18005_Materiaux_locaux
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Le bois d’œuvre
Le bois est très apprécié pour ses qualités esthétiques,
sa légèreté, sa résistance et sa facilité de mise en œuvre
dans des bâtiments à l’architecture légère. Le bois est
encore couramment utilisé sur le continent africain, qu’il
soit approvisionné par la filière artisanale informelle ou
par la filière industrielle, mais peu d’exploitations sont
gérées durablement. En outre, de nombreuses pratiques
actuelles en Afrique (séchage inadapté, rapidité d’exécution,
etc.) contribuent à donner une image dégradée
du bois, d’autant que le meilleur bois est envoyé hors
du continent. Il tend à être remplacé par ades matériaux
importés (acier, PVC pour les menuiseries).
Matériau biosourcé, le bois présente plusieurs atouts
majeurs qui en font un matériau de choix pour l’écoconstruction,
s’il est géré durablement. Il est devenu au
cours des dernières années un puissant levier d’évolution
des techniques constructives, de renouvellement
de l’architecture et de développement économique.
Il est bien souvent reconnu par la normalisation et est
confronté à moins de freins réglementaires que la plupart
des autres matériaux bio ou géosourcés.
Le Bambou de structure
Le bambou structurel est considéré comme une alternative
efficace au bois d’œuvre, à la fois en raison de sa vitesse
de croissance, de sa résistance mécanique et de ses qualités
environnementales. Il permet les mêmes usages que
le bois sous forme d’ossature ou en charpente de toit.
Malgré certaines initiatives, son utilisation structurelle est
peu répandue en Afrique — étant plutôt utilisé pour le
clayonnage du torchis, en structure secondaire (murs et
charpente), en revêtement de murs, ou encore sous forme
de tuiles.
L’introduction et la promotion du bambou de structure
pour la construction en Afrique sont intéressantes, mais
nécessitent de créer la filière de A à Z, y compris en introduisant
de nouvelles compétences.
Caractéristiques
Disponibilité : La forêt occupe 22 % des
terres africaines, majoritairement répartie en
zone tropicale. 75 % de ces forêts ne disposent
pas d’un plan de gestion durable et
la déforestation s’accélère. Les mangroves
sont encore plus menacées. À l’état actuel,
la ressource disponible est donc limitée.
Certaines zones, notamment le Sahel, n’y
ont pratiquement pas accès.
Extraction : Ressource renouvelable, mais
peu renouvelée en Afrique. La surexploitation a
un impact négatif sur l’environnement (biodiversité,
stabilité des sols, changement climatique,
ressource en eau). À l’inverse une exploitation
responsable a un impact très positif.
Énergie et émissions : Potentiel puits de
carbone si la forêt est gérée durablement. À
l’inverse, le bilan carbone est très défavorable.
L’énergie intrinsèque (et bilan carbone) à sa
production varie selon certains facteurs (transport,
procédés industriels, traitements).
Circularité : Matériau biodégradable qui
autorise aisément le réemploi et le recyclage
(sans traitement toxique). Les déchets de
production sont valorisables.
Confort intérieur : Matériau respirant et
isolant, il participe au confort ambiant et à
un climat sain (sans traitement nocif). Il a une
faible inertie thermique.
Caractéristiques physiques : Matériau aux
propriétés très intéressantes : résistance à la
traction et à la flexion, léger. Le bois permet
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