Gouvernement de Abbas El Fassi - Maroc Hebdo International
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© Ph.AFP<br />
POLITIQUE<br />
Nicolas Sarkozy est attendu du lundi 22 octobre au mercredi<br />
24 octobre 2007 pour sa première visite d’Etat au <strong>Maroc</strong>.<br />
Un agenda chargé attend le prési<strong>de</strong>nt français.<br />
Une visite<br />
très attendue<br />
Rabat ne voulait pas d’une visiteéclair<br />
du prési<strong>de</strong>nt français.<br />
Encore moins comme ultime<br />
et marginale étape d’un périple maghrébin<br />
mené au pas <strong>de</strong> charge, après<br />
l’Algérie voisine et la Tunisie, en juillet<br />
2007. Nicolas Sarkozy le bouillonnant,<br />
l’ultra-pressé, le “ je-n’en-fais qu’à ma<br />
tête et je sais ce que je fais” s’est donc<br />
finalement plié aux “contraintes du<br />
calendrier royal”, alors servies en alibi<br />
par Taïeb <strong>Fassi</strong> Fihri, le ministre <strong>de</strong>s<br />
Affaires étrangères et <strong>de</strong> la Coopération.<br />
La rupture voulue par Nicolas Sarkozy<br />
avec le paternalisme exercé jusque-là<br />
par les hôtes <strong>de</strong> l’<strong>El</strong>ysée à l’égard <strong>de</strong><br />
l’ancien protectorat français, dont le <strong>de</strong>rnier,<br />
Jacques Chirac, se fera peut-être.<br />
Mais en douceur, et surtout pas question<br />
<strong>de</strong> brusquer ni <strong>de</strong> froisser les sensibilités<br />
chérifiennes.<br />
C’est que, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> tout tapage médiatique<br />
ou polémique <strong>de</strong> salon, tout le<br />
mon<strong>de</strong> sait que le <strong>Maroc</strong> reste le partenaire<br />
privilégié <strong>de</strong> la France au Maghreb,<br />
mais on peut aussi avancer sans trop risquer,<br />
dans le mon<strong>de</strong> arabe. Les velléités<br />
<strong>de</strong> changement d’un seul prési<strong>de</strong>nt<br />
ne peuvent pas non plus venir à bout <strong>de</strong><br />
liens historiques et culturels (le français<br />
conserve sa place en tant que première<br />
langue étrangère et près <strong>de</strong> 25.000 ressortissants<br />
français rési<strong>de</strong>nt au <strong>Maroc</strong>)<br />
aussi soli<strong>de</strong>s que ceux unissant le <strong>Maroc</strong><br />
à la France.<br />
Un agenda <strong>de</strong> travail chargé attend donc<br />
le prési<strong>de</strong>nt français, qui <strong>de</strong>vrait se rendre<br />
à Marrakech pour commencer,<br />
Rabat, puis Tanger, du 22 au 24 octobre.<br />
Trois étapes, trois symboles.<br />
Au menu <strong>de</strong>s discussions avec le Palais,<br />
l’accord sur la fourniture d’un TGV au<br />
<strong>Maroc</strong> (pour l’instant, <strong>de</strong>ux tronçons <strong>de</strong><br />
175 km et 200 km sont prévus, entre<br />
Nicolas Sarkozy<br />
tentera-t-il<br />
<strong>de</strong> fourguer<br />
<strong>de</strong>s Rafale<br />
à l’armée <strong>de</strong> l’air<br />
marocaine?<br />
Settat et Marrakech et Tanger et Kénitra)<br />
et l’énergie nucléaire civile, avec l’installation<br />
(encore au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’oral) d’une<br />
centrale aux environs <strong>de</strong> Safi.<br />
Nicolas Sarkozy tentera-t-il, comme le<br />
préten<strong>de</strong>nt certains canards, <strong>de</strong> fourguer<br />
coûte que coûte les Rafale du français<br />
Dassault à l’armée <strong>de</strong> l’air marocaine?<br />
Rien n’est moins sûr, vu l’offre plus intéressante<br />
<strong>de</strong> l’américain Lockheed<br />
Martin.<br />
Autre dossier qui fâche, l’épineux dossier<br />
du Sahara occi<strong>de</strong>ntal, source <strong>de</strong> tension<br />
historique entre Rabat et Alger. A<br />
ce jour, Nicolas Sarkozy n’a jamais cherché<br />
à aller à contre-courant <strong>de</strong> l’actualité<br />
onusienne sur la question. Le prési<strong>de</strong>nt<br />
français n’est pas inconscient en<br />
tout cas au point <strong>de</strong> prendre une position<br />
tranchée en faveur <strong>de</strong> l’une ou l’autre<br />
<strong>de</strong>s parties qui mettrait à mal sa chère<br />
Union méditerranéenne. D’ailleurs,<br />
celle-ci occupera vraisemblablement<br />
une place centrale dans l’agenda marocain<br />
du prési<strong>de</strong>nt français.<br />
Outre son projet <strong>de</strong> Grand Maghreb si<br />
l’on peut dire, se voulant plus intelligent<br />
et efficient que ce qu’il appelle “l’ancienne<br />
politique arabe <strong>de</strong> la France”,<br />
Nicolas Sarkozy compte également faire<br />
avancer la coopération avec le <strong>Maroc</strong><br />
en terme <strong>de</strong> lutte contre le terrorisme.<br />
Enfin, le chantre <strong>de</strong> l’immigration choisie<br />
passera-t-il outre, dans ses discussions<br />
avec Rabat, la polémique autour<br />
du recours au «dégueulasse» (dixit<br />
Fadéla Amar) test ADN pour le regroupement<br />
familial, sachant que la France<br />
<strong>de</strong>meure une <strong>de</strong>stination fétiche <strong>de</strong> l’immigration<br />
marocaine légale mais aussi<br />
clan<strong>de</strong>stine? Réponse fin octobre.❏<br />
M. Izddine<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt Nicolas Sarkozy<br />
et SM le Roi Mohammed VI.