The Carpathians - University of British Columbia
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tout récemment traduits en anglais - ont<br />
été discrètement placées en fin d'article.<br />
Elles sont là pour nous rappeler de façon<br />
opportune la dimension symbolique indispensable<br />
dans le jeu dialectique entre le<br />
particulier et l'universel, qu'il faudrait sûrement<br />
mieux explorer qu'on ne le fait<br />
actuellement pour maîtriser ce problème.<br />
L'étude de Bernard Dagenais sur La crise<br />
d'octobre et les médias: le miroir à dix faces<br />
appartient à une toute autre sphère: celle<br />
du petit monde étriqué où il s'agit des<br />
tribulations des "deux peuples fondateurs".<br />
Il est inévitable que la lecture de cet ouvrage,<br />
où l'on suit dans les menus détails une<br />
mesquine affaire de politique intérieure,<br />
doive se ressentir de la comparaison sousjacente<br />
inévitable que fait le lecteur avec les<br />
perspectives géopolitiques dont il a été<br />
question ci-dessus. Or, même sans une telle<br />
lecture comparative, l'ouvrage de Dagenais<br />
n'a rien de très attrayant. Essayer de dire<br />
quoi que ce soit d'intéressant sur un thème<br />
aussi rebattu que la fameuse "crise d'octobre"<br />
de 1970 est déjà une gageure, et la<br />
façon dont s'y prend l'auteur n'a rien pour<br />
faciliter sa tâche. L'idée principale n'est<br />
cependant pas mauvaise en soi: il s'agit<br />
d'exploiter toute la variété des descriptions<br />
que les médias de l'époque ont véhiculé à<br />
propos de cette affaire. Selon l'auteur, il en<br />
ressort une histoire à dix "faces", ou plus<br />
précisément dix façons différentes de voir<br />
la crise: "comme un fait divers, un drame<br />
humain, une activité policière, comme un<br />
lieu de réflexions morales ou de considérations<br />
économiques, comme un événement<br />
d'envergure internationale, un fait de presse,<br />
un geste révolutionnaire, une affaire politique<br />
ou comme un sujet d'indifférence."<br />
L'auteur a vite fait de nous persuader de<br />
la pertinence d'une telle approche.<br />
Malheureusement, l'exécution n'est pas à la<br />
hauteur de la conception initiale. La documentation,<br />
il est vrai, est abondante, mais<br />
elle est très fragmentaire et présentée de<br />
façon décousue. Il est possible que cela<br />
fasse partie de toute une stratégie, celle de<br />
vouloir atteindre le grand public. C'est une<br />
hypothèse qui est confirmée par la composition<br />
hâtive et très peu littéraire de l'ouvrage,<br />
qui le rend, certes, d'une lecture<br />
commode et facile, mais aussi peu apte à<br />
provoquer la réflexion. Il n'empêche que<br />
c'est un livre qui, ne serait-ce que par sa<br />
conception, peut servir à rappeler aux<br />
lecteurs ces événements dans toute leur<br />
complexité.<br />
Réunir en un volume sous le titre cocasse<br />
Criss d'octobre! quelques nouvelles policières<br />
ou "noires", dont les thèmes sont plus<br />
ou moins rattachés aux événements d'octobre<br />
1970, voilà une excellente idée de la part<br />
de Richard Poulin (éd) et d'une maison<br />
d'édition ontarienne (Les Editions du<br />
Vermillon). Leur but est d'ailleurs double:<br />
ils se proposent également de promouvoir<br />
la littérature policière en général au Canada<br />
français, qui a sans doute pris un certain<br />
retard par rapport aux autres littératures<br />
comparables.<br />
Il est certain que ce volume ne fera pas<br />
date dans les annales de la littératurs policière.<br />
Il confirme que c'est un genre qui au<br />
Canada français en est encore aux balbutiements.<br />
Mais les huit auteur(e)s réuni(e)s<br />
à cette occasion font preuve d'assez d'esprit<br />
d'invention et de savoir-faire pour que<br />
l'avenir du genre se présente sous de<br />
meilleurs auspices sous ces latitudes. C'est<br />
déjà beaucoup, dans le cadre si étroit qui<br />
leur a été imposé, de pouvoir composer des<br />
intrigues qui se tiennent, que ce soit du<br />
côté de l'horreur, du mystère, des traumatismes<br />
individuels ou collectifs etc. Ce qui<br />
manque le plus dans la plupart de ces récits,<br />
c'est l'effet de surprise si nécessaire au<br />
bon fonctionnemnt du genre. Du point de<br />
vue de l'écriture, il y aurait également à<br />
redire, car le genre policier est au moins<br />
aussi exigeant à ce propos que les genres<br />
plus à l'honneur. Comme il fallait s'y attendre,<br />
ce sont les auteurs les plus chevronnés<br />
comme Gilles Pellerin et Maurice Gagnon