Liste des déportés de France par mesure de

memorial_6 - 30.4.2004 - page 1501
III.10. Les de´porte´s arreˆte´s sur le territoire du III e Reich (hors Alsace-Moselle) et internés au KL Flossenbu¨rg
Effectif recense´ : 493 hommes
Matricules extreˆmes : 308-89774
Dates d’arrivée extreˆmes : 23/02/1943-09/04/1945
Situations : Libe´re´ par les autorite´s allemandes : 1 0,2 %
De´ce´de´s et disparus en de´portation : 281 57 %
Rentre´s dede´portation : 189 38,3 %
Situations non connues : 22 4,5 %
Le KL Flossenbürg a e´ te´ construit par un Kommando venu de Dachau en
1938, pre` s de la petite ville de Flossenbu¨ rg, dans la Haute-Bavie` re. Il est situe´ a`
environ 120 kilomètres au nord-est de Nuremberg et a` cinq kilomètres de la
frontière tchécoslovaque. Il n’a reçu aucun transport direct de de´ portés depuis
la France. Cependant, un peu plus de 5000 Français y ont e´ te´ immatricule´ s
jusqu’a` sa libe´ ration par les troupes allie´ es, le 23 avril 1945. Robert Deneri
pre´ cise dans le Me´morial des Français a` Flossenbu¨rg 1 que les trois quarts
des Franc¸ ais y arrivent d’un autre camp de concentration, en particulier de
Buchenwald et de Dachau. Le dernier quart comporte les Franc¸ ais qui ont
e´ te´ enregistrés sans que ne soit mentionnée leur provenance, ainsi que les
de´ porte´ s venant des prisons situe´ es en Allemagne ou dans les territoires
occupés. C’est au sein de ce dernier groupe qu’ont pu eˆtre repe´ re´ s les noms
de 493 Franc¸ ais de´ porte´ s au KL Flossenbu¨ rg depuis le territoire du Reich.
Parmi les 493 de´ portés, pre´ sente´ s ici, on note la pre´ sence de 221 requis du
travail (44,8 %), de 92 travailleurs volontaires (18,7 %), de 52 prisonniers de
guerre transforme´ s en travailleurs libres (10,5 %) et d’1 patriote proscrit
(0,2 %) 2 . On ignore la nature, forcée ou volontaire, du de´ part de France pour
127 déporte´ s (25,8 %).
Les arrestations s’e´ chelonnent du mois de juin 1942 au mois de mars
1945 3 . On enregistre 3 arrestations en 1942, 36 en 1943, 185 en 1944 et,
enfin, 11 en 1945. Le mois de septembre 1944 se distingue avec, a` lui seul,
82 des 235 dates d’arrestation connues (34,9 %). Les mois d’octobre et de
novembre 1944 comptent chacun 22 arrestations et celui de décembre 1944,
14. Ainsi, près de 60 % des arrestations sont opére´ es entre le de´ but du mois de
septembre 1944 et la fin de l’anne´ e 1944.
Les arrestations ont lieu d’abord en Saxe, en particulier a` Chemnitz, Dresde
ou Zwickau, mais aussi en Bavie` re a` Regensburg ou Nuremberg, notamment.
On en enregistre aussi en Autriche, a` Graz, Linz ou Vienne et a` proximite´ de la
frontière avec la Yougoslavie. Si ces trois zones ge´ ographiques regroupent la
majorite´ des arrestations, on en note e´ galement dans le Nord de l’Allemagne,
en Rhe´ nanie, en Thuringe ainsi qu’en territoire tchèque 4 .
Les arrestations sont, pour la tre` s grande majorite´ ,conse´ cutives a` des
actes d’opposition au re´ gime nazi 5 , parmi lesquels le refus de travail, l’e´ vasion,
le sabotage, la propagande anti-allemande, et notamment l’e´ coute et la
diffusion des nouvelles des radios allie´ es, arrivent en teˆte. En septembre
1944, par exemple, une centaine de travailleurs français de la firme Auto-
Union a` Chemnitz sont arrête´ s par la Gestapo en raison de refus de travail
re´ pe´ te´ s, du sabotage de la production ainsi que de l’écoute et de la diffusion
des nouvelles de la BBC. Parmi ce groupe, 28 Français, au moins, sont transfe´
re´ s au KL Flossenbu¨ rg apre` s quelques jours de prison a` Chemnitz. Ils y sont
immatricule´ s le 23 septembre 1944 dans la série des « 26800 ». Le
17 novembre 1944, une dizaine de Français travaillant e´ galement pour la
firme Auto-Union sont arreˆte´ es par la Gestapo pour les meˆmesmotifsa`
Zwickau. Apre` sunmoisdede´ tention dans la prison de la ville, ils sont
interne´ sa` Flossenbu¨ rg le 16 de´ cembre 1944 et rec¸ oivent des matricules
dans la se´ rie des « 39800 ». Par ailleurs, il faut signaler qu’une bonne partie
des e´ vasions se font depuis le sud du territoire autrichien, l’objectif e´ tant alors
de rejoindre les partisans yougoslaves et de continuer la lutte a` leurs coˆtés.
L’Action catholique repre´ sente une forme particulie` re de re´ sistance au
re´ gime nazi. Partout sur le territoire du Reich, des mouvements d’inspiration
catholique ont cherché a` se développer, dans la clandestinité, parmi les travailleurs
et les prisonniers de guerre franc¸ ais. La reconstitution de tels mouvements
e´ tait en effet interdite sur le territoire allemand. Leur action se manifeste,
d’abord, par le soutien moral auprès de la population française des camps de
1 Robert Deneri, Me´morial des Français a` Flossenbu¨rg, 1994, p. 13-17 : 1722 de´ porte´ s franc¸ ais arrivent au KL Flossenbu¨ rg depuis le KL Buchenwald, 986 depuis le KL
Dachau.
2 Voir l’explication de ces termes dans la pre´ sentation ge´ ne´ rale des de´ porte´ s arreˆte´ s sur le territoire du IIIe Reich situe´ e dans l’introduction du Livre-Me´ morial.
3 Sur la base des 235 dates d’arrestation connues (47,7 % du total).
4 Sur la base des 245 lieux d’arrestation connus (49,7 % du total).
5 Sur les 208 motifs connus (42,2 % du total), seuls 2 Franc¸ ais sont arreˆte´ s puis interne´ s au KL Flossenbu¨ rg pour un motif de droit commun (vol).
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