arbres aléatoires, conditionnement et cartes planaires - DMA - Ens
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Enfin, les <strong>arbres</strong> de Lévy apparaissent comme les seules limites possibles pour des suites<br />
d’<strong>arbres</strong> de Galton-Watson convenablement changés d’échelle. Nous renvoyons le lecteur aux<br />
theorèmes 2.2.1 <strong>et</strong> 2.2.3 pour des énoncés précis.<br />
1.2. Arbres continus régénératifs<br />
L’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te partie est de présenter le chapitre 2 de ce travail de thèse, qui est la version<br />
d’un article [53] soumis pour publication. Il s’agit de caractériser les <strong>arbres</strong> de Lévy par une<br />
propriété de régénération.<br />
Introduisons pour cela quelques notations. Si (T ,d) est un arbre réel compact enraciné en ρ,<br />
on note H(T ) sa hauteur c’est-à-dire<br />
H(T ) = max {d(ρ,σ) : σ ∈ T } .<br />
De plus, pour t,h > 0, on définit Z T (t,t + h) comme le nombre de sous-<strong>arbres</strong> de T issus du<br />
niveau t <strong>et</strong> de hauteur strictement supérieure à h. Duquesne & Le Gall [22] ont montré que la<br />
mesure Θ ψ vérifie la propriété de régénération suivante :<br />
(R) pour t,h > 0 <strong>et</strong> p ∈ N, sous la mesure Θ ψ (· | H(T ) > t) <strong>et</strong> conditionnellement à<br />
l’événement {Z T (t,t + h) = p}, les p sous-<strong>arbres</strong> de T issus du niveau t <strong>et</strong> de hauteur<br />
strictement supérieure à h sont indépendants <strong>et</strong> de loi Θ ψ (· | H(T ) > h).<br />
La propriété (R) est l’analogue pour des <strong>arbres</strong> continus de la propriété de régénération des<br />
<strong>arbres</strong> de Galton-Watson. Nous avons montré que c<strong>et</strong>te propriété caractérise les “lois” des <strong>arbres</strong><br />
de Lévy parmi les mesures infinies sur T.<br />
Théorème 1.2.1. Soit Θ une mesure infinie sur (T,GH) telle que Θ(H(T ) = 0) = 0 <strong>et</strong><br />
0 < Θ(H(T ) > t) < +∞ pour tout t > 0, <strong>et</strong> satisfaisant la propriété (R). Alors il existe un<br />
processus de branchement à espace d’états continu s’éteignant presque sûrement, de mécanisme<br />
de branchement ψ, tel que Θ = Θ ψ .<br />
L’idée principale de la preuve du théorème 1.2.1 est d’approcher les <strong>arbres</strong> régénératifs par<br />
des <strong>arbres</strong> de Galton-Watson. C<strong>et</strong>te idée repose sur un procédé de discrétisation des <strong>arbres</strong> réels<br />
que nous allons décrire brièvement.<br />
On se donne ε > 0, n ≥ 1 <strong>et</strong> un arbre réel T ∈ T de hauteur H(T ) vérifiant (n + 1)ε <<br />
H(T ) ≤ (n + 2)ε. Pour chaque k ∈ {0,1,... ,n}, on note σ1 k,... ,σk m k<br />
les somm<strong>et</strong>s de T à la<br />
génération kε (c’est-à-dire à distance kε de la racine) dont sont issus les sous-<strong>arbres</strong> de T au<br />
dessus du niveau kε <strong>et</strong> de hauteur strictement supérieure à ε. Chaque somm<strong>et</strong> σi<br />
k+1 appartient à<br />
un sous-arbre issu d’un élément σj k i<br />
de l’ensemble {σl k : 1 ≤ l ≤ m k }. On dit alors que l’individu<br />
σi k+1 est issu de σj k i<br />
. Une difficulté provient du fait que l’ordre entre les individus σi k+1<br />
1<br />
,... ,σi k+1<br />
l j<br />
issus d’un même parent σj k n’est pas défini. En ordonnant uniformément ces individus, on peut<br />
construire un arbre planaire A ε (T ) rendant compte de la généalogie dans l’arbre réel T de la<br />
collection de points {σi k : 1 ≤ i ≤ m k, 1 ≤ k ≤ n}.<br />
La propriété de régénération (R) nous assure alors que si T est distribué selon la mesure<br />
de probabilité Θ(· | (n + 1)ε < H(T ) ≤ (n + 2)ε), l’arbre planaire A ε (T ) est un arbre de<br />
Galton-Watson conditionné à avoir une hauteur égale à n.<br />
Dans ce travail, nous nous sommes également intéressés aux mesures de probabilité sur T<br />
vérifiant la propriété de régénération (R).<br />
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