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Miles #40 - DIVERSITE

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Il suffit d’ouvrir un magazine dédié ou de suivre une émission thématique : on rencontre très<br />

peu de femmes sur les podiums de championnats automobiles. Une sous-représentation qui démarre,<br />

relation de cause à effet, dès les circuits de karting. Angélina Favario (photo), tout juste<br />

âgée de 18 ans, est la seule femme à avoir intégré cette année le championnat de F4 en France.<br />

Originaire de Saint-Alban-des-Villards, un petit village de Savoie, elle est consciente de la dimension<br />

atypique de sa vocation. Habituellement dans sa région, on pratique plutôt le ski ou le vélo que<br />

le sport automobile.<br />

Une médiatisation encore discrète<br />

«’ai commencé le arting ans, par passion personnelle. ’étais la premire à m’impliquer dans<br />

la course automobile dans ma famille. ’avais testé la discipline sur un circuit à renoble, j’ai tout de<br />

suite adoré, j’ai voulu continuer. Il y a très peu de filles en karting comme en monoplace, et plus on<br />

grimpe dans la professionnalisation, plus ça s’amenuise. En France, il n’y a qu’une trentaine de filles<br />

qui pratiquent le karting, et je suis la seule en F4, le stade suivant. Aux États-Unis, on rencontre un peu<br />

plus de femmes en NASCAR, une autre catégorie de sport automobile, parce qu’il y a plus de filières,<br />

et plus de courses. ais globalement, elles restent peu représentées. e pense que cela s’explique par<br />

le manque de communication autour du sport automobile au féminin : comme les femmes sont très<br />

peu nombreuses, il n’y a pas d’émulation. Celles qui pratiquent ces sports sont assez peu médiatisées,<br />

elles ont moins de visibilité. Certaines jeunes femmes m’écrivent et me demandent même si elles<br />

ont le droit de pratiquer ce sport C’est pourquoi j’ai créé une association, ngélina S, pour communiquer<br />

et inciter d’autres femmes à se lancer. e vais dans les écoles, j’encourage les filles, j’essaie<br />

de renforcer des vocations naissantes. Il faut néanmoins être conscient que ce sport implique une<br />

grande discipline physique et, bien sûr, des sponsors. Là aussi, ça se corse. En outre, le milieu est très<br />

masculin, et il faut un moral d’acier pour y faire sa place. Mais moi, ça m’encourage et ça me motive.<br />

Sur la piste, je sais ce que je vaux. e suis là pour gagner, pas pour me faire des amis». Son ambition?<br />

Accéder à la F2, puis à la F1.<br />

Peu de structures à ce jour<br />

Angélina travaille sans entraîneur, mais la FFSA lui envoie des programmes d’exercices qu’elle effectue,<br />

seule dans un club de sport, trois heures par jour, six jours sur sept. Désormais, un bac scientifique<br />

en poche, la jeune femme se consacre à 100 % aux championnats, et cherche des sponsors pour pouvoir<br />

envisager une nouvelle saison à l’issue de celle entamée. Un conseil à une femme qui aurait envie<br />

de se lancer? «e pas se mettre de frein n peut commencer sans contacts, sans argent, et mme<br />

en suivant un entranement moins performant que d’autres par manque de moens. e suis persuadée<br />

que la détermination peut battre le talent. Dans le sport automobile comme dans les autres disciplines,<br />

on a besoin de femmes». Il est temps, dans ce secteur aussi, de passer la vitesse supérieure.<br />

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