2015 CUMINAIVEL #10

8 /// FREITAG, 23. JANUAR 2015 CUMINAIVEL
Côte à côte
Le berger belge malinois est rapide et agile. Il apprend et travail volontiers,
ce qui en fait le compagnon idéal du conducteur de chien ambitieux.
Comment se passe cette collaboration dans la vie civile et militaire
Un hommage au malinois.
Sdt Franziska Brotzer avec le mâle Forman.
sig. / aj. Il n’y a aucune différence, pour
un journaliste du Cuminaivel, entre écrire
un article sur un chien de garde de
l’armée suisse, un chien d’avalanche ou
un chien sanitaire. Dans tous les cas,
on tombe fatalement sous le charme du
malinois. Le berger belge regarde son
vis-à-vis droit dans les yeux et l’examine
d’un regard vigilant, attentif et empreint
de curiosité. Le malinois représente une
variété de bergers belges qui se distingue
par un poil court et une robe fauve charbonnée.
A l’origine utilisé comme chien
de garde ou de chasse, on l’engage souvent
de nos jours comme chien de garde ou
de protection. Il n’est donc pas étonnant
que cette race soit prédominante au sein
de l’armée suisse. Le malinois est connu
pour son courage, son intelligence et sa
santé. Sa corpulence fine et sa légèreté
le rendent très habile et rapide. Un compagnon
idéal selon le sdt Franziska
Brotzer, conductrice de chien en service
pour le WEF. Son mâle Forman, âgé
alors de 4 ans, lui a été confié durant son
école de recrue. Chaque année, ils servent
un mois la patrie et passent le reste
du temps ensemble dans leur maison de
Flums. C’est là que le sdt Brotzer et son
compagnon travaillent pour Securitas
Coire et qu’ils se préparent pour les tests
d’aptitudes du chien de service. On peut
se demander comment ce mâle distingue
ces deux mondes somme tout différents.
D’après le sdt Brotzer : « Le service peut
parfois être assez stressant pour Forman.
Il est vrai que nous travaillons beaucoup
avec le chien et que nous patrouillons
ensemble, mais les contacts directs sont
nettement moins fréquents. Forman et les
autres chiens passent beaucoup de temps
dans leur box d’engagement respectifs, ce
qui laisse peu de place pour les câlins. »
Et justement chez les mâles, qui passent
pour avoir plus de force et de confiance
en soi, cette situation de stress en groupe
peut parfois dégénérer. C’est d’autant
plus frappant au vu des entrainements
intensifs au travers desquels on leur inculque
une obéissance, qu’il serait vain
d’attendre de la part de la plupart des soldats.
Comparé à cela, le temps que passe
la chienne Yunis à la maison de Brigitte
Blumenthal dans le joli village de Cazis
est à peine plus agréable. Celui qui pense
qu’un malinois se garde comme un gentil
toutou se trompe. « Je m’entraine avec
Yunis en moyenne tous les deux jours et
à côté de ça nous nous préparons comme
des sportifs professionnels pour divers
examens d’aptitudes pour chiens », explique
Mme Blumenthal. Les entrainements
intensifs, qui dans leur déroulement sont
comparables aux examens d’aptitudes, se
révèlent payants : depuis que la chienne
issue du chenil de Kistenstein a trois ans,
Brigitte Blumenthal avec sa chienne Yunis.
elle s’est qualifiée chaque année pour les
championnats de Suisse et compte parmi
les 25 meilleurs du pays. De plus, toutes
deux ont remporté la troisième place l’an
dernier, lors du championnat suisse de
chiens d’avalanche. Tout comme le mâle
Forman, Yunis passe aussi beaucoup de
temps dehors, et ce par tout temps. Les
deux conductrices de chien s’accordent
là-dessus : « Il est vrai que le chien se
fatigue plus vite, mais son pelage plus
épais en hiver le protège bien du froid. »
A l’évidence, les deux malinois sont des
chiens très exigeants : ils ont besoin de
mouvement, jouent volontiers et doivent
pouvoir suivre pleinement leur instinct
de chasse. Peu importe que ce cadre leur
soit offert à l’armée ou dans leur vie civile.
Un petit détail symbolise cette complicité
: les biscuits militaires qu’on l’autorise
à croquer de temps en temps, font
partie des péchés mignons de la chienne
Yunis.
Photos: rmo.