ASSOCIATION DES AMIS DE MADAME ACARIE
ASSOCIATION DES AMIS DE MADAME ACARIE
ASSOCIATION DES AMIS DE MADAME ACARIE
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Madame Acarie Conférences Histoire 24/172 Edition Complète<br />
©<strong>ASSOCIATION</strong> <strong><strong>DE</strong>S</strong> <strong>AMIS</strong> <strong>DE</strong> <strong>MADAME</strong> <strong>ACARIE</strong><br />
55 rue Pierre Butin – 95300 Pontoise<br />
www.madame-acarie.org<br />
connue et se fait sentir sensiblement dans le Paris de ce temps ; beaucoup viennent lui<br />
demander conseil.<br />
Je disais le devoir d’état. Saint François de Sales l’avait magnifié dans « l’Introduction à la<br />
vie dévote ». Dans ce livre qui a eu longtemps un des plus gros tirages en France, il affirmait<br />
que la perfection chrétienne, la recherche de la perfection de l’Évangile, peut être vécue en<br />
toute condition et n’est pas la spécialité, justement de ceux qui y consacrent toute leur vie<br />
dans un cloître. Cela est un des aspects de la « dévotion moderne ». On peut dire que cette<br />
dévotion, madame Acarie en a été l’exemple vivant, dans son hôtel parisien, avant de<br />
devenir carmélite à Amiens, et ici, à Pontoise. Donc le devoir d’état.<br />
L’oraison permanente, autre trait majeur de sa spiritualité, c’est l’imitation du Christ, avec<br />
une science que, à la suite de madame Acarie, tout le 17ème siècle observera et à laquelle il<br />
portera une attention considérable : SE DÉCONCENTRER de l’amour-propre, de l’amour de<br />
soi ; on a une véritable terreur de l’amour-propre c’est-à-dire que la personne se mette en<br />
quelque sorte à la place de Dieu. L’amour-propre s’oppose à l’amour de Dieu et la meilleure<br />
pierre de touche c’est l’abandon de l’amour-propre dans l’obéissance ; c’est là que l’on peut<br />
rencontrer la spiritualité de sainte Thérèse et aussi de saint Ignace de Loyola (pour madame<br />
Acarie, c’est sainte Thérèse d’Avila).<br />
Dans cette société qui a le sens du service du Roi et, à la rigueur, comprend le service du roi<br />
du ciel, la gloire de l’homme va coïncider avec son anéantissement ; parce que<br />
l’anéantissement de l’homme (la Croix) c’est la gloire de Dieu et, du coup, c’est la<br />
glorification de l’homme. Voilà ce paradoxe de l’anéantissement pour la résurrection : c’est,<br />
semble-t-il, un point-clé. Ainsi comprend-on que la voie naturelle est celle de l’humilité, qui<br />
est la voie de la petitesse de l’enfance spirituelle et en même temps celle de la charité<br />
active ; car, en madame Acarie, la contemplation et l’action, bien sûr, sont unies et doivent<br />
l’être ; sans cela la contemplation serait fausse. Là encore, saint François de Sales nous<br />
l’avait expliqué dans son « Traité de l’amour de Dieu ». Dieu ici-bas est le Dieu caché. Le<br />
Dieu caché sous les espèces eucharistiques ; il est réellement présent mais c’est ce Dieu<br />
L’état religieux de la France 14/17 Philippe BONNICHON<br />
à l’époque de Madame Acarie 25 Mars 2000