ASSURANCE-CRÉDIT Défauts de paiement: le problème de l’effet domino Une entreprise voit ses liquidités menacées dès lors qu’un partenaire commercial important cesse de payer ses factures. Avec une assurance-crédit, les PME peuvent faire d’une pierre deux coups: réduire non seulement le risque financier, mais aussi les frais administratifs. Les produits à base de lait frais, de fromage et de beurre de Cremo SA sont connus dans toute la Suisse. Texte Simona Altwegg Photos Marco Vara Personne n’aime parler de factures impayées, et encore moins mettre ses partenaires commerciaux dans l’embarras. Même si la plupart des factures sont réglées à temps, chaque PME a déjà connu des cas moins favorables. Le risque que la contre-prestation pécuniaire ne soit jamais versée pour des marchandises déjà livrées ou des prestations déjà fournies est toujours présent, et il s’est même accentué en raison des difficultés économiques induites par la crise ces deux dernières années. Difficultés de paiement pendant la pandémie D’après une étude du Secrétariat d’État à l’économie, près d’une PME sur deux présentait un besoin de financement accru pendant la pandémie. Certes, celui-ci a été partiellement couvert par le programme de cautionnement COVID-19 de la Confédération, et le nombre d’entreprises ayant disparu du marché a même été inférieur à la moyenne. La fréquence des faillites a toutefois varié d’une branche à l’autre. Une analyse du service d’information économique Dun & Bradstreet révèle qu’en 2021, de nom- <strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong> Cremo SA, deuxième producteur de produits laitiers en Suisse, transforme du lait en provenance de Suisse romande et du canton de Berne en beurre, fromage, crème, yogourt ou lait en poudre. L’entreprise, dont le siège est à Villars-sur-Glâne, emploie environ 800 personnes. Organisée en société anonyme depuis 1927, elle n’est pas cotée en bourse. cremo.ch breuses faillites ont été recensées, en termes relatifs et absolus, dans l’industrie du bois et des meubles, l’hôtellerie et la restauration et les entreprises artisanales. «Ces deux dernières années, nous avons eu nettement plus de clients qui ne pouvaient plus régler leurs factures, faute de liquidités», affirme Pascal Fellay, CFO de Cremo SA. La deuxième entreprise de transformation du lait en Suisse livre non seulement des détaillants, mais aussi des restaurateurs et des hôteliers. Grâce à l’assurance-crédit que Cremo SA a souscrite il y a plus de vingt ans, l’assureur prend en charge le recouvrement des factures en arriéré. En d’autres termes, il rappelle aimablement au client de régler la facture puis, si nécessaire, engage des poursuites. L’assureur représente alors les intérêts de l’entreprise dans la procédure juridique, ce que Pascal Fellay apprécie: «C’est très pratique, car nous pouvons nous décharger entièrement du traitement du cas.» L’entreprise définit le moment auquel la procédure doit être engagée envers le mauvais payeur. Et si le défaut de paiement subsiste malgré les démarches juridiques, AXA rembourse la facture impayée. «Nous ne pourrions pas imaginer supporter ce risque nous-mêmes. La faillite d’un partenaire important pourrait entraîner une perte qui menacerait notre entreprise», explique le responsable financier. Effet de levier dangereux Paolo Larentis, responsable de vente Crédit et cautionnement chez AXA, explique: «Dans ▶ <strong>Mon</strong> ENTREPRISE 10 02/<strong>2022</strong>
ASSURANCE-CRÉDIT «Ces deux dernières années, nous avons eu nettement plus de clients qui ne pouvaient plus régler leurs factures, faute de liquidités.» Pascal Fellay, CFO Cremo SA Le CFO Pascal Fellay dans l’unité de production de Cremo SA. 02/<strong>2022</strong> 11 <strong>Mon</strong> ENTREPRISE