Journal of Film Preservation - FIAF
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ut – c’est évident – de compléter notre activité de présentation que<br />
l’on ne saurait vouloir limiter à la seule production nationale. Il peut<br />
aussi, dans une certaine mesure, avoir une fonction de préservation, futce<br />
localement. Nous obtenons de plus en plus souvent de nos déposants<br />
qu’ils nous confient, dans la mesure du possible, plusieurs copies pour<br />
un même titre, ce qui permet d’assurer à la fois une certaine forme de<br />
conservation et de remplir la fonction de programmation. Dans un pays<br />
aussi petit que le nôtre, il n’est pas rare toutefois que les films soient distribués<br />
en une seule copie ou qu’au terme de l’exploitation une seule<br />
copie ait survécu. Dans ce cas-là, cette copie unique nous étant confiée<br />
en dépôt, nous nous interdisons de la présenter puisque nous ne<br />
détenons pour elle aucun matériel de protection ni positif, ni négatif.<br />
Cette règle, nos déposants la respectent eux-mêmes de plus en plus souvent<br />
et évitent de nous retirer un matériel qu’ils savent unique dans<br />
notre pays.<br />
Je voudrais terminer par deux mots qui résument mes convictions personnelles<br />
dans cette affaire. C’est d’abord le mot “dialogue”. Je reviens ici<br />
aux négociations qui ont suivi l’initiative du Conseil de l’Europe et qui<br />
ont débouché dans les textes reproduits dans le reader constitué par<br />
Hoos Blotkamp, et je ne crois pas me tromper en disant que ni les producteurs<br />
ni les représentants des cinémathèques n’ont été entièrement<br />
heureux des résultats tels qu’ils se traduisent dans ces textes, et ce pour<br />
des raisons évidemment opposées. Mais je crois (et la présence de Mme<br />
Piaskowski en témoigne) que nous avons, les uns et les autres, été très<br />
heureux de nous asseoir à une même table et d’entamer un dialogue, que<br />
nous nous sommes promis de ne pas interrompre. Je crois que nous<br />
devons, d’une manière aussi transparente que possible, démontrer l’efficacité<br />
de notre rôle aux producteurs, dans quelle mesure il est indispensable<br />
non seulement à la sauvegarde de notre patrimoine<br />
cinématographique commun, mais aussi qu’il peut dans certains cas<br />
servir leurs intérêts immédiats. Les producteurs, quant à eux, devraient<br />
revoir l’image qu’ils ont trop souvent de nous, qui ressemble davantage à<br />
celle de Errol Flynn dans The Sea Hawk qu’aux archivistes d’aujourd’hui.<br />
L’autre mot-clé, et là je m’adresse à mes camarades de la <strong>FIAF</strong>, c’est “autocritique”.<br />
Seul le sérieux de notre travail de conservation et de préservation<br />
peut convaincre les producteurs de nous accorder leur confiance.<br />
Nous avons voulu une <strong>FIAF</strong> largement ouverte, où se trouvent rassemblés<br />
différents types d’institutions, réparties selon diverses catégories.<br />
La préservation du patrimoine cinématographique n’est pas la priorité de<br />
certaines d’entre elles. Nous le savons tous, mais nous avons pensé qu’il<br />
était enrichissant néanmoins d’établir avec elles des liens plus étroits, au<br />
travers de notre Fédération. Pour toutes sortes de raisons – exiguïté des<br />
collections, nécessité de ressources financières, obligations politiques –,<br />
certains ont orienté leurs activités vers la présentation au détriment parfois<br />
de la préservation. Cela doit être clairement dit et assumé. Entre<br />
nous aussi, il y a un dialogue à mener, des règles à préciser, qui nous<br />
permettront de poursuivre de manière constructive le dialogue entamé<br />
avec les producteurs.<br />
7 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 53 / 1996