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LYON PEOPLE

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lp<br />

<strong>PEOPLE</strong> STORY<br />

LA MODE EST UNE FÊTE...<br />

Théâtre de fêtes mémorables,<br />

« le salon » est aussi le berceau<br />

du « magazine de création » conçu<br />

par le couple pour évoquer son<br />

métier, ses projets de Lyon à<br />

New York, en passant par Paris<br />

où s’ouvrira au printemps 83<br />

la boutique Max Chaoul de la<br />

rue de Seine. Son rachat deux<br />

ans plus tard par une ancienne<br />

Véronique Mourousi cliente, donne à Max les moyens<br />

de développer un réseau de<br />

franchisés à Grenoble, Annecy, Cannes,<br />

Genève et Tokyo. La recherche de partenaires<br />

financiers s’impose pour pérenniser la<br />

marque. Lasse de voir l’univers du business<br />

empiéter sur celui de la création, Clémentine<br />

quitte l’entreprise pour ouvrir son bureau de<br />

costume designer du 7 ème art à Paris.<br />

... AUX LENDEMAINS<br />

QUI DÉCHANTENT<br />

Clémentine Création n’en sera pas moins le<br />

nom de la société anonyme constituée en<br />

1990 par Max Chaoul, actionnaire minoritaire<br />

et Jean-Michel Aulas, PDG qui investira<br />

plusieurs millions de Francs dans l’entreprise.<br />

Si la société dégage l’année suivante un<br />

important bénéfice, l’exercice de 1992 révèle<br />

un résultat négatif de 2,4 millions. Au cours<br />

des six premiers mois de 1993, la perte atteint<br />

le million. Le couperet tombe. Le dépôt de<br />

bilan résultant selon Jean-Michel Aulas, d’un<br />

ensemble de circonstances : « La conjoncture<br />

est difficile. Concevoir et fabriquer en France<br />

n’est aujourd’hui plus possible. A cela s’ajoutent<br />

la frilosité des banques et le fait que nous ayons<br />

été obligés de racheter un certain nombre de<br />

nos franchisés. » (3) Abattu et meurtri, Max se<br />

sent trahi. Soutenu par de fidèles amis et les<br />

membres de sa famille, notamment son frère<br />

Alain, il se reconstruit peu à peu. Il n’est pas<br />

un jour où d’anciennes clientes lui<br />

déclarent ne pouvoir confier à un<br />

autre styliste que lui, la création<br />

de la robe de mariée de leur fille.<br />

L’amour du métier conjugué à<br />

son idéal, « donner du rêve, de la<br />

magie et du bonheur aux femmes » (2)<br />

l’amènent à créer une, deux puis<br />

trois robes dans un petit bureau de<br />

la rue du Plat. Les soyeux lyonnais<br />

jouent le jeu. Deux générations<br />

de clientes se croisent dans un<br />

bruissement de satins, organzas<br />

légers et tulles aériens.<br />

LA RENAISSANCE D’UN EMPIRE<br />

DE LA ROBE DE MARIÉE<br />

Fort de son nouveau défi, « rendre la robe de<br />

mariée de plus en plus fashion et inoubliable », il<br />

transforme le petit bureau de la rue du Plat en<br />

show-room puis en boutique, investit l’espace<br />

parisien des robes de mariées de la boutique<br />

Kashiyama. Le succès est au rendez-vous de<br />

la nouvelle société qui a bientôt pignon sur<br />

rue François Dauphin, entre salons baroques<br />

et vases débordant de fleurs de soie. Un<br />

décor assorti à la volonté du créateur de<br />

« matérialiser les rêves les plus sages comme les<br />

plus fous ». Occasion pour Max de transformer<br />

en roseraie du XVIII e siècle, le stand proposé<br />

par un ami au salon parisien du prêt-à-porter<br />

de septembre 1995. Les retombées s’avèrent<br />

fulgurantes. Les demandes de diffusion<br />

affluent d’Italie, des U.S.A., des pays arabes,<br />

du Japon et des quatre coins d’Europe. Franck<br />

et Fils, filiale du groupe LVMH offre un espace<br />

exclusif de 60 m 2 aux robes de mariées de<br />

Max, star de l’exposition « Invitation au<br />

Mariage » du Bon Marché.<br />

Ardent ambassadeur de la ville qui l’a vu<br />

naître, Max a régné sur un empire de la robe<br />

de mariée où le soleil ne se couche jamais.<br />

Pour l’abriter, il lui offre un nouveau palais<br />

baroque, une boutique parisienne surgie<br />

d’une séquence de La Belle et la Bête, quai<br />

des Grands Augustins. À deux pas du Pont<br />

des Amoureux...<br />

Dans la baignoire de sa garçonnière de l’hôtel de Varey,<br />

place Bellecour, sous la surveillance de Marco (Lyon People)<br />

MAX FAIT SON CINEMA<br />

Max a habillé les comédiens de<br />

nombreux films notamment « Qu’est-ce<br />

qu’on a fait au bon Dieu ? », « La vérité<br />

si je mens », « l’ex de ma vie », « un mari<br />

de trop » etc... Il a également créé des<br />

robes exclusives pour de nombreuses<br />

célébrités : Beyoncé, Kylie Minogue,<br />

Vitaa, Elisa Tovati, Sa Majesté la reine<br />

de Belgique, Alexandra Sublet, Ingrid<br />

Chauvin, Alessandra Sublet, Hélène<br />

Segara, Mélissa Theuriau,<br />

Annie Girardot, Clair<br />

Keim, Ludivine Saigner,<br />

Olivia Ruiz, Natalie<br />

Dessay, Keira Knightley,<br />

Michel Laroque, Valérie<br />

Bruni Tedeschi, Ariel<br />

Dombasle, Anggun,<br />

Vanessa Paradis, Adriana<br />

Karembeu, Kate Winslet,<br />

Isabelle Adjani...<br />

Une de ses dernières<br />

apparitions publiques,<br />

au Musée des Tissus,<br />

lors du vernissage de l’expo<br />

Yves Saint Laurent<br />

en compagnie de Laurent<br />

et Charlotte Wauquiez,<br />

et de Miss Rhône-Alpes<br />

Son dernier Tapis rouge<br />

En octobre 2019, Max Chaoul<br />

accueille dans sa boutique<br />

Gérard Collomb, Roland<br />

Bernard, Anne-Sophie<br />

Condemine et Henri Junique<br />

Photo © Jean-Luc Mège<br />

La Une de Lyon Figaro du 17 mai 1990<br />

annonçant l’arrivée de Jean-Michel Aulas<br />

dans le capital de Clémentine.<br />

Archives Nadine Fageol<br />

Merci à sa nièce Clémentine<br />

Chaoul, son délicieux modèle<br />

de 1986<br />

lyon people • janvier 2021 • 38 •<br />

(1) Cf LyonMode édité par Esprit Public et Habillement Rhône-Alpes<br />

(2) Cf Max Chaoul Tous les Secrets du Style de Fabienne Gay Jacob Vial (R.B Les Editions)<br />

(3) Article de Marie-Annick Dépagneux dans Les Echos du 10 août 1993

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