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<strong>LG</strong><br />

NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021<br />

COVERSTORY<br />

Les techniques<br />

du bâtiment<br />

au service de<br />

l’occupant<br />

Tout membre d’une équipe de maîtrise d’œuvre l’affirmera: un<br />

bâtiment n’est certainement pas l’autre. Chaque projet répond<br />

à des contraintes et des besoins différents selon l’utilisation<br />

qu’entend en faire l’exploitant. Aux architectes et ingénieurs<br />

de les comprendre pour concevoir l’édifice qui comblera<br />

réellement les attentes de leur client. Gilles Christnach et<br />

David Determe, Managing Directors du bureau d’ingénieursconseils<br />

Betic, attestent de la nécessité de placer les besoins<br />

des utilisateurs au cœur de la conception et évoquent les<br />

implications concrètes de cet exercice d’empathie.<br />

De la conception à l’exploitation<br />

Pour livrer au maître d’ouvrage un<br />

bâtiment conforme à ses attentes, un<br />

maître mot: la communication. Mais, selon<br />

David Determe, les concepteurs, eux y<br />

compris, tombent trop souvent dans le<br />

piège de l’écoute passive. «Il ne suffit pas<br />

de considérer les demandes qu’exprime le<br />

maître d’ouvrage. Il faut les questionner<br />

pour identifier tant ses besoins actuels<br />

que futurs, surtout quand on sait qu’il<br />

peut s’écouler plusieurs années entre la<br />

phase de conception et la réception de<br />

l’ouvrage. Clairement, c’est compliqué,<br />

ça ne marche pas du premier coup. Il faut<br />

des ajustements durant le projet pour que<br />

l’équipe de maîtrise d’œuvre se coordonne<br />

de façon efficace et que les réels besoins<br />

du client soient identifiés. Personne dans<br />

la profession ne peut se targuer de «taper<br />

juste» dès le début du projet !», affirme-t-il.<br />

La satisfaction du client ne sait véritablement<br />

se mesurer que lorsque l’utilisateur final<br />

commence à vivre dans son bâtiment. C’est<br />

pourquoi les ingénieurs du génie technique<br />

plaident pour accompagner les utilisateurs<br />

durant l’exploitation de ce dernier. Betic<br />

propose à ses clients un contrôle et une<br />

analyse des paramètres clés des techniques<br />

installées afin d’en optimiser la performance<br />

et d’améliorer les critères de confort et de<br />

consommation. Malheureusement, ce type<br />

d’accompagnement est encore peu sollicité.<br />

«C’est pourtant un service essentiel. Nous<br />

effectuons la programmation sur base de<br />

nos connaissances à un instant T. Or, il est<br />

possible que le bâtiment ne se comporte<br />

pas exactement comme prévu, non pas<br />

parce qu’il a été mal conçu, mais parce<br />

qu’il est finalement utilisé différemment.<br />

Sans monitoring, l’équipement n’a aucune<br />

chance de suivre l’inéluctable évolution<br />

des besoins des occupants et une certaine<br />

frustration peut apparaître. C’est pourquoi<br />

nous insistons sur ce service. Généralement,<br />

c’est le coût des prestations qui freine le<br />

client. Pourtant, il faudrait les considérer<br />

comme un investissement pragmatique en<br />

vue de diminuer les frais d’exploitation»,<br />

explique Gilles Christnach.<br />

MAOI et BIM, des instruments au<br />

service du client<br />

La «Maîtrise d’œuvre OAI» (MOAI.LU),<br />

une méthode de travail collaborative<br />

intégrale définie par l’Ordre des Architectes<br />

et Ingénieurs-Conseils permet de garantir<br />

un lien direct entre le maître d’ouvrage<br />

et les concepteurs pour développer une<br />

véritable culture de services coordonnés.<br />

«Pour concevoir le projet selon les<br />

exigences du client, il n’est pas seulement<br />

important que l’architecte, l’ingénieur<br />

du génie civil et l’ingénieur du génie<br />

technique saisissent les attentes du maître<br />

d’ouvrage, il est tout aussi primordial<br />

qu’ils aient une compréhension commune<br />

de ses besoins. La MOAI apporte une<br />

meilleure compréhension mutuelle entre<br />

les membres de la maîtrise d’œuvre et audelà,<br />

avec le maître d’ouvrage. Mais bien<br />

entendu, ce n’est pas non plus une solution<br />

«miracle»», précise Gilles Christnach.<br />

“Nous devons<br />

oser remettre<br />

en question les<br />

convictions du<br />

client pour lui<br />

proposer la solution<br />

qui satisfera aux<br />

mieux ses besoins”

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