Liste des déportés de France par mesure de

memorial_6 - 30.4.2004 - page 1634
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III.20. Les de´porte´s arreˆte´s sur le territoire du III e Reich (hors Alsace-Moselle) et interne´s dans des prisons allemandes
Effectif recense´ : 680 hommes et 86 femmes
Dates d’arrestation extreˆmes : 15/03/1941-21/04/1945
Situations : Libe´re´s par les autorite´s allemandes : 115 15 %
De´ce´de´s et disparus en de´portation : 142 18,5 %
Rentre´s dede´portation : 497 64,9 %
Situations non connues : 12 1,6 %
Au total, 766 de´ portés, hommes et femmes, arrête´ s sur le territoire du Reich
puis transfére´ s dans des prisons allemandes ont pu eˆtre identifie´ s. Ce groupe
repre´ sente ainsi 12 % environ de l’ensemble des déporte´ s depuis le territoire
allemand. Mais, a` la différence des autres de´ portés arrête´ s dans ces conditions
et présente´ s auparavant, ils n’entrent jamais dans un camp de concentration.
Pour autant, leur incarcération dans des prisons allemandes participe bien au
mouvement ge´ ne´ ral de re´ pression voulu par les autorités nazies. Une se´ rie de
facteurs justifie leur prise en compte au sein du Livre-Mémorial.
Tout d’abord, les déporte´ s partis de France n’ayant connu qu’un parcours de
prison en Allemagne font l’objet d’une présentation dans la première partie du
Livre-Mémorial. Leurs lieux de de´ tention en Allemagne ne sont pas différents de
ceux des de´ portés arrête´ s sur le territoire du III e Reich. De plus, une partie de ces
derniers ont e´ te´ arrête´ senmeˆme temps que des camarades qui, eux, ont e´ te´
dirigés ensuite sur un KL. Par ailleurs, il est important de noter que prèsde20%
des de´ portés présente´ s ici ont trouvé la mort pendant leur parcours, dont une
proportion importante a e´ té exe´ cutée apre` s jugement. Enfin, il faut signaler que
265 ont obtenu le titre de de´ porté politique, soit plus d’un tiers du groupe, mais
pre` s de la moitié des personnes pour lesquelles un dossier de demande de titre a
e´ te´ constitue´ . De plus, 120 ont obtenu le titre de de´ porté re´ sistant, soit plus de
22 % des déporte´ s ayant de´ pose´ une demande de pension 1 .
Cependant, un problème de sources et de me´ thodologie s’est posé ici. En
effet, pour les autres de´ portés depuis le Reich, la de´ marche suivie a e´ te´ , le plus
souvent, de partir des listes d’entrée ou de présence dans les différents KL, puis
d’identifier les « arrête´ s en Allemagne » par l’exploitation du fichier national ou
des dossiers statuts en particulier 2 . Pour les de´ portés interne´ s seulement dans
des prisons, les noms ont e´ te´ collecte´ s de fac¸ on moins syste´ matique. Tout
d’abord, une liste e´ tablie par le Comite´ d’Histoire de la Seconde Guerre
mondiale a donné les premiers noms qui ont e´ te´ vérifie´ s graˆce aux archives
conservées au Ministère de la De´ fense. Leur exploitation a permis d’en trouver
de nouveaux par la reconstitution d’affaires. Mais ensuite, la recherche des
« arrête´ s en Allemagne » de´ tenus dans des KL a e´ te´ privile´ giée puisqu’elle
e´ tait plus facile a` baliser. En effet, les sources concernant les prisons et les
tribunaux allemands sont nombreuses mais disperse´ es au Ministe` re de la
De´ fense et, faute de temps, seuls des sondages ont pu eˆtre menés. Ainsi, il
faut bien préciser qu’il ne s’agit ici que d’une première estimation, minimum, du
nombre total de Français arrête´ s sur le territoire du Reich n’ayant connu qu’un
parcours de prisons en Allemagne.
De` sa` présent, les caracte´ ristiques majeures de ce groupe peuvent, ne´ anmoins,
eˆtre mises en valeur. Pre´ sente-t-il des particularite´ s par rapport aux
« arrête´ s en Allemagne » de´ portés dans des camps de concentration?
Tout d’abord, on ne note pas d’e´ carts majeurs au niveau de la composition
du groupe. Les diffe´ rentes catégories sont pre´ sentes dans des proportions a`
peu près similaires. En effet, parmi ce groupe, figurent 373 requis du travail,
110 travailleurs volontaires, 100 prisonniers de guerre transforme´ s ou non en
travailleurs libres, 30 Alsaciens-Mosellans incorpore´ s de force dans la Wehrmacht,
24 travailleurs sans pre´ cision de la nature du de´ part de France (volontaire
ou forcé), 14 Français expatrie´ s (5 en Belgique, 5 en Hongrie, 3 en Allemagne
et 1 en Pologne), 4 patriotes proscrits, 2 re´ sistants en mission en
Allemagne et en Italie 3 . Enfin, on ignore la raison de la pre´ sence hors de
France pour 109 de´ porte´ s.
Les arrestations ont lieu sur l’ensemble du territoire du Reich et dans les
pays occupés par l’Allemagne (hors la France) : Allemagne, Autriche, Belgique,
Estonie, Hongrie, Italie, Norvège, Tchécoslovaquie, Ukraine et Yougoslavie 4 .
Du fait de cette dispersion ge´ ographique des lieux d’arrestation, on enregistre
la mention de pre` s de 350 noms diffe´ rents de prisons. Cependant,
quelques-unes se distinguent plus particulie` rement par le nombre de détenus
qui y ont e´ te´ incarce´ re´ s. Elles correspondent d’abord aux villes du Nord de
l’Allemagne : Brunswick arrive en teˆte (74 de´ tenus) puis Berlin (65), Lu¨ beck
(46), Hambourg (36), Brandenbourg (29), a` l’est de Berlin, Hallendorf (27),
dans la banlieue de Brunswick, Hanovre (21) ou Celle (20), au nord-est d’Ha-
1 Pour ces 766 de´ porte´ s, on compte 535 demandes de titres dont 421 ont e´ te´ satisfaites : 265 ont obtenu le titre de de´ porte´ politique, 120 le titre de de´ porte´ re´ sistant,
27 le titre d’interne´ politique et 9 le titre d’interne´ re´ sistant.
2 Pour les sources utilise´ es, voir la pre´ sentation ge´ ne´ rale des de´ porte´ s arreˆte´ s sur le territoire du IIIe Reich (introduction du Livre-Me´ morial).
3 Pour l’explication de ces termes, voir la pre´ sentation ge´ ne´ rale des de´ porte´ s arreˆte´ s sur le territoire du IIIe Reich (introduction du Livre-Me´ morial).
4 Les lieux d’arrestation sont connus pour 671 de´ porte´ s (87,6 %).