Eglise de Corse en révolutions_Extrait

éforme ou immobilisme ?
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ment à la fin du xv e siècle, leur implantation a privilégié le Nord de l’île sans doute
en raison de la proximité avec l’Italie. Le couvent de Morsiglia-Centuri à partir
de 1479 devient leur centre de gravité avant qu’ils ne s’établissent, par étapes
entre 1560 et 1612, à Belgodere en Balagne. Entre-temps deux autres établissements
ont vu le jour, à Barrettali vers 1570 et à Sant Antonio della Casabianca en
1590. Au cœur de la Castagniccia ce couvent sera, au xviii e siècle, riche d’histoire.
Celui de Bastia ne naît qu’en 1631 sur l’emplacement d’une chapelle dédiée à
Saint Joseph située hors les murs. Il faut attendre 1702 pour que trois ou quatre
frères prennent enfin possession de Sisco. Au total, au début du xviii e siècle,
l’ordre compterait une soixantaine de moines 20 .
Nous sommes mal renseignés sur les Dominicains qui n’ont que deux sites,
Bonifacio et Saint Hyacinthe dans la pieve de Lota avec vingt présents 21 . Quant
aux Missionnaires et leurs douze conventuels ils ne sont, depuis 1678, présents
qu’à Bastia 22 .
L’histoire des Jésuites en Corse commence en 1552 avec la mission, célèbre,
du Père Landini 23 . Leur installation définitive débute dans la capitale de l’île en
1601 avec la création de l’embryon de ce qui deviendra le collège de Bastia dont la
construction est pratiquement achevée en 1635. En 1602, ils ont pris pied à Ajaccio où
ils fondent également un établissement d’enseignement dont les travaux débutent en
1617. S’ils sont restés dans la mémoire collective comme des spécialistes de l’éducation,
ils partagent avec les Franciscains, les Missionnaires et les Lazaristes les tâches
d’évangélisation, de prédication, d’encadrement des candidats au sacerdoce lors des
retraites avant ordination. Ils assurent également la direction spirituelle des couvents
féminins : trois à Bastia (Ursulines, Clarisses et Turchines) et un à Ajaccio, celui des
Clarisses qui, dans cette ville, n’étaient pas tenues à la clôture. Les disciples d’Ignace
de Loyola seront expulsés lorsque Louis XV annexait l’île.
La géographie conventuelle
La carte 24 , définitivement fixée au début du xviii e siècle ne bougera plus
jusqu’à la Révolution. Tout naturellement, Bastia offre la plus grande concentration
de couvents : capitale, centre du pouvoir politique, depuis ce préside la vie religieuse
va rayonner, sous toutes ses formes, à travers toute l’île 25 . Tous les ordres possèdent
leur établissement alors qu’à Ajaccio leur présence est largement plus réduite.
20. P. Moratti, Prattica Manuale, op. cit.
21. Idem.
22. Idem.
23. Les Jésuites en Corse, Imprimerie Sammarcelli, Bastia, 1992. Recueil de conférences données
à l’occasion de l’année Ignacienne.
24. Carte d’après G. Ravis-Giordani (dir), Atlas ethno-historique de la Corse, Édition du CTHS,
Paris, 2004, p. 160.
25. J. Serafini (dir. ), Bastia, regards sur son passé, Paris, 1983 ; E. Cornetto et S. Gregori (dir. ),
Bastia, une histoire revisitée, Musée de Bastia, 2011 ; N. Mattei, Le Baroque religieux corse,
op. cit.