Liste des déportés de France par mesure de

memorial_6 - 30.4.2004 - page 1556
III.15. Les de´porte´s arreˆte´s sur le territoire du III e Reich (hors Alsace-Moselle) et interne´s au KL Ravensbru¨ck
Effectif recense´ : 205 femmes et 5 hommes
Matricules extreˆmes : 3114-98183
Dates d’arrivée extreˆmes : 1940-19/01/1945
Situations : Libe´re´s par les autorite´s allemandes : 5 2,4 %
De´ce´de´s et disparus en de´portation : 28 13,3 %
Rentre´s dede´portation : 168 80 %
Situations non connues : 9 4,3 %
Le KL Ravensbrück est situe´ a` environ 80 kilomètres au nord de Berlin, pre` s
de la ville de Fürstenberg. Il a e´ te´ ouvert a` la fin de l’année 1938 et constitue le
plus grand camp de concentration pour femmes a` l’inte´ rieur du Reich. Au total,
plus de 120 000 détenues de 20 pays d’Europe y sont enfermées durant ses six
anne´ es de fonctionnement. Parmi elles, plus de 6 000 femmes y sont de´ porte´ es
depuis la France occupée 1 .
A ce chiffre, il faut ajouter les femmes arrête´ es sur le territoire du Reich. Les
recherches ont permis d’en identifier 205, parmi lesquelles 178 travailleuses
volontaires (86,8 %), 9 re´ sidant hors de France au moment de leur arrestation
(4,4 %), 4 patriotes proscrits (2 %). On ne connaıˆt pas les raisons de la
pre´ sence sur le territoire du Reich des 14 dernières. Les femmes pre´ sente´ es
dans cette liste représentent les deux tiers des 308 femmes de´ portées depuis le
territoire du Reich qui ont e´ té recensées par la FMD 2 .
Malgré le faible nombre d’informations collectées 3 , quelques conclusions
peuvent tout de meˆme eˆtre tire´ es quant aux circonstances de de´ portation de ce
groupe de 205 femmes.
Tout d’abord, on note une arrestation et une entrée au KL Ravensbrück de` s
l’anne´ e 1940. Anna-Maria Armando est ainsi arreˆte´ e pour propos antiallemands,
le 5 janvier 1940, a` Simmern, ville situe´ ea` une quarantaine de
kilome` tres au sud de Coblence, alors qu’elle se´ journait chez sa me` re. Elle
est internée au KL Ravensbru¨ ck sous le matricule 3114 et de´ ce` de au
Kommando de Neubrandenburg. Parmi les premie` res de´ porte´ es au KL, on
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peut e´ galement citer Suzanne Delavallée, ne´ e en Belgique mais devenue française
en 1925 par son mariage. Elle est arreˆte´ e chez elle a` Estaimpuis
(Belgique) alors qu’elle travaillait depuis 1939 comme agent de renseignements
pour le compte du 2 e bureau de Lille. Interne´ ea` la prison Saint-Gilles a`
Bruxelles puis a` Hamburg-Fuhlsbu¨ ttel, elle est immatricule´ e au KL Ravensbru¨
ck le 28 de´ cembre 1941 sous le nume´ ro 8896. Elle en est libe´ re´ ele
28 avril 1945. Les dernie` res arrestations sont enregistre´ es a` l’automne
1944 4 . Les entre´ es au KL s’e´ talent de 1940 a` janvier 1945 avec une pointe
pour l’anne´ e 1944 qui compte a` elle seule 63,5 % des dates d’entre´ e connues 5 .
Ensuite, les lieux d’arrestation semblent tre` s disperse´ s. En effet, si on
enregistre une proportion importante d’arrestations dans des villes situe´ es a`
proximité du KL, en particulier a` Berlin, on en compte aussi en Belgique et au
Luxembourg, dans la Ruhr, en Rhe´ nanie, dans le Nord de l’Allemagne, en
Saxe, en Thuringe, en Bavie` re, en Autriche, en Tche´ coslovaquie et en
Pologne 6 .
Les motifs releve´ s ne semblent pas différents de ceux déja` notés pour les
hommes. Ils procèdent, avant tout, d’une logique d’opposition au système nazi :
refus de travail, sabotage, tentative d’évasion, aide aux prisonniers de guerre,
propagande anti-allemande, refus de la nationalité allemande (pour des Alsaciennes
ou Mosellanes), etc. Mais on note e´ galement des délits de droit
commun (vols) 7 .
1 Voir la pre´ sentation de la de´ portation des femmes dans l’introduction du Livre-Me´ morial.
2 Pour les autres femmes de´ porte´ es depuis le territoire du IIIe Reich, voir la notice et la liste des arreˆte´ s en Allemagne de´ porte´ s au KL Auschwitz (2 femmes de´ porte´ es depuis
le Reich), au SL Schirmeck (8), au KL Stutthof (7) et de ceux n’ayant e´ te´ interne´ s que dans des prisons du Reich (86).
3 En effet, seuls 36 dossiers statuts ont e´ te´ trouve´ sete´ tudie´ sa` Caen. Cette faible proportion tient suˆrement a` la nature des de´ parts de la quasi-totalite´ de ces femmes, les
contrats souscrits volontairement n’ouvrant pas le droit a` l’obtention d’un titre de de´ porte´ .
4 La date d’arrestation est connue pour 62 femmes (30,2 %). On en compte 3 en 1940, aucune en 1941, 8 pour 1942, 34 pour 1943 et 17 pour 1944.
5 On connaıˆt la date d’entre´ e au KL Ravensbru¨ ck pour 74 femmes (36 %). Elles se re´ partissent de la fac¸ on suivante : 1 pour 1940, 1 pour 1941, 3 pour 1942, 19 pour 1943, 47
pour 1944 et 3 pour 1945.
6 On connaıˆt les lieux d’arrestation pour 55 femmes (26,8 %). On note, notamment, 9 arrestations a` Berlin, 5 a` Nuremberg, 3 a` Kassel et Vienne, 2 a` Brunswick, a` Francfortsur-le-Rhin,
a` Innsbru¨ ck ou a` Karlovy-Vary.
7 Sur la base des 48 motifs d’arrestation connus (23,4 %).