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syndicom magazine No.31

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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n’est souvent pas atteint. En Italie, 70 % des travailleuses-eurs<br />

touchent 9 euros de l’heure ou moins et les salaires<br />

ont chuté depuis 1990.<br />

En Suisse, des syndicats actifs et les possibilités de recours<br />

de la démocratie directe (référendums et initiatives)<br />

ont empêché jusqu’à présent cette dégringolade. Pourtant,<br />

chez nous aussi, la quote-part salariale a fondu, abstraction<br />

faite des profiteurs qui s’octroient des bonus<br />

dans les banques, les assurances et la chimie. Et les néolibéraux<br />

continuent de faire pression sur les salaires. On l’a<br />

vu très récemment avec l’exemple de la proposition émise<br />

par l’autorité de régulation postale PostCom de fixer un<br />

salaire minimum de 19 francs de l’heure – qui est inférieur<br />

aux salaires minimaux les plus bas dans tous les cantons.<br />

Un salaire de misère par rapport au niveau des prix suisses.<br />

La fable de la spirale prix-salaires<br />

54 % de l’inflation est<br />

due à l’appât du gain<br />

des entreprises.<br />

Le projet des syndicats visant à amortir l’inflation sera<br />

une entreprise ardue. Au cours des 30 dernières années,<br />

les employeurs ont réussi à éliminer la compensation automatique<br />

du renchérissement dans presque toutes les<br />

CCT. Aujourd’hui, ils ressassent leur vieille rengaine, la<br />

fable de la « spirale prix-salaires » selon laquelle la compensation<br />

du renchérissement attiserait l’inflation –<br />

comme les employeurs de l’industrie des machines et de<br />

la métallurgie (Swissmem) le rabâchaient déjà au printemps.<br />

D’un point de vue économique, c’est une absurdité.<br />

Dans de nombreux secteurs, ce ne sont pas les coûts de<br />

production qui déterminent les prix, mais ce que l’on appelle<br />

le « pricing power », donc le pouvoir des entreprises<br />

de fixer le prix de leurs produits indépendamment des<br />

coûts. Ce pouvoir n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui,<br />

a récemment constaté la Banque des règlements internationaux<br />

(BRI).<br />

La fabrication d’un iPhone coûte, tout compris, moins<br />

d’un tiers de son prix de vente, celle d’une Swatch moins<br />

d’un cinquième de son prix. Et la part des salaires dans les<br />

coûts de production ne cesse de diminuer dans de nombreux<br />

secteurs (à l’exception des services aux personnes et<br />

de la restauration). Dès lors, un petit calcul s’impose :<br />

même si la part des coûts salariaux est de 20 %, une compensation<br />

du renchérissement de 5 % augmente les coûts<br />

de production d’à peine 1 petit pour cent, ce qui représente<br />

tout au plus quelques pour mille du prix final. C’est<br />

beaucoup moins que les coûts de financement. Or, à elle<br />

seule, l’augmentation de la productivité du travail (c.-à-d.<br />

la réduction des coûts unitaires) justifierait depuis longtemps<br />

des augmentations de salaire réelles.<br />

L’Institut de politique économique américain a constaté<br />

que plus de la moitié de l’inflation (54 %) est due à l’appât<br />

du gain croissant des entreprises, et 36 % aux difficultés<br />

des chaînes d’approvisionnement mondiales. En<br />

revanche, les coûts de la main-d’œuvre n’ont guère eu<br />

d’impact.<br />

Ce pouvoir de fixation des prix a des effets particulièrement<br />

dévastateurs sur les matières premières, le pétrole,<br />

le gaz et l’électricité, ainsi que sur les médicaments,<br />

les assurances et les services bancaires. Une poignée de<br />

groupes mondialisés dominent le marché dans ces domaines.<br />

C’est pourquoi les prix y ont explosé – et avec eux<br />

les profits. Six des neuf plus grandes entreprises suisses<br />

en termes de chiffre d’affaires sont des négociants en matières<br />

premières et en pétrole. Viennent s’y ajouter Nestlé,<br />

Roche et Novartis. Au niveau mondial, la moitié des produits<br />

agricoles importants comme les céréales sont négociés<br />

en Suisse, ainsi que 35 % du pétrole et 60 % des métaux.<br />

On trouve ici les profiteurs de guerre et les promoteurs<br />

de l’inflation.

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