EDUCATION 3.19

Thema | Dossier
le même élan, que nous sommes tous partie de cette
aventure humaine, de cette force collective. » Et de souligner
que les élèves sont unanimement et profondément
intéressés par les reflets d’humanité, donc par les témoignages
des adultes qui les accompagnent. Il admire aujourd’hui
encore le silence complet et la concentration qui
règnent en classe lorsque l’on y parle de la vie, de l’humain,
sous tous ses aspects.
Un pas vers le bonheur
Certains élèves de Jean Rambeau nourrissent une image
plus ou moins précise du bonheur, influencée par leur
milieu familial, les médias, les réseaux sociaux. Mais l’enseignant
le souligne : malgré même l’omniprésence (et
parfois l’omnipotence) de ces réseaux, les enfants et les
adolescents sont demeurés les mêmes : « En 35 ans d’enseignement,
je ne constate aucune différence significative
quant à leur écoute ou leur faculté de concentration. Dans
ma pratique, je ne vérifie pas du tout les théories circulant
à ce sujet. »
Et d’ajouter que ses élèves sont encore et toujours
en attente d’exemples, d’expériences, de saine confrontation
d’idées, de partage et d’encouragement. Notre interlocuteur
estime dès lors que l’école, dans sa globalité,
peut aider les élèves à ressentir une véritable estime de
soi, en leur démontrant qu’il est une place pour chacun
dans ce monde. L’inverse est parfois constaté à travers la
notation, mais il n’est surtout pas inexorable : « Dans une
dictée, on peut compter les fautes et donc les lacunes
existantes. Mais on peut aussi mesurer la proportion de
mots justes, et donc révéler le mouvement d’apprentissage.
» Un prisme qui permet de démontrer aux élèves
qu’ils sont sur une pente ascendante et que nul ne peut
dire où et quand leur progression s’arrêtera. « Dans ce
sens, et même si ce n’est pas leur objet, l’enseignement
et l’école mettent le doigt sur un signe d’espérance et
peuvent contribuer au bonheur de leurs élèves. »
Par une image très parlante, Jean Rambeau résume
l’objet fondamental des temps d’enseignement consacré
aux questions philosophiques : « C’est comme si notre
humanité était contagieuse et que l’une de nos tâches
d’enseignants était précisément de refiler la ‹ maladie ›… »
Zusammenfassung Philosophische Diskussionen im
Klassenzimmer sorgen für mehr Menschenfreundlichkeit
Jean Rambeau unterrichtet an der Kantonalen Schule
französischer Sprache in Bern die 5. und 6. Klasse. Er
mag es, mit seinen Schülerinnen und Schülern philosophische
Fragen zu diskutieren. Es gibt keine Tabus,
gewisse Grenzen dürfen aber nie überschritten werden,
beispielsweise wenn es um Intimes oder um den persönlichen
Glauben geht. Mit grossem Enthusiasmus versucht
er, seine Schülerinnen und Schüler mit seiner
Menschenfreundlichkeit anzustecken. Seine bevorzugten
Ansätze sind Literatur, Religionsgeschichte und Wissenschaften.
Seine persönliche Methode, um keine plumpe
Polemik zu provozieren oder nicht die Überzeugungen
der einen oder des anderen anzugreifen, besteht darin,
messbare Begriffe von nicht messbaren Begriffen zu
unterscheiden und diese nie einander gegenüberzustellen.
Seine Überzeugung nach 35 Jahren Berufserfahrung:
Sobald es um den Menschen geht, beteiligen sich die
Kinder aufmerksam und mit Leidenschaft am Unterricht.
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