extensometers can provide accurate<br />

strain measurements and are very cost<br />

effective when compared to strain gauges;<br />

however they do require careful handling<br />

and attachment. With any type of clip-on<br />

extensometer the effect of energetic specimen<br />

breaks on the long term reliability of the<br />

extensometer should be considered and, if<br />

possible, the extensometer should be removed<br />

from the specimen prior to failure.<br />

Automatic Extensometers<br />

Automatic Extensometers are contacting<br />

types incorporating remote control<br />

of many or all of the extensometer functions.<br />

These extensometers are used within<br />

a wide application range of high-volume<br />

tensile testing and are an essential part of<br />

many fully-automated (robotic) testing<br />

systems. Automatic extensometers have<br />

Figure 3 – Automatic Extensometer<br />

Use of an Automatic Extensometer reduces<br />

the influence of the operator and improves<br />

the consistency of test results. Auto matic<br />

extensometers are also more robust than<br />

clip-on types and can be automatically removed<br />

from the test specimen prior to failure.<br />

Non-Contact Video<br />

Extensometers<br />

Non-Contact Video Extensometers<br />

utilize high-resolution digital cameras<br />

and real-time image processing to track<br />

the movement of contrasting marks on a<br />

test coupon. Strain is determined from the<br />

change in the distance between the marks<br />

divided by the initial mark separation.<br />

As mentioned earlier in this article, a high<br />

proportion of composites coupon testing<br />

is performed at non-ambient temperatures<br />

with the coupon and test fix ures<br />

located inside a temperature chamber. One<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I41


MESURES<br />

SPÉCIAL COMPOSITES<br />

of the key advantages of a non-contact<br />

approach to strain measurement is having<br />

the camera located outside the chamber<br />

viewing the specimen through a window,<br />

keeping the measurement system isolated<br />

from the hostile environment – Figure 4.<br />

Figure 4 – Non-Contact Video Extensometer<br />

mounted outside a Temperature cabinet<br />

Video Image based measurement systems<br />

need to include suitable illumination in<br />

order to eliminate the influence of changes<br />

in ambient illumination on the measurement.<br />

Means of calibration are also<br />

required to correct for optical distortions<br />

(e.g. from lenses or chamber windows).<br />

An effective calibration method is the use<br />

of a precision grid target<br />

Along with Automatic Extensometers,<br />

Non-Contact Video Extensometers reduce<br />

the influence of the operator improving<br />

the consistency of test results. The absence<br />

of contact with the coupon means that<br />

there is no possibility of the extensometer<br />

influencing the material behavior or of<br />

the extensometer being damaged by the<br />

energy released when the coupon fails.<br />

fULL-fIELd STrAIN MEASUrEMENT<br />

An exciting development in non-contact<br />

strain measurement is the availability of<br />

systems capable of measuring Full-Field<br />

Strain distributions. The most widely used<br />

approach to Full-Field Strain Measurement<br />

is Digital Image Correlation (DIC). This<br />

technique works by applying a random<br />

pattern to the surface of a test specimen,<br />

capturing a series of images of a specimen<br />

during a test and then analyzing the images<br />

with an algorithm that determines fi st<br />

the displacement field and then the strain<br />

field for each image. The number of images<br />

captured during a test depends on time,<br />

speed, and the sample, but between 50<br />

and 100 images are usually adequate. The<br />

fi st image – also known as the reference<br />

image – is captured when there is no strain<br />

on the sample. The image is then split into<br />

small subsets and the patterns within each<br />

subset of subsequent images are compared<br />

to the reference image and displacements<br />

are calculated. From these displacements,<br />

a strain map is calculated. The strain maps<br />

of all the strain components (axial, transverse,<br />

shear strain), along with maximum<br />

and minimum normal strains can be determined.<br />

Example Strain maps for an Open<br />

Hole Composite Tensile Test Coupon are<br />

shown in Figure-5.<br />

measurement systems (force, displacement,<br />

and temperature) is how to synchronize and<br />

record all of the test data. One recent, integrated,<br />

DIC system for use with material<br />

testing machines has solved this problem by<br />

synchronizing the recording of the images<br />

and the other test data digitally.<br />

Compared to traditional methods of local<br />

strain (e.g. strain gauges) or average strain<br />

over a large gauge length (e.g. Extensometers)<br />

measurement, Full-Field Strain<br />

measurement yields an enormous amount<br />

of additional information that can help<br />

engineers and scientists better understand<br />

material behavior.<br />

cONcLUSION<br />

Strain gauges and contacting extensometers<br />

will continue to have a major role is composites<br />

testing. Generally, extensometers are<br />

preferred because of their ease of use and<br />

lower costs; however, there are situations<br />

where strain gauges are still required.<br />

Non-contact strain measurement systems<br />

now offer accuracies similar to traditional<br />

contacting extensometers whilst providing<br />

Figure 5 – DIC Axial and shear strain maps for an open hole specimen<br />

Even efficient DIC Algorithms require a<br />

large amount of computing power and it is<br />

not possible to perform the analysis in real<br />

time i.e. during the test – the usual approach<br />

is to acquire and store the images during the<br />

test and then perform the analysis after the<br />

test. One challenge when using DIC systems<br />

with testing machines that incorporate other<br />

practical advantages in terms of operation<br />

and robustness. Furthermore, the availability<br />

of non-contact Full-Field Strain<br />

measurement tools is opening up new<br />

ways of understanding the behavior of<br />

Composite materials. ●<br />

Ian McEnteggart, Instron Composites<br />

Market Manager<br />

42 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


spécial composites<br />

mesures<br />

Expertise<br />

Études et traitements<br />

contre les nuisances sonores<br />

dans l’environnement<br />

La proximité d’activités industrielles et de zones d’habitation constitue une condition propice<br />

à l’apparition de conflits dus aux nuisances sonores. L’expertise conjointe de dBVib Consulting<br />

et dBVib Ingénierie permet de résoudre les problèmes de bruit en leur apportant des solutions<br />

optimisées.<br />

Pour les Installations classées pour la protection de l’environnement<br />

(ICPE), l’arrêté du 23 janvier 1997 permet<br />

de défi ir un cadre législatif qui fi e des niveaux sonores<br />

limites admissibles pour le voisinage et un niveau maximal<br />

d’émergence du bruit des installations par rapport au bruit<br />

ambiant.<br />

Les émissions sonores d’une installation classée ne doivent<br />

pas engendrer dans les zones à émergence réglementée une<br />

émergence supérieure aux valeurs admissibles fi ées dans le<br />

tableau suivant :<br />

Niveau de<br />

bruit ambiant<br />

existant en ZER<br />

(incluant le bruit<br />

de l’établissement)<br />

> 35 dB(A) et<br />

≤ 45 dB(A)<br />

Émergence<br />

admissible entre<br />

7 h et 22 h sauf<br />

dimanches et jours<br />

fériés<br />

6 dB(A) 4 dB(A)<br />

> 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)<br />

Émergence<br />

admissible entre<br />

22 h et 7 h ainsi que<br />

dimanches et jours<br />

fériés<br />

Les niveaux admissibles en limites de propriété ne peuvent<br />

excéder 70 dB(A) pour la période de jour et 60 dB(A) pour la<br />

période de nuit, sauf si le bruit résiduel pour la période considérée<br />

est supérieur à cette limite.<br />

Atténuation du silencieux<br />

Dans sa démarche, dBVib Ingénierie intervient pour le dimensionnement<br />

des différents traitements en intégrant les données<br />

acoustiques, les caractéristiques propres du site, les tenues mécaniques,<br />

les revêtements, l’accessibilité, les pertes de charges…<br />

Par exemple concernant le dimensionnement des silencieux<br />

d’échappement, dBVib Ingénierie calcule l’atténuation du silencieux<br />

et son type ainsi que sa vitesse maximale. Il est possible<br />

de défi ir le diamètre nominal du silencieux et le type de matériaux<br />

à utiliser.<br />

Les règles de calcul liées à la vitesse du fluide restent valables.<br />

Le bruit aéraulique doit rester négligeable.<br />

Calcul des solutions<br />

Les silencieux sont ensuite calculés par éléments fi is à l’aide<br />

du logiciel Virtual Lab.<br />

Démarche de l’étude dBVib Consulting<br />

L’étude réalisée par dBVIb Consulting consiste à quantifier les<br />

émergences en ZER pour déterminer les gains acoustiques à<br />

obtenir, quantifier les sources de bruit pour utiliser ces valeurs<br />

dans le modèle puis modéliser le site à l’aide du logiciel IMMI<br />

avant de défi ir des solutions de traitement (capotage, écran,<br />

silencieux…) et les optimiser.<br />

Dimensions des solutions<br />

Test des solutionS<br />

Après conception et avant implantation sur site, les silencieux<br />

sont testés sur place ou chez le fournisseur afin de vérifier leur<br />

efficacité. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées comme<br />

les mesures in situ (perte par insertion ou par transmission)<br />

méthode en conduit, ou en laboratoire (perte par insertion ou<br />

par transmission). ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I43


mesures<br />

Cas client<br />

L’Onera réduit ses temps<br />

d’essais grâce à des capteurs<br />

L’une des missions du département Aéroélasticité et dynamique des structures de l’Onera<br />

est de procéder aux essais vibratoires au sol d’aéronefs. Plusieurs centaines d’accéléromètres<br />

sont alors mis en œuvre. L’Onera a opté pour les accéléromètres de PCB Piezotronics.<br />

Au-delà de leur fiabilité, leur compacité et leur précision, c’est le large panel proposé<br />

au niveau de leurs spécifications qui a orienté le choix du centre de recherche.<br />

Campagne d’essais de vibrations au sol<br />

de l’A320 NEO à Toulouse – © Airbus.<br />

Ce n’est un secret pour personne : l’Onera – centre<br />

français de recherche aérospatiale et de défense –<br />

est une référence dans son domaine. Cet organisme<br />

pluridisciplinaire doté de moyens d’expérimentation<br />

sans équivalent en Europe met ses compétences au service<br />

des agences de programmes, des institutionnels et des industriels.<br />

Son département Aéroélasticité et dynamique des structures<br />

dispose notamment d’une quarantaine d’excitateurs de<br />

petites et grandes tailles pour répondre à la grande diversité des<br />

demandes des industriels tels qu’Airbus, Dassault, Eurocopter,<br />

Snecma, etc. « Nous avons réalisé les essais de vibrations au sol<br />

de tous les Airbus assemblés à Toulouse depuis 1972, rapporte<br />

Stéphane Giclais, responsable projets en dynamique des structures<br />

expérimentale au sein de ce département. Les trois derniers<br />

en date : l’A380 en 2005, l’A350 en 2013 et l’A320 Neo en 2014 ».<br />

L’une des missions de cette entité est de développer des<br />

méthodes de prédiction du comportement dynamique des<br />

structures pour mieux calculer ou prédire leur comportement<br />

mécanique aux sollicitations aérodynamiques instationnaires<br />

(vibratoires) des aéronefs. Son rôle est de procéder aux essais<br />

de vibrations au sol des avions ou de tout autre système tel<br />

qu’un train d’atterrissage ou une aube de turbine. « Ces essais<br />

permettent de valider le modèle mathématique de l’avion complet<br />

ou d’une partie de celui-ci, et de prédire si les structures volantes<br />

vont résister aux sollicitations vibratoires pendant le vol, explique<br />

Pascal Lubrina, également responsable projets en dynamique<br />

des structures expérimentale au sein du département Aéroélasticité<br />

et dynamique des structures de l’Onera. Car toutes<br />

turbulences, chocs ou manœuvres brutales peuvent conduire à<br />

des vibrations qui peuvent soit s’amortir et s’annihiler, soit au<br />

contraire s’amplifier jusqu’à la casse ».<br />

Instrumenter les équipements<br />

avec des capteurs fiables<br />

pour un travail en flux<br />

tendu<br />

Pour mener à bien ces essais, il est essentiel de solliciter la structure<br />

avec les excitateurs électrodynamiques adaptés, positionnés<br />

à différents endroits, et mesurer les réponses vibratoires.<br />

À partir de l’analyse des fonctions de transfert représentant<br />

les réponses en fonction des stimuli, les ingénieurs de l’Onera<br />

construisent un modèle modal représentatif du comportement<br />

dynamique de la structure. Ce qui réclame la mise en place<br />

de centaines de capteurs (allant de 500 à 800 sur Airbus), de<br />

conditionneurs et d’un système d’acquisition et de post-traitement<br />

des données performant. « Nous travaillons de plus en<br />

plus en flux tendu. Les données sont post-traitées in situ pendant<br />

la campagne d’essais. La consolidation finale est ensuite réalisée<br />

dans nos laboratoires », précise Stéphane Giclais.<br />

Les équipes de l’Onera réalisent le post-traitement des données<br />

et l’analyse modale à partir d’outils du commerce qui adressent<br />

correctement les comportements vibratoires conventionnels et<br />

44 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015


mesures<br />

« Pour l’Onera, les capteurs sont des éléments<br />

cruciaux […]. Grâce aux technologies ICP<br />

et TEDS, la durée d’installation d’essai a été<br />

réduite de 20 %. »<br />

de méthodes développées en interne lorsque la réponse de la<br />

structure ne peut pas être correctement décrite par les modèles<br />

mathématiques traditionnels.<br />

On le voit, les capteurs sont des éléments cruciaux. Le centre de<br />

recherche a donc pris un soin tout particulier dans leur choix.<br />

Afin de caractériser dynamiquement la structure, il a opté pour<br />

des capteurs de contact de type accéléromètre. Au-delà de la fiabilité,<br />

la compacité et la précision attendues, ces capteurs doivent<br />

offrir un panel suffisamment large au niveau de leurs spécifications<br />

pour répondre à une large variété d’applications tant au<br />

niveau de leur bande de fréquences d’analyse, le niveau de vibration<br />

supporté, leur sensibilité, leur tenue au choc et leur masse.<br />

Les meilleurs capteurs<br />

pour ce type d’application<br />

Avant de s’équiper des 500 accéléromètres dont il avait besoin<br />

pour conduire ces essais, l’Onera a comparé et testé avec la plus<br />

grande attention l’offre de différents fournisseurs. Rien n’a été<br />

laissé au hasard. « Nous avons même vérifié que les capteurs continuaient<br />

bien à fonctionner après un choc violent », se souvient<br />

Pascal Lubrina. Ce sont fi alement les accéléromètres de PCB<br />

Piezotronics (fabriquant des capteurs de mesure de grandeurs<br />

physiques) qui ont été retenus. « Ces systèmes représentent pour<br />

notre application les meilleurs capteurs », assure Stéphane Giclais.<br />

Outre leur compacité et leur résistance au choc, ces accéléromètres<br />

répondaient à la demande en termes de précision<br />

(10 –4 g), de bande de fréquences (0,2 Hz à 2 kHz) et de masse<br />

(une dizaine de grammes). Cerise sur le gâteau : ils sont disponibles<br />

en ICP (conditionnement embarqué) et supportent le<br />

standard TEDS facilitant leur confi uration. « La technologie<br />

Campagne d’essais de vibrations au sol<br />

de l’A350 à Toulouse – © Airbus.<br />

Accéléromètres PCB Piezotronics<br />

pour les mesures de vibrations.<br />

ICP rend possible l’acquisition de signaux très faiblement bruités<br />

sur 80 à 100 mètres de câbles. De plus, elle nous renseigne<br />

via des leds de l’état de fonctionnement du capteur », souligne<br />

Pascal Lubrina.<br />

Le standard TEDS met en œuvre une mémoire Eprom dans le<br />

capteur dans laquelle sont notamment sauvegardées sa gamme<br />

de mesure et sa sensibilité. Le système d’acquisition accède<br />

directement à ces informations, fonctionnalité qui évite leur<br />

saisie manuelle lors de la confi uration de l’essai et limite donc<br />

les risques d’erreur.<br />

20 % de temps gagné grâce<br />

aux technologies ICP<br />

et TEDS des capteurs PCB Piezotronics<br />

Au fi al, les technologies ICP et TEDS contribuent à simplifier,<br />

à fiabiliser et à accélérer l’installation des centaines de capteurs<br />

nécessaires à la campagne d’essai. Celles-ci permettent également<br />

de réduire le temps alloué à la vérification des confi u-<br />

rations. « À demande équivalente, c’est 20 % de temps gagné<br />

lors de l’installation d’essai », estime Stéphane Giclais. Gain qui<br />

répond aux attentes des industriels aéronautiques souhaitant<br />

disposer le plus vite possible de données pour valider leurs<br />

modèles numériques et confi mer certaines hypothèses avant<br />

le premier vol d’essai. « À cahier des charges et taille d’avion<br />

comparables, la durée des essais est passée en quelques années<br />

d’environ trois semaines à une semaine tout en délivrant aux<br />

industriels davantage d’informations et d’analyses », conclut<br />

Pascal Lubrina. ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • Décembre 2015 I45


vie de l’aste<br />

Compte-rendu<br />

Journée ASTE – DGA Maîtrise de l’Information<br />

« Maîtriser l’environnement climatique sur vos équipements »<br />

Le jeudi 19 novembre 2015, à Bruz, la DGA Maîtrise de l’Information a accueilli l’ASTE pour une<br />

journée thématique « Maîtriser l’environnement climatique sur vos équipements ». Environ<br />

trente-cinq personnes ont assisté à cet événement.<br />

profils de température en vieillissement thermochimique<br />

dans laquelle le choix de la loi d’accélération (Berthelot ou<br />

Arrhénius) et la maîtrise des paramètres d’accélération, en<br />

raison de leur importance primordiale. Les deux intervenants<br />

ont ensuite répondu aux nombreuses questions des<br />

participants.<br />

La journée a accueilli près de trente-cinq participants<br />

Les participants ont été accueillis par Laurent Cazenave,<br />

autour d’un café, dans le hall du bâtiment Fayol<br />

de la DGA MI. La journée a commencé dans l’amphithéâtre<br />

Javelot par les présentations des organisateurs.<br />

Jean-François Millot, le chef de division MAN, a décrit les activités<br />

de la DGA MI et Joseph Merlet, président de l’ASTE, a<br />

présenté l’association et souligné l’importance de l’échange des<br />

savoirs dans le contexte actuel.<br />

Les exposés techniques de la journée ont débuté par une<br />

conférence de Daniel Leroy de la société Alliantech intitulée<br />

« Defense & aeronautics application examples of test equipment<br />

according to mil std 810 g ». Son intervention a été suivie<br />

de questions de la part du public en particulier sur l’indirect<br />

cooling.<br />

Didier Marchal de Metrosite a abordé, dans l’exposé suivant,<br />

le sujet du suivi et de la traçabilité métrologique des enceintes<br />

climatiques relativement aux normes FDX 15-140 et CEI<br />

60068-3-11. Patrice Raipin-Parvedy de MBDA a quant à<br />

lui traité de la question de la détermination statistique de<br />

Le déjeuner a été ensuite partagé au restaurant de la DGA MI et ce<br />

moment convivial a permis de discuter et de nouer des contacts.<br />

Les conférences ont repris l’après midi avec une intervention<br />

de Bénédicte Baque de la DGA Maîtrise de l’information intitulée<br />

« Modélisation thermodynamique d’abris de stockage »<br />

où l’utilisation d’Excel s’est montrée très efficace. Puis Thierry<br />

Marot de la DGA MI a présenté les « Incertitudes et aides à la<br />

décision associées à une durée d’emploi Sécuritaire (aspects<br />

thermiques, fiabilité et vieillissement) ». Cet exposé, très intéressant<br />

et original, a été suivi de nombreuses questions de la<br />

part des auditeurs.<br />

La deuxième partie de l’après-midi a été consacrée à la visite<br />

des moyens des départements TIS et CVO. Les participants<br />

divisés en deux groupes ont assisté à la présentation du laboratoire<br />

« Inertie haute dynamique » du département TIS dans<br />

le bâtiment Foucault et du laboratoire MREO (moyens Environnement)<br />

du département CVO dans le bâtiment Amontons,<br />

où a été présenté un moyen d’essai exceptionnel en CEM.<br />

Toutes les visites ont suscité un grand intérêt chez les participants,<br />

qui ont posé de nombreuses questions à M. Cazenave,<br />

M. Huaux, M. Cardon, M. Constantin et M. Gilbert qui les<br />

ont accompagnés.<br />

La journée s’est terminée par les remerciements de Joseph<br />

Merlet aux intervenants, à Laurent Cazenave ainsi qu’à toute<br />

l’équipe de la DGA Maîtrise de l’Information qui a participé<br />

à l’organisation de cette journée et contribué à son succès. ●<br />

46 IESSAIS & SIMULATIONS • N°xxx • xxx 2015


PROGRAMME DES FORMATIONS<br />

2016<br />

THEMES<br />

LIEU<br />

DUREE<br />

JOURS<br />

PRIX HT<br />

DATES PROPOSEES<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 2)<br />

Mécanique vibratoire : application au domaine industriel<br />

IUT du Limousin ou SOPEMEA<br />

INTESPACE (31)<br />

SOPEMEA (78)<br />

2 ou 3<br />

1 120 ou<br />

1530 €<br />

3 1 530 €<br />

5-7 avril et 6-8 sept<br />

24-26 mai et 13-15 sept<br />

7-9 juin<br />

11-13 oct<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et analyses de risques SOPEMEA (78) 3 1 530 € 22-24 mars et 15-17 nov<br />

Acquisition et traitement des signaux : principes de base et caractérisation<br />

des signaux<br />

IUT du Limousin ou SOPEMEA 3 1 530 € 31 mai-2 juin<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires SOPEMEA (78) 3 1 530 € 13-15 sept<br />

Pilotage des générateurs de vibrations - principes utilisés et applications SOPEMEA (78) 4 1 840 € 22-25 nov<br />

Analyse modale expérimentale et initiation aux calculs de structure et essais<br />

INTESPACE (31)<br />

SOPEMEA (78)<br />

4 1 840 €<br />

7-10 juin<br />

25-28 oct<br />

Principes de base et mesure des phénomènes acoustiques INTESPACE (31) 4 1 840 € 22-25 nov<br />

Principes de base et mesure des phénomènes thermiques IUT du Limousin ou SOPEMEA 3 1 530 € 15-17 nov<br />

Climatique : application au domaine industriel INTESPACE (31) 4 1 840 € 6-9 déc<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique IUT du Limousin ou SOPEMEA 3 1 530 € 7-9 juin<br />

Application à la prise en compte de la CEM dans le domaine industriel<br />

INTESPACE 3 1 530 €<br />

9-11 mars et 4-6 oct<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation des normes EMITECH (78) 2 1 120 € 9-10 février<br />

Prise en compte de l’environnement électromagnétique EMITECH (78) 3 1 530 € 5-7 avril<br />

Personnalisation du produit à son environnement : prise en compte de<br />

l'environnement dans un programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />

2 1 120 € 20-21 sept<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-3) SOPEMEA (78)<br />

3 1 530 € 18-20 oct<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception des systèmes 3 1 530 € 22-24 nov<br />

Prise en compte de l’environnement climatique (norme NFX-50144-4) 3 1 530 € 28-29 sept<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats et de leur qualité SOPEMEA (78) 3 1 840 € 14-16 juin et 15-17 nov<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures SOPEMEA (78) 2 1 120 € 6-7 déc<br />

Caractérisation métrologique des systèmes de mesure et essais SOPEMEA (78) 2 1 120 € 6-7 avril<br />

Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement des essais pour<br />

la validation de la conception des produits<br />

SOPEMEA (78) 3 1 530 € Dates à définir<br />

Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) SOPEMEA (78) 2 1 120 € Dates à définir<br />

Construire la robustesse de vos produits par la méthode HALT & HASS EMITECH (78) 1 890 € 24 mars et 16 sept<br />

Fiabilité dans les projets : méthodologies et processus SOPEMEA (78) 2 1 120 € Dates à définir<br />

Calcul de la fiabilité : analyse Weibull SOPEMEA (78) 2 1 120 € Dates à définir<br />

Comment estimer les coûts de garantie SOPEMEA (78) 2 1 120 € Dates à définir<br />

Comment identifier et améliorer la compétence de fiabilité dans une<br />

organisation industrielle ?<br />

SOPEMEA (78) 2 1 120 € Dates à définir<br />

La simulation numérique et les essais : complémentarités - comparaisons SOPEMEA (78) 2 1 120 € 23-24 mars<br />

Analyses Physico-Chimiques et Matériaux : techniques Spectroscopiques 2 1 120 € 5-6 juillet<br />

Techniques de Caractérisation de composés Organiques<br />

IUT du Limousin ou SOPEMEA<br />

2 1 120 € 27-28 sept<br />

Contrôles non Destructifs 2 1 120 € 8-9 nov<br />

Qualité et Métrologie : Gestion d’une Salle blanche - application dans un<br />

Centre d’<strong>Essais</strong><br />

2 1 120 € 6-7 avril<br />

Suivi de la contamination : application aux salles blanches et aux essais sous<br />

vide<br />

INTESPACE (31)<br />

2 1 120 € 13-14 avril<br />

Gestion des risques liés aux essais d’environnement : application aux<br />

domaines spatial et aéronautique<br />

3 1 530 € 21-23 juin<br />

Evaluation des incertitudes, étalonnage, vérification, ajustage, OPPERET IUT du Limousin ou SOPEMEA 2 1 120 € 7-8 sept<br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le référentiel EN<br />

ISO/CEI 17025<br />

EMITECH (78) 2 1 120 € 27-28 sept<br />

CONTACT : Patrycja PERRIN - Tél. 01 61 38 96 32 - info@aste.asso.fr


iNdeX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

essais et MOdÉlisatiON<br />

• Au programme de ce<br />

prochain numéro d’essais<br />

& Simulation, la place de<br />

la virtualisation dans les<br />

essais aéronautiques et le point sur les<br />

essais aggravés et Halt & Hass<br />

• Simulation dès la conception<br />

et impression 3D<br />

dOssieR<br />

• Spécial Industrie Paris 2016 :<br />

les moyens de mesure et de contrôle<br />

en production pour améliorer la qualité<br />

des produits<br />

MesURes<br />

• En matière d’étalonnage, les solutions<br />

et les méthodes pour réduire les<br />

incertitudes de mesure<br />

Répertoire des annonceurs<br />

AKIRA TECHNOLOGIES ..........................................9<br />

ANALYSE INDUSTRIELLE ....................................38<br />

ASTE .......................................................................25<br />

COMSOL ........................................4 e de couverture<br />

ENOVA LYON ..........................................................35<br />

ESI GROUP ....................................2 e de couverture<br />

DBVIB ..............................................................7 et 39<br />

GABARIT LASER ...................................................17<br />

INDUSTRIE PARIS .................................................15<br />

INSTRON (publi-communiqué) .............................13<br />

JEC WORLD ...........................................................19<br />

M+P INTERNATIONAL ..........................................11<br />

MSC SOFTWARE... .......................3 e de couverture<br />

SIEMENS ..................................................................5<br />

THEMACS (publi-communiqué) ............................21<br />

LE CHIFFRE<br />

À RETENIR :<br />

5 %<br />

Il s’agit de la part que représentaient les matériaux<br />

composites dans l’aéronautique en 1970, et plus<br />

précisément dans l’Airbus A300. Un chiffre à remettre<br />

en perspective lorsque l’avionneur avait dévoilé en<br />

2013 que son petit dernier, l’A350, avait franchi la<br />

barre symbolique des 50 % de matériaux composites.<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

EN SAVOIR PLUS > www.essais-simulations.com<br />

48 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 123 • décembre 2015


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