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syndicom magazine No.31

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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24 Politique<br />

La Suisse doit faire face à<br />

sa propre responsabilité<br />

La Suisse est à la traîne en matière de responsabilité des entreprises.<br />

Deux ans après la votation sur les multinationales responsables,<br />

la coalition derrière ce projet lance une pétition<br />

d’envergure pour qu’une loi forte et efficace puisse enfin voir le<br />

jour, chez nous aussi. Car, pendant que l’Europe travaille sur<br />

une nouvelle loi sur la responsabilité des multinationales à<br />

l’échelle européenne, le contre-projet à l’initiative entré en vigueur<br />

début 2022 en Suisse ne ressemble qu’à un exercice alibi.<br />

Texte : Robin Moret<br />

Image : Keystone-ATS<br />

Depuis trop longtemps, les multinationales<br />

suisses sont régulièrement<br />

impliquées dans des violations des<br />

droits humains ou des pollutions<br />

environnementales. Alors que les<br />

pays voisins et l’UE sont en train<br />

d’adopter des lois efficaces pour y<br />

remédier, la Suisse pourrait bien devenir<br />

le seul pays sans responsabilité<br />

des multinationales. Dans ce<br />

contexte, la coalition pour des multinationales<br />

responsables a lancé en<br />

août dernier une pétition pour une<br />

loi efficace en exigeant du Conseil<br />

fédéral qu’il tienne ses promesses<br />

émises lors de la campagne de votation.<br />

Il s’agit en premier lieu d’y faire<br />

figurer un devoir de diligence raisonnable<br />

en matière de droits humains<br />

et de protection de l’environnement<br />

basé sur les risques et<br />

conforme aux standards internationaux<br />

(en particulier les Principes directeurs<br />

de l’ONU relatifs aux entreprises<br />

et aux droits humains et les<br />

Principes directeurs de l’OCDE à<br />

l’intention des entreprises multinationales).<br />

Deuxièmement, la loi devra<br />

contenir la création d’une autorité<br />

de surveillance indépendante dotée<br />

Avec la nouvelle loi<br />

européenne, la<br />

Suisse n’a plus<br />

d’excuse.<br />

de compétences étendues, sur le<br />

modèle du projet de directive de<br />

l’UE.<br />

Finalement, il est également<br />

nécessaire qu’elle intègre une responsabilité<br />

civile adaptée au droit<br />

suisse pour les dommages relevant<br />

des droits humains ou de l’environnement<br />

qui auraient pu être évités<br />

par une diligence appropriée.<br />

Inspirée par l’Allemagne, la<br />

Norvège et la France qui disposent<br />

d’une loi effficace en la matière, la<br />

Commission européenne a présenté<br />

un projet de directive en début d’année,<br />

qui va en partie plus loin que<br />

l’initiative pour des multinationales<br />

responsables qui a été soumise en<br />

votation en Suisse fin 2020 : la responsabilité<br />

civile s’étend aux fournisseurs<br />

et une autorité de surveillance<br />

pourra infliger de lourdes<br />

amendes en cas d’infraction. De<br />

plus, les multinationales devront<br />

montrer qu’elles respectent les<br />

objectifs de l’Accord de Paris sur le<br />

climat.<br />

Prise de conscience en Suisse<br />

Pour rappel, la votation de novembre<br />

2020 avait vu l’initiative populaire<br />

« Pour des entreprises responsables<br />

» rejetée à une majorité<br />

des cantons, alors que 50,7 % des<br />

votant-e-s avaient dit « oui ». La<br />

double majorité était nécessaire.<br />

Aujourd’hui, selon un récent sondage<br />

publié par l’institut Demoscope,<br />

plus d’un tiers de celles et<br />

ceux qui ont voté non il y a deux ans<br />

ont changé d’avis au vu des développements<br />

européens.<br />

La coalition compte bien profiter<br />

de cet élan pour envoyer un message<br />

clair au Conseil fédéral et au<br />

Parlement, et aller au-delà du<br />

contre-projet alibi. Elle s’est fixé<br />

l’objectif de récolter 100 000 signatures<br />

en 100 jours, à savoir jusqu’au<br />

27 novembre.<br />

Pour signer la pétition<br />

sans plus attendre

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