LYON PEOPLE
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<strong>PEOPLE</strong> STORY<br />
MAX CHAOUL<br />
À la vie, à l’amour !<br />
Le célèbre couturier lyonnais est décédé dans la matinée du mardi<br />
1 er décembre 2020 des suites d’un cancer à l’âge de 70 ans.<br />
Retour sur un parcours des plus stylés !<br />
Texte : Jocelyne Vidal - Photos © Jean-Luc Mège, Saby Maviel, Fabrice Schiff et Archives famille Chaoul et Lyon People<br />
Avec Max Chaoul, la mariée n’est jamais<br />
trop belle, voire rebelle… Corsetée<br />
de cuir brut rebrodée de dentelle,<br />
auréolée de soies lyonnaises et d’organza<br />
ciselés de papillons ou de fleurs pastelles...<br />
Fatale ou réservée, sauvageonne ou rock...<br />
mantique, la femme reste l’éternelle muse<br />
du couturier élu à maintes reprises meilleur<br />
créateur français de robes de mariées. « Une<br />
robe est d’abord le fruit d’une rencontre, d’un<br />
échange, elle doit transcender la personnalité de<br />
la jeune femme que je m’attache à saisir pour<br />
mieux la sublimer », confie-t-il l’œil pétillant.<br />
Pour le lauréat du Meryl Award de Venise<br />
en 1999, du Couture Bridal Awards de New<br />
York en 2001 et du Wedding Trends Awards<br />
de Paris en 2003, créer la robe du plus beau<br />
jour de notre vie, se veut un acte d’amour (1) .<br />
UN PREMIER COUP DE CISEAU<br />
À HUIT ANS<br />
L’empire de l’éphémère déroule le fil de<br />
souvenirs chers à celui qui célèbre cette<br />
année ses noces d’or avec la mode. Voilà<br />
50 ans que Max Chaoul tisse avec elle, une<br />
relation passionnelle. Immergé dès l’enfance<br />
dans les soyeux tissus, précieuses matières<br />
des vêtements qui garnissent les portants du<br />
premier magasin de prêt-à-porter de sa mère,<br />
Grande rue de la Guillotière, Max donne à huit<br />
ans son premier coup de ciseau dans la robe<br />
d’une cliente en plein essayage ! Stupéfaction<br />
et admiration des parents qui ouvrent en 1963<br />
deux boutiques rue Victor Hugo, Cécilie et<br />
Marie-Mag’. Pensionnaire avec Alain, son<br />
frère à Notre-Dame de Mongré à Villefranchesur-Saône,<br />
le jeune Max noircit ses carnets de<br />
croquis de costumes, sans déroger à la sacrosainte<br />
discipline de l’établissement choisi par<br />
Simone et Daniel Chaoul, pour inculquer<br />
à leurs enfants les vertus de l’exigence et<br />
de la persévérance. Terminer leurs études<br />
secondaires à Lyon donne l’opportunité aux<br />
deux frères de gagner leur argent de poche<br />
en faisant des concours de vente de manteaux<br />
le samedi, dans les deux magasins de prêt-àporter<br />
de leurs parents. L’un reprendra l’une<br />
des boutiques familiales, l’autre deviendra un<br />
créateur d’envergure internationale.<br />
lyon people • janvier 2021 • 34 •<br />
Alain et Max dans les bras de leur père David,<br />
sur la place Bellecour en 1954<br />
< Avec son frère Alain (en cravate) en 1956<br />
Photo © Jean-Claude Chuzeville