The Journal of the Siam Society Vol. LXXXVI, Part 1-2 ... - Khamkoo

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La formation des reseaux d'eclwnges reliant I 'Asie du Sud et I 'Asie du Sud-Est de !'ere chretienne et au plus tard vers le milieu du Illc siecle de notre ere. Les temoignages apportes par les fouilles de Chansen nous mettent done en presence d' une des plus anciennes dates indiquant !'existence d'une influence indienne en Asie du Sud-Est. Mais, contrairement a Bronson qui pensait que le peigne etait bouddhique et marquait !'apparition du bouddhisme en Asie du Sud Est, nous avons montre que cette assertion etait douteuse. Neanmoins, cet auteur constate que I' influence indienne est deja fortement implantee des le milieu du rer siecle de notre ere (Bronson and Dales 1973 42); cela confirme done !'idee que des contacts entre Ia Thai'Iande et le souscontinent Indien se sont etabli s avant l' ere chretienne. Sur le site de Chansen et, a !'oppose, de Ban Don Ta Phet, les premieres traces de contacts ne sont pas visibles avant les premiers siecles de notre ere. Au total, Ia premiere phase dans le processus de formation des echanges entre I' Asie du Sud et Ia Tha'ilande semble debuter vers le lli-Il 0 siecle et plus certainement vers le nc-rcr siecle avant notre ere et s'achever vers le 11-Illc siecle de notre ere. De Ia presence en Tha'ilande d'objets indiens ou indianises, que !'on peut qualifier d'articles de prestige, nous pouvons conc1ure que, des cette epoque, les echanges entre Ie sons-continent lndien et Ia Thallande furent sans doute relativement frequents. Les temoignages archeologiques qui relevent de Ia deuxieme phase sont plus abondants et diversifies que ceux de Ia precedente. Khuan Lukpad (Khlong Thom, dans Ia province de Krabi) est un site tres pille. II a cependant livre une quantite importante de perles decorees en verre et un pendentif en forme de lion qui semblent pouvoir etre compares aux productions du nord et du nord-est du souscontinent Indien (Veraprasert 1992 et Bronson 1990). Selon Glover (1990: 6), les sceaux a motifs classiques, principalement en cornaline, sur lesquels est representee Ia deesse Tukhe/ Fortune et deux coqs combattants (Figure Sa et b), ainsi que les sceaux a motifs animaliers, sont d' un type romain date de Ia fin du !
Berenice Bellina n'exclut pas l'idee d'une production indienne imitant des types occidentaux, lesquels auraient pu se prolonger en lode bien apres leur declin dans le monde romain. Enfin, un sceau de cornaline qui porte une inscription brahmi a ete date paleographiquement des 1•'-III• siecles de notre ere. Dans le sous-continent Indien, les sceaux de ce type ont ete trouves en lode du Nord-Ouest ainsi qu'en lode Centrale (Nagpur) et datent des periodes kouchanes et gupta (Ray 1991: 359). Deux autres sceaux presentent une inscription pallava et datent du VI-IX• siecle (Bronson 1990: 217). La comparaison des sceaux de Khuan Lukpad avec des sceaux indiens nous conduit a faire deux remarques. La premiere concerne la datation. Ces sceaux semblent indiquer des relations entre le sous-continent Indien et la peninsule Malaise, qui se seraient etendues des les premiers siecles de notre ere, depuis le III• siecle jusqu'au IX• siecle. Par leur style ou par une etude paleographique, certains sceaux, en particulier ceux a motifs classiques et celui a ecriture brahmi de Khuan Lukpad, peuvent etre dates d'une periode allant du 1er au III• siecle apres notre ere. Mais rien n'indique que ces datations qu' on leur attribue correspondent a leur date d'arrivee ou a leur date de fabrication. Nous pensons, pour notre part, que seule la datation du III• siecle peut-etre retenue. Trois raisons viennent appuyer notre hypothese. La premiere est que ces objets soot sou vent detaches d'un contexte stratigraphique, soit parce qu'ils ont ete trouves fortuitement, soit encore parcequ'ils soot issus de fouilles anciennes, soit enfin parce qu'ils se trouvaient dans des couches perturbees par les pillages. La deuxieme raison est que, meme si ces sceaux soot des importations indiennes et qu'ils ont ete fabriques en lode selon des modeles occidentaux, nous ne pouvons exclure que ces modeles aient ete utilises en lode bien apres le moment de leur declin dans le monde occidental. La troisieme raison est que si ces sceaux soot veritablement occidentaux, la date de leur arrivee en Asie du Sud-Est a peut-etre eu lieu bien apres leur fabrication. Pour ces raisons, nous pensons qu' il serait plus prudent de ne retenir que le III• siecle. La deuxieme remarque a trait aux regions concernees. Tandis que les plus anciens specimens sembleraient trouver des paralleles dans le nord-ouest et dans le centre du souscontinent lndien (sceaux a motifs classiques, animaliers, sceau a inscription brahmi), les autres sceaux plus recents (a inscription pallava) soot lies a l'Inde du Sud. Kuala Selinsing, sur la cote du Perak en Malaisie, est surtout connu pour la grande quantite de pedes et pour le sceau pallava, date grace ala paleographie du V-VI• siecle, qu'il a livres4• La decouverte de pedes ebaucbees non polies et de blocs carres d'agate et d'onyx a conduit I.H.N. Evans a supposer que les materiaux de certaines pedes qui n'etaient pas accessibles localement, notamment la cornaline, l'agate et le lapis-lazuli, avaient ete importes du sous-continent Indien soit en bloc soit en produits semi-finis (Evans 1932: 82-5). Meme s' il existe de serieuses lacunes dans l'etude de ce type de materiel, il semble que celui de Kuala Selinsing n'indique pas de contacts avec le sous-continent Indien avant le v• siecle de notre ere au plus tot. D'une fa~on generale, nous estimons qu'une etude plus approfondie des pedes et des sceaux sud et sudest asiatiques serait interessante. En effet, bien souvent, nous devons nous contenter d'une comparaison avec un objet indien isole, ce qui ne nous donne pas une vision reelle ni de la production et de la repartition dans le souscontinent lndien, ni d'eventuels liens entre les ateliers sud et sud-est asiatiques. La Thai1ande En Thailande continentale, a Chansen, c' est au cours de cette deuxieme phase qu' appara!t un type de ceramique importee ou dont on puisse considerer que les formes derivent d'un modele indien. Le premier, represente par un specimen unique, est une encolure comportant un long goulot surmonte d'un biberon perfore (Figure 9); il releve de la phase III-IV, c'est-a-dire d'une peri ode qui s' etend du n• au VI• siecle de notre ere. Cette forme appartient a un type de ceramique parfois nommee kundika (Figure 10) et semble appara!tre dans le sous-continent Indien lors des derniers siecles avant notre ere (Coomaraswamy et Kershaw1928-29: 131-3). Elle est assez largement repandue dans la production indienne des Red Polished WareS, qui correspond a une occupation du debut de la 98 Journal of the Siam Society, Vol. 86, Parts 1 & 2
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