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Porträt | Portrait Thibault Eyer Partage et communication guident son existence Dominique Eggler Photo : patriceschreyer.com Les auditeurs de RFJ/RJB et les téléspectateurs de MySports connaissent le commentateur sportif passionné et passionnant. Ses élèves apprécient l’enseignant enthousiaste. Entre ces deux mondes (et ses riches loisirs), Thibault Eyer cultive le goût du partage et de l’individualisme, bien moins antinomiques qu’il n’y parat, lorsqu’on pratique l’engagement et la communication avec autant de générosité. Entre les médias et l’enseignement, le cœur de Thibault Eyer ne balance même pas : à quelques mois de son trentième anniversaire, son inépuisable énergie lui permet de concilier deux activités qui lui sont quasiment aussi indispensables. L’enseignement, il est sans doute tombé dedans en observant le plaisir renouvelé de son père, durant « En classe, je me sens vivre. » plus de quatre décennies à l’école de Courgenay. Les médias, il les a rejoints par insatiable curiosité et par passion du sport, du football en particulier, que personne pourtant n’a jamais pratiqué ou spécialement suivi dans sa famille. A 7 ou 8 ans, il s’enflamme pour la Juve et le football italien, dont il porte les couleurs et où il admire Alessandro Del Piero, qui fit les belles heures du club turinois entre 1993 et 2012. Il l’avoue : les larmes lui sont montées aux yeux, lorsque la France a battu l’Italie en finale de l’Euro 2000. Et aujourd’hui encore, il est capable de vous raconter par le menu les matches importants du Mondial 2002. Facteur de vie sociale Enfant de Courgenay, Thibault Eyer milite en 4 e ligue au FC Movelier, une équipe de potes. Petit, comme d’innombrables garçons, il a rêvé brièvement de gagner sa vie sur les terrains. Mais très vite l’utopie a donné naissance à une véritable passion pour le sport, au sens large : « Je suis un spectateur né. » Un spectateur du genre esthète, qui s’intéresse à de nombreuses disciplines, qui apprend les règles du cricket lorsqu’il voyage en Inde, qui suit le baseball autant que le ski. Plus qu’une passion, une véritable culture, basée non seulement sur le plaisir du spectacle et du suspense, mais également sur des convictions. En estimant tout d’abord que l’on attache bien trop d’importance à la technique de chaque discipline : « Le mental y est capital, et dans ce domaine le sport est une véritable école de vie, une source d’équilibre psychologique ; il développe la confiance en soi aussi bien que la remise en question. » En soulignant plus avant le rôle social de cette activité : « Le sport est un pont entre les êtres, un facteur de rencontre, de découverte et d’intégration, il favorise les liens humains, le partage d’émotions, la vie sociale. » Pour rencontrer les autres, au gré de ses voyages, Thibault Eyer table d’ailleurs beaucoup sur le sport : en séjour en Thaïlande, il tape dans le ballon avec de jeunes inconnus qui ne le restent pas longtemps, et découvre leur organisation sociale en même temps que leur pratique particulière du football. En Inde, avec une organisation humanitaire, il participe à un tournoi de football, découvre un autre monde à travers le jeu. A Movelier, il se ▶ <strong>EDUCATION</strong> <strong>3.19</strong> 29