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4 Projets et pratiques remarquables en Afrique
Dans quelques pays d’Afrique centrale,
le volume de bois vendu sur les
marchés intérieurs est supérieur aux
exportations.
Marché au bois de Yaoundé,
Cameroun
Une transformation du marché intérieur
Pour remédier à cette situation, le Centre de recherche
forestière internationale, le CIFOR, a lancé le projet
« Promouvoir et formaliser l’exploitation artisanale du bois
d’œuvre en Afrique centrale (PROFEAAC) » qui sera mis
en œuvre d’ici la fin de 2023. L’objectif est de réduire
la dégradation du couvert forestier du domaine rural en
Afrique centrale. Financé principalement par le Fonds
Français pour l’Environnement Mondial, il propose une
approche intégrée de formalisation et de développement
de l’exploitation artisanale du bois d’œuvre, allant de la
gestion de la ressource ligneuse aux demandes de sciages
dans les marchés domestiques.
En premier lieu, le projet vise à renforcer les capacités des
exploitants artisanaux pour conduire une activité légale
en obtenant un permis ou titre, ainsi que développer
leurs compétences commerciales et financières pour
améliorer leurs conditions de vie. Il s’agit aussi de
valoriser l’exploitation artisanale dans les stratégies de
développement des entités territoriales décentralisées afin
d’améliorer la gouvernance à long terme.
Afin de soutenir la formalisation du point de vue des
consommateurs, le projet mettra en place des stratégies de
communication et plaidoyer auprès des consommateurs
particuliers et des secteurs public et privé, en particulier
sur les marchés urbains.
Les pays cibles
Le projet se déploiera au Cameroun et en République
Démocratique du Congo (RDC), où le volume de sciage
artisanal est estimé respectivement à près de 2,1 millions
et 3,4 millions de mètres cubes (équivalent bois rond)
par an. Il se déroulera dans le cadre de partenariats forts
avec les institutions gouvernementales concernées ainsi
qu’avec divers partenaires techniques internationaux et
nationaux (CIRAD, IRD, Tropenbos RDC et Ilexa-Bois).
Bien que le Cameroun et la RDC aient des marchés intérieurs
de bois d’œuvre très importants, leurs systèmes de
gouvernance et les caractéristiques de la demande appellent
des solutions différenciées.
Au Cameroun, le projet a choisi deux sites pilotes dans l’Est
et le Centre qui approvisionnent les marchés de Yaoundé.
L’objectif sera de promouvoir des Permis d’exploitation
du bois d’œuvre (PEBO), une disposition prévue dans la loi
forestière de 19A94 et en cours de révision, qui permettrait
aux opérateurs artisanaux d’exploiter et de commercialiser
un volume de bois correspondant à leurs moyens techniques
et financiers.
En RDC, le projet se focalisera dans la province de la Tshopo
et les marchés qu’elle approvisionne, surtout Kisangani.
Dans ce pays, deux options de titre seront expérimentées,
le Permis de Coupe Artisanale (PCA) pour une exploitation
individuelle et la Concession Forestière des Communautés
Locales (CFCL) dans le cadre de la foresterie communautaire.
Finalement, dans le but de minimiser la contribution de
l’exploitation artisanale à la dégradation des forêts, le projet
vise à élaborer des méthodes à faible coût d’estimation
et de suivi des impacts environnementaux, ainsi que
promouvoir des mesures locales de régénération et de
reboisement des espèces ligneuses et d’agroforesterie.
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