18005_Materiaux_locaux
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4 Projets et pratiques remarquables en Afrique
Évaluer pour minimiser l’impact
environnemental de la construction
étude de cas
Impact environnemental comparé
d’un bâtiment public, Guinée-Bissau
Canchungo, 2 e ville de Guinée-Bissau, compte 90 % de
ménages en situation de pauvreté et des conditions de vie
qui tendent à se dégrader. C’est dans ce contexte que le
GRDR migration-citoyenneté-développement participe
depuis 2014 à l’amélioration de l’habitat dans plusieurs
quartiers prioritaires à travers la promotion d’un habitat
durable. De nombreuses actions ont été menées auprès de
familles vulnérables avec le souhait de désormais promouvoir
l’usage des matériaux locaux et une architecture durable
auprès des autorités de la ville et la formalisation du marché
de la construction.
Le GRDR a lancé en 2019 avec ses partenaires (autorités
municipales, services déconcentrés de l’État, etc.) la
construction d’un centre de ressources en matériaux locaux
comme bâtiment exemplaire dans un quartier attractif de la ville.
À travers ce projet, il s’agit aussi bien d’évaluer et d’atténuer
l’impact des activités de construction sur le changement
climatique. Ainsi, une évaluation de l’impact environnemental
(utilisation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre ou
EGES) a été conduite concernant le bâtiment en le comparant
à celui d’une option conventionnelle en bloc ciment.
Par ailleurs, l’utilisation de murs en terre crue permet de
réduire fortement l’impact par rapport à des murs en
blocs ciment : 5 tonnes équivalent CO 2
sont économisées
pour ce bâtiment qui compte 230 m 2 de murs. L’économie
d’EGES serait encore plus importante par rapport à des
murs en briques cuites.
En revanche pour la charpente-couverture, la différence entre
la solution en ossature métallique et la solution locale en
charpente bois n’est pas significative. La prise en compte des
impacts du bois est en cause, car, dans ce cas-ci, le bois local
étant issu d’une forêt non gérée (coupe précoce ; arbre non
renouvelé), les données tiennent compte du stockage de CO 2
perdu conduisant à un bilan défavorable en termes d’EGES.
Texture des murs de bauge
du centre de ressources de Canchungo
Les résultats montrent tout d’abord que malgré l’utilisation
de fondations en béton cyclopéen qui nécessitent moins
de ciment dans le projet, les fondations restent le poste
largement dominant en termes d’impact, surtout en EGES
(70 %), suivi par la charpente/couverture. Très souvent le calcul
des fondations est fait de manière systématique en prenant en
compte la situation la plus défavorable, alors qu’une étude de
sol permettrait d’éviter un surdimensionnement et un surcoût.
Aussi, des fondations en pierres auraient un intérêt majeur
dans ce contexte, du moins pour des solutions de logement.
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