Liste des déportés de France par mesure de

memorial_7 - 30.4.2004 - page 299
IV.2. Liste alphabe´tique de femmes de´porte´es dans des prisons et des camps de concentration du Reich
Effectif recense´ : 939 femmes
Situations : Libe´re´es par les autorite´s allemandes : 14 1,5 %
De´ce´de´es et disparus en de´portation : 305 32,5 %
Rentre´es de de´portation : 454 48,3 %
Situations non connues : 166 17,7 %
Au terme des recherches, environ 1 500 personnes, dont 939 femmes,
pour lesquelles la de´ portation ne souffre aucun doute, n’ont pu eˆtre présente´ es,
faute d’informations suffisantes, selon les principes que la Fondation pour la
Me´ moire de la De´ portation s’e´ tait assignés, dans la première partie (personnes
arrête´ es en zone occupée), la seconde (personnes arrête´ es en Alsace-Moselle
annexe´ e) ou bien la troisie` me (arrestations dans le Reich). L’absence de la
mention du lieu d’arrestation, d’un parcours d’internement ou d’un lieu de
de´ part en de´ portation explique qu’une pre´ sentation alphabe´ tiquedeces
femmes a e´ te´ privilégie´ e.
La presque totalite´ de ces femmes a e´ te´ de´ portée au KL Ravensbrück. Seul
un groupe de 72 n’a pas connu ce lieu de de´ tention : 48 ont e´ te´ uniquement
de´ portées dans des prisons allemandes, a` Aichach, Anrath, Breslau, Dortmund,
Jauer ou Lu¨ beck en particulier ; 22 ont e´ te´ interne´ es au SL Schirmeck, puis,
e´ ventuellement, dans des prisons allemandes ; enfin, pour 2 femmes, les
archives font seulement la preuve d’une de´ tention au KL Neuengamme et
dans son Kommando exte´ rieur de Watenstedt, pour la premie` re,etauKL
Auschwitz, pour la seconde.
Le manque d’archives conservées pour le KL Ravensbrück est a` l’origine
de la pre´ sentation dans cette liste alphabe´ tique de 867 femmes qui y ont e´ te´
de´ tenues. En effet, on ne dispose pour ce camp que de listes reconstituées
s’appuyant largement sur les travaux essentiels de Germaine Tillion et d’Anise
Postel-Vinay, de´ pose´ sauMuse´ edelaRe´ sistance et de la De´ portation de
Besançon (Doubs). Si ces noms y apparaissent bien, les informations les
concernant sont souvent lacunaires : au mieux, l’e´ tat civil plus ou moins
complet, parfois le matricule a` Ravensbrück ainsi que la mention d’un transfert
vers un autre KL ou vers un Kommando, assez souvent le devenir. De plus, la
re´ fe´ rence soit au nom de jeune fille, soit au nom de femme marie´ e, soit, enfin, a`
un nom d’emprunt, peut eˆtre a` l’origine de doublons : des de´ portées note´ es ici
sont peut-eˆtre e´ galement pre´ sentées dans la première et la seconde partie du
Livre-Mémorial avec le nom sous lequel ont e´ te´ conservées des pie` ces d’archives
(fichier national, dossier statut, etc.), sans qu’un lien n’ait pu eˆtre e´ tabli.
Malgré ces difficulte´ s, on peut tenter de mettre en valeur quelques particularités
de ces déporte´ es au KL Ravensbru¨ ck, puisqu’on connaît en particulier
le matricule ou la série matriculaire pour environ 44 % d’entre elles. Elles ont
e´ te´ de´ porte´ es soit depuis le Reich (travailleuses volontaires, Alsaciennes-
Mosellanes requises par les autorite´ s allemandes essentiellement), soit
depuis les zones occupées, rattachée ou annexée, via des prisons du Reich,
et parfois le camp de Neue Bremm a` Sarrebruck, en Allemagne.
On note d’abord que les premières femmes arrivent au KL Ravensbrück
avant meˆme le transport parti de Compiègne le 28 avril 1943. Elles repre´ sentent
environ 6 % des femmes pour lesquelles le matricule est connu et elles ont
d’abord e´ te´ de´ porte´ es dans des prisons du Reich. Pour le reste de l’anne´ e
1943, plus de 16 % des entre´ es sont enregistre´ es. Ensuite, du de´ but de
l’anne´ e1944jusqu’a` l’arrive´ edutransportParis-Ravensbru¨ ck du 13 mai
1944, on enregistre 11 % des entre´ es. Apre` s cette date, leur rythme s’accéle` re,
surtout a` partir du mois de septembre 1944 : près d’un quart entre la mi-mai et
le de´ but du mois de septembre et plus de 40 % ensuite, jusqu’a` la fin des
hostilités, dont pre` s de 10 % en 1945 1 . Ces arrive´ es « tardives » s’effectuent
depuis de nombreuses prisons du Reich.
Parmi ce groupe, 299 femmes, au moins, trouvent la mort durant leur
de´ portation (pre` s de 35 %), essentiellement au camp central, notamment par
gazage en mars et avril 1945. Le KL Bergen-Belsen est e´ galement le lieu d’un
nombre important de déce` s dans les dernières semaines de la guerre 2 .
1 Ces estimations ont e´ te´ re´ alise´ es sur la base des 382 femmes pour lesquelles le matricule ou bien la se´ rie matriculaire sont connus.
2 Seuls 120 lieux de de´ ce` s sont connus (40 %).
Arnaud Boulligny
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