ASSOCIATION DES AMIS DE MADAME ACARIE
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Madame Acarie Conférences Histoire 12/172 Edition Complète<br />
Ma Révérende mère, mon père, mes sœurs ; mesdames, messieurs,<br />
©<strong>ASSOCIATION</strong> <strong><strong>DE</strong>S</strong> <strong>AMIS</strong> <strong>DE</strong> <strong>MADAME</strong> <strong>ACARIE</strong><br />
55 rue Pierre Butin – 95300 Pontoise<br />
www.madame-acarie.org<br />
Je vous remercie de m’accueillir parmi vous pour vous entretenir de « l’état religieux de la<br />
France au temps de madame Acarie », c’est-à-dire pratiquement pendant le règne du roi<br />
Henri IV.<br />
Plaçons-nous si vous le voulez bien, en 1600, en nous obligeant à un « effort de<br />
dépouillement ». Nous avons en effet à faire une sorte de « purification de l’esprit » pour<br />
nous représenter des gens qui, pour être différents de nous, n’en étaient pas pour autant<br />
dissemblables.<br />
Cette France de 1600 est une France qui, par bien des côtés, est très différente de la nôtre :<br />
elle en diffère d’abord parce que le pouvoir politique est une monarchie, que cette monarchie<br />
est sacrée et que c’est dans cette société collective que les français, très divisés par ailleurs,<br />
peuvent se retrouver. Elle est différente de la nôtre aussi parce que la société est<br />
hiérarchisée (ce que nous appellerions aujourd’hui les valeurs démocratiques n’ont pas<br />
cours), une société hiérarchisée où la valeur professée est une valeur chrétienne, c’est celle<br />
du service. Les formules de politesse de ce temps-là consistent à dire « je suis, monsieur,<br />
votre très humble et très obéissant serviteur ».<br />
Certes on peut n’en penser pas moins tout en professant cette formule. Il n’empêche qu’il y a<br />
là, dans les rapports sociaux de gens qui se savent inégaux dans la vie courante, une<br />
volonté d’échange qui est un échange chrétien entre les conditions et les personnes ; cet<br />
idéal du service, seule une société chrétienne le proclame. Cette France est aussi bien<br />
différente de la nôtre parce que le christianisme est la structure et le cadre pour la société<br />
comme pour le paysage. Nous avons encore aujourd’hui des églises, des cloches qui<br />
sonnent ; mais, pour le rythme de la vie quotidienne de chacun c’est, en ce temps-là quelque<br />
L’état religieux de la France 2/17 Philippe BONNICHON<br />
à l’époque de Madame Acarie 25 Mars 2000