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étude de cas

Maison auto-construite en 2018

à Chinamacondo ayant résisté au

cyclone Idai.

Il est possible d’observer de

nombreuses intelligences

constructives notamment

concernant la toiture

aérodynamique et la large véranda

supportée par des piliers de qualité.

capacités endogènes de relèvement

au Mozambique

En mars 2019, le Mozambique est durement frappé

par le cyclone Idai, considéré comme le plus puissant

cyclone survenu en Afrique, endommageant plus de

240 000 maisons. La Fédération internationale de la Croix-

Rouge s’est rapidement engagée dans la reconstruction

avec le souhait de renforcer les capacités et pratiques

constructives existantes des populations. Pour cela, un

diagnostic des cultures constructives locales a été mené

afin d’identifier les forces et faiblesses des pratiques de

construction et de relèvement dans différentes communautés

rurales et péri-urbaines affectées.

Ce diagnostic a permis de mettre en avant la capacité des

populations à réparer et reconstruire par elles-mêmes grâce à

la résilience des solutions constructives locales. En particulier,

les maisons mixtes bois et torchis (pau a pique) sont aisées

à réparer ou reconstruire et à un moindre coût, car elles

autorisent la récupération des matériaux. Dans certains cas,

la bonne maîtrise et exécution des techniques traditionnelles

a permis une résistance au cyclone remarquable (voir photo).

Cependant, des faiblesses relatives à la qualité des

couvertures ou de la base des poteaux ont été identifiées.

Elles étaient généralement corrélées à d’autres causes

comme par exemple la difficulté croissante d’accès aux

matériaux biosourcés de qualité (bois et chaume) et une perte

dans les savoir-faire traditionnels. En effet, les populations

tendent à substituer certains matériaux et/ou techniques par

des solutions importées, qui sont moins bien maîtrisées et

qui parfois aggravent des vulnérabilités préexistantes.

Un an après le début du projet, l’assistance post-catastrophe

peine à toucher plus de 15 % de la population affectée grâce

à des solutions d’habitat durable, les solutions basées sur

les pratiques traditionnelles, promues par certains acteurs,

restent identifiées comme « temporaires » au niveau national.

Et ce malgré le fait que les solutions conventionnelles

résistantes aux aléas sont inabordables aussi bien d’un point

de vue financier que technique pour les populations touchées

et donc difficilement réplicables. Les différents moyens mis en

place pourraient pourtant avoir un impact plus important et

sur le long terme sur la résilience des populations s’ils étaient

orientés sur les vulnérabilités qui affectent les pratiques

constructives locales, notamment celles concernant la perte

de valeur des savoirs traditionnels et l’accès aux matériaux

locaux disponibles et de qualité.

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