09.01.2013 Views

Liste des déportés de France par mesure de

Liste des déportés de France par mesure de

Liste des déportés de France par mesure de

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

memorial_6 - 30.4.2004 - page 1612<br />

III.17. Les <strong>de</strong>´porte´s arreˆte´s sur le territoire du III e Reich (hors Alsace-Moselle) et interne´s au KL Stutthof<br />

Effectif recense´ : 267 hommes et 7 femmes<br />

Matricules extreˆmes : 11958-105261<br />

Dates d’arrivée extreˆmes : 27/09/1941-12/01/1945<br />

Situations : Libe´re´s <strong>par</strong> les autorite´s alleman<strong><strong>de</strong>s</strong> : 103 37,6 %<br />

De´ce´<strong>de</strong>´s et dis<strong>par</strong>us en <strong>de</strong>´portation : 47 17,2 %<br />

Rentre´s <strong>de</strong><strong>de</strong>´portation : 80 29,2 %<br />

Situations non connues : 44 16 %<br />

La cre´ ation du KL Stutthof est <strong>de</strong>´ cidée <strong>de</strong>` s l’occupation <strong>de</strong> Danzig <strong>par</strong> les<br />

Allemands, au mois d’août 1939, avant meˆme le <strong>de</strong>´ but <strong>de</strong> la guerre contre la<br />

Pologne. Le camp est situe´ a` 36 kilomètres a` l’est <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Danzig (Gdańsk,<br />

Pologne) et a` 2 kilome` tres <strong>de</strong> la Baltique. Il ne s’agit a` l’origine que d’un<br />

Son<strong>de</strong>rlager (camp spe´ cial) et il n’est transformé en KL que le 20 fe´ vrier<br />

1942. Au <strong>de</strong>´ <strong>par</strong>t, il est <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné aux <strong>de</strong>´ portés polonais non juifs mais, très vite,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> politiques et <strong><strong>de</strong>s</strong> criminels allemands y sont aussi enfermés ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Sovie´ tiques qui constituent, apre` s l’attaque alleman<strong>de</strong> contre l’URSS, le groupe<br />

le plus important. Les juifs arrivent en nombre ensuite, surtout en 1944, et a`<br />

<strong>par</strong>tir du mois <strong>de</strong> juillet, ils repre´ sentent environ 70 % <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>´ tenus.<br />

Peu nombreux sont les Français non juifs qui ont e´ te´ <strong>de</strong>´ porte´ sauKL<br />

Stutthof. Quelques-uns y ont e´ te´ transfére´ s apre` sun<strong>de</strong>´ <strong>par</strong>t <strong>de</strong> <strong>France</strong> et une<br />

<strong>de</strong>´ tention dans une ou plusieurs prisons ou a` l’issue d’un passage dans un ou<br />

plusieurs KL <strong>par</strong>mi lesquels Dachau ou Natzweiler. Mais, la majorite´ l’a e´ te´<br />

<strong>de</strong>puis l’Allemagne ou les territoires occupe´ s<strong>par</strong>lesnazis.Letravail<strong>de</strong><br />

Marek Orski 1 et notamment sa liste <strong><strong>de</strong>s</strong> déporte´ s français <strong>de</strong>´ tenus au<br />

Stutthof, ainsi que l’exploitation d’une secon<strong>de</strong> liste <strong>de</strong> meˆme nature remise<br />

<strong>par</strong> la Croix-Rouge <strong>de</strong> Varsovie 2 , ont permis d’i<strong>de</strong>ntifier 274 Français, hommes<br />

et femmes, entrant dans cette cate´ gorie.<br />

Plusieurs groupes se distinguent <strong>par</strong>mi ces 274 <strong>de</strong>´ porte´ s. On compte, en<br />

effet, 56 requis du travail, 41 travailleurs volontaires et 15 prisonniers <strong>de</strong> guerre<br />

transforme´ s ou non en travailleurs civils 3 .Aces112<strong>de</strong>´ porte´ s, s’ajoutent<br />

50 travailleurs pour lesquels la nature du <strong>de</strong>´ <strong>par</strong>t <strong>de</strong> <strong>France</strong> est ignorée (volon-<br />

214<br />

taire ou forcé) et 26 pour lesquels on ne posse` <strong>de</strong> aucun renseignement. Le<br />

<strong>de</strong>rnier groupe est constitue´ <strong>par</strong> 86 membres <strong>de</strong> la LVF 4 .<br />

Le premier Français est enregistré au KL Stutthof dès l’anne´ e 1941, alors<br />

que le camp n’est officiellement encore qu’un camp pour détenus civils (Zivilgefangenenlager)<br />

etuncamp<strong>de</strong>re´ e´ ducation <strong>par</strong> le travail (Arbeitserziehungslager).<br />

Jean Maurisse travaille pour la socie´ te´ Schichau a` Ebling quand<br />

il est arrête´ le 26 septembre 1941 en raison <strong>de</strong> sa <strong>par</strong>ticipation a` un groupe<br />

anti-pe´ tainiste. Il est transfe´ re´ au Stutthof le 27 septembre 1941 et, apre` s<br />

32 jours <strong>de</strong> <strong>de</strong>´ tention, il est libe´ re´ et remis au travail dans son usine. Le<br />

second Français, Jacques Gaudu, arrive au camp le 18 fe´ vrier 1942 et en est<br />

libe´ re´ le 14 mars suivant. Toutes les autres arrivées <strong>de</strong> Français arrête´ s sur<br />

le territoire du Reich, n’ont lieu qu’après fe´ vrier 1942, alors que le camp du<br />

Stutthof est <strong>de</strong>venu un KL. On en note 6 pour le reste <strong>de</strong> l’anne´ e 1942, 68<br />

en 1943, 194 en 1944 et 2 en janvier 1945. La date d’entrée au camp n’est<br />

pas connue pour 2 <strong>de</strong>´ porte´ s. Mais le mois d’octobre 1944 concentre a` lui<br />

seul 107 entre´ es (39 % environ), du fait notamment <strong>de</strong> l’arrive´ e au camp <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

86 membres <strong>de</strong> la LVF.<br />

L’une <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>par</strong>ticularite´ s du KL Stutthof est <strong>de</strong> remplir la fonction d’Arbeitserziehungslager,<br />

c’est-a` -dire <strong>de</strong> camp <strong>de</strong> re´ e´ ducation <strong>par</strong> le travail, meˆme<br />

apre` s sa transformation en KL. Les <strong>de</strong>´ tenus ne sont alors interne´ s que<br />

quelques semaines et au plus quelques mois avant une remise au travail.<br />

Cette utilisation spe´ cifique d’un KL a <strong>de</strong>´ ja` e´ te´ mise en valeur, en <strong>par</strong>ticulier<br />

pour le KL Dachau ou` la proportion <strong><strong>de</strong>s</strong> arrête´ s sur le territoire du III e Reich<br />

1 Orski Marek, Des Français au camp <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> Stutthof (1941-1945), Muzeum Stutthof w Sztutowie, Gdansk, 1995. Sa liste comprend les noms <strong>de</strong> 590 Franc¸ ais<br />

dont 159 <strong>de</strong>´ tenus d’e´ ducation, 135 <strong>de</strong>´ tenus politiques, 147 juifs, 109 SS-Charlemagne, 39 sans cate´ gorie marque´ e, et 1 <strong>de</strong>´ tenu <strong>de</strong> police. Le meˆme auteur a publie´ une<br />

monographie plus comple` te sur ce camp en 1999, he´ las dans sa version originale polonaise non traduite en franc¸ ais a` ce jour.<br />

2 Cette liste est conserve´ e au Ministe` re <strong>de</strong> la De´ fense a` Caen sous la cote LA 21138-21140. Elle comprend 107 noms <strong>de</strong> Français <strong>de</strong>´ porte´ s au KL Stutthof.<br />

3 L’explication <strong>de</strong> ces termes est a` chercher dans la pre´ sentation ge´ ne´ rale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>´ porte´ s arreˆte´ s sur le territoire du IIIe Reich (introduction du Livre-Me´ morial).<br />

4 LVF : Le´ gion <strong><strong>de</strong>s</strong> Volontaires Français contre le bolchevisme. Cette organisation militaire regroupant <strong><strong>de</strong>s</strong> Franc¸ ais volontaires pour combattre sur le front <strong>de</strong> l’Est au coˆte´ <strong>de</strong><br />

l’Allemagne nazie est cre´ e´ e le 7 juillet 1941 sur l’initiative <strong>de</strong> Jacques Doriot, chef du Parti populaire français, et <strong>de</strong> Marcel De´ at, chef du Rassemblement national populaire.<br />

De juillet 1941 a` mai 1943, 6 429 volontaires sont engage´ s (sur 19 788 candidats) et reveˆtent l’uniforme allemand frappe´ d’un e´ cusson tricolore. En mai 1943, la LVF<br />

compte 2 317 hommes. Au moment <strong>de</strong> sa dissolution en aouˆt 1944, les le´ gionnaires sont inte´ gre´ s dans <strong><strong>de</strong>s</strong> divisions SS, en <strong>par</strong>ticulier la division SS Charlemagne. La FMD<br />

a choisi <strong>de</strong> pre´ senter ces 86 le´ gionnaires au milieu <strong><strong>de</strong>s</strong> autres noms, son objectif ayant toujours e´ te´ <strong>de</strong> prendre en compte l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>´ porte´ s<strong>de</strong>re´ pression quels que<br />

soient leur activite´ durant le conflit ou le motif a` l’origine <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>´ portation.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!