M. Lovinescu - D3VOLVII - arhivaexilului.ro

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voit une mdnasdre douce < aui
I'aidera d rdalisEr son ddsir d'Aire
mattre .ohez,lzj n, Sans doute,
cnrnule .pour,- no-mbrg--de ses
hdros, la fondation d'une famille
veut-elle combler les manoues
affectifs de I'enfance. Mai6 ce
mariage, d'ori naitront sept gargons
et trois filles, ne lui apporon
raconte qu un peur gargon
demanda : < M. Dickens est
mort Est-ce que le Plre NoEl va
mourir aussi (2) >
f,'lorence Noiville
(l) Comme l'expliqu€ J€dn Gatt€gno
dans son Dickens, paru au Seuil (< Ecrivains
de toujours >) en 1975.
(2) Citd par And16 Maurois dans scs
Etudes anglaises, 1927.
Lo fin du cycle Dickens dons < Lo Pl6iode >
( Maintenant,
e vous d'inventer... D
l'Afflt GotttluN
de Charles Dickens.
Traduit de l'anglais par Lucien
Carrive et Sylvhre Monod.
tl TTYS*RE
DIEDWIN DROOD
de Charles Dickens.
Traduction de Rente Villoteau et
Sylvdre Monod.
Edition publihe sous la direction
de Sylvlre Monod avec, pour ce
volume, la collaboration de
Lucien Carrive.
Gallimard, Bibliothbque de la
PlAiade, I 472 p., 340 F,
jwqu'au 30 avril 1991.
Avec l'Ami commun et le
Mystbre d'Edwin Drood,
s'achbve la publication de l'euvr6
roman€sque de Dickens en
< Pl6iade l. L'entreprise 6tait
monumentale : neuf volumes au
total. L'ddition qui paralt aujourd'hui
rassemble les dernibres
crdations de Charles Dickens :
deux romans de la maturit6,
plus graves, moins < m6lodramatiques
l qu'b l'habitude,
t6moignant d'un changement
dans sa vision du monde.
L'Ami commun (1864) s'ouvre
dans les t6nbbres de la
Tamise, oU s'avance un canot
louche, cha196 de quelque
chose comme ung forme
humaine envelopp6e. lmages
saisissantes de mystbre et de
peur, irruption brutale du bien et
du mal : en quelques pages,
Dickens happe son lecteur dans
une 6trange affaire d'hdritage et
d'assassinat. L'enqu6te fournit
une peinture de divers milieux
sociaux : celui de la toute
potito-bourgeoisie, celui de la
hrute socidt6 avec ses vrais
riches et ses parvenus, celui
des bas-fonds et des
rep6cheurs de cadavres, sans
oublier la Tamise, porsonnagecl6
du roman, avoc ses m€ndiants,
ses criminels, ses
r visions hallucindes de favelas
brdsiliennes rr. Plus que jamais
( tissetand d'histoires t,
Dickens tire l6s fils, distille les
r6v6lations, prOte des aspects
cach6s A ses personnages, puis
rbgle le sort de chacun d'eux
dans un ddnouement qui s'embarrasse
peu de vraisemblance.
Ou'importe : admirablement
6crit et traduit par deux 6minsnts
anglicistes, Sylvbre
Monot et Lucien Carrive, I'Ami
commun est un ouvrage prenant,
rdv6lateur et convaincant.
Et si I'on s'agace parfois des
conventions du roman victorien,
en m6me t€mps que des travers
propros I Dickens - rh6torique,
moralisme, sentimentalasm€, -
on se laisse prendre, une fois
de plus, et avec d6lices, A
toutes ses sdductions.
Dickens est mort avant
d'achever le Mystbre d'Edwin
Drood (18701. En quelques chapitres,
il a pos6 l'intrigue - la
myst6rieuse disparition du jeune
Drood le soir de No6l, - camp6
les personnages, fourni quelques
indices sur le parcours h
suivre, et... plac6 son lecteur
devant une 6nigme d'autant
plus obs6dante qu'il n'en saura
jamais le mot. Torrible frustration
ou charme de l'inachbvement
7 Dickens, dans un dernier
clin d'oeil. semble souffler b ses
lecteurs : c Et maintenant, b
vorrs d'inventer i ma place... l
['. N.
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