2 La formulation <strong>Galerkin</strong> Discontinu considérée (GD)La formulation <strong>Galerkin</strong> Discontinu considérée pour la résolution <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Maxwell <strong>dans</strong> ledomaine temporel est <strong>un</strong>e formulation non dissipative, basée sur <strong>un</strong>e approximation centrée <strong>de</strong>s flux, utilisant<strong>un</strong>e technique <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> masse basée sur <strong>de</strong>s intégrations par formule <strong>de</strong> quadrature<strong>de</strong> Gauss et <strong>de</strong>s maillages constitués <strong>un</strong>iquement <strong>de</strong> cellules hexaédriques. Par <strong>un</strong> choix judicieuxd’espace d’approximation, elle permet aussi d’éviter le stockage <strong>de</strong>s matrices <strong>de</strong> rigidité. On présente<strong>dans</strong> ce chapitre <strong>un</strong> peu technique les principes <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>. Certains résultats sont démontrés,d’autres non du fait <strong>de</strong> leur complexité. On pourra se référer à [5] pour plus <strong>de</strong> détails.2.1 Formulation variationnelleSoit le problème défini sur Ω :⎧ε ∂ t E + σE = ∇ × H <strong>dans</strong> Ω,⎪⎨µ ∂ t H = −∇×E <strong>dans</strong> Ω,E(x, 0) = E ⎪⎩0 (x), H(x, 0) = H 0 (x) <strong>dans</strong> Ω,E × n = 0 sur ∂Ω,(3)avec (E, H) le champ électromagnétique appartenant à [H rot (Ω)] 6 pour que (3) soit bien posé. Poursimuler l’espace libre, on utilise <strong>de</strong>s couches PML autour du domaine.Soit T <strong>un</strong> maillage hexaédrique <strong>de</strong> Ω tel que Ω =⋃ K et soit l’espace <strong>de</strong> fonctions test H(T ) ={v ∈ [L 2 (Ω)] 3 ; ∀K ∈ T , v |K ∈ [H 1 (K)] 3 }. Pour chaque K ∈ T , on considère <strong>un</strong>e formulation faible<strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> maxwell en additionnant <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> saut <strong>de</strong>s composantes tangentielles <strong>de</strong>s champsélectrique et magnétique aux surfaces <strong>de</strong>s éléments :∀ K ∈ T , ∀ ψ, φ ∈ H(T ) :⎧ ∫∫∫ε ∂ t E · ψ dx + σE · ψ dx = ∇ × H · ψ dx∫KKK(⎪⎨ + αK∂K[n × (E × n)]] K ∂K + βK ∂K [H × ) n]K ∂K · ψ ds,∫ ∂K∫(4)µ ∂ t H · φ dx = − ∇ × E · φ dx∫KK(⎪⎩ + γK∂K[[E × n]] K ∂K + δK ∂K [[n × (H × ) n)]]K ∂K · φ ds,∂Koù α K ∂K , βK ∂K , γK ∂K , δK ∂Ksont <strong>de</strong>s paramètres constants par faces (et donc définis pour chaque face <strong>de</strong>chaque K ∈ T ) et [[v]] K ∂Kest le saut d’<strong>un</strong>e fonction vectorielle v à travers la frontière <strong>de</strong> K, défini par :– Si Γ = K ∩ K ′ (i.e Γ face interne), alors [[v]] K ∂K = (v| )K ′ Γ− (v| K) Γoù v| Kest la restriction <strong>de</strong>v sur K.– Si Γ = K ∩ ∂Ω (i.e Γ face frontière), alors [[v]] K ∂K = − (v| ) K ΓRemarque 1 Les sauts tangentiels <strong>de</strong>s champs sont naturels <strong>dans</strong> la mesure où ils apparaissent lorsquel’on écrit les équations <strong>de</strong> Maxwell au sens <strong>de</strong>s distributions. Les <strong>de</strong>ux autres termes [[n × (E × n)]] K ∂Ket [[n × (H × n)]] K ∂Ksont <strong>de</strong>s termes dissipatifs qui apparaissent lors d’approximations décentrées <strong>de</strong>sflux.Les coefficients α K ∂K , βK ∂K , γK ∂K , δK ∂Ksont alors utilisés pour avoir <strong>un</strong>e équivalence entre les problèmes(3) et (4) (continuité <strong>de</strong>s champs aux interfaces <strong>de</strong>s cellules et conditions aux limites vérifiées) mais aussipour avoir <strong>un</strong>e certaine stabilité (via <strong>un</strong>e conservation d’énergie) au cours du <strong>temps</strong>.K∈TProposition 2 Il y a équivalence entre les problèmes (3) et (4) si :10
– ∀ Γ = K ∩ K ′ , α K Γ = αK′ Γ , δK Γ = δK′ Γ , βK Γ + βK′ Γ ≠ 0 et γK Γ + γK′ Γ ≠ 0,– ∀ Γ = K ∩ ∂Ω, β K Γ = 0, δK Γ = 0 et γK Γ ≠ 0 (ou αK Γ ≠ 0).Démonstration. On admettra le lemme suivant :Lemme 3 Soient Ω 1 et Ω 2 <strong>de</strong>ux ouverts formant <strong>un</strong>e partition <strong>de</strong> Ω, avec Γ = Ω 1 ∩ Ω 2 . Soit <strong>de</strong> plus <strong>un</strong>efonction v telle que v |Ω1 ∈ [H rot (Ω 1 )] 3 et v |Ω2 ∈ [H rot (Ω 2 )] 3 . Alors v ∈ H(rot, Ω) si et seulement si[v × n]] Γ = 0.• On montre tout d’abord que (3)⇒(4)Soit (E, H) solution <strong>de</strong> (3). Les hypothèses <strong>de</strong> régularité <strong>de</strong>s champs E et H (appartenance à H rot (Ω))permettent d’affirmer, d’après le lemme 3, que :∀ Γ ⊂ ∂K face interne,[[H × n]] K ∂K = 0,[[E × n]] K ∂K = 0,ce qui, injecté <strong>dans</strong> (4), après décomposition <strong>de</strong> ∫ ∂Ken faces internes et externes et en utilisant lesconditions aux limites, donne :⎧ ∫∫∫⎪⎨ε ∂ t E · ψ dx + σE · ψ dx = ∇ × H · ψ dx +∑β K ∂K [[H × n]]K ∂K · ψ ds,KKK∫∫Γ=K∩∂Ω⎪⎩µ ∂ t H · φ dx = − ∇ × E · φ dx +∑δ K ∂K [n × (H × n)]]K ∂K · φ ds.KKΓ=K∩∂ΩOn voit sans difficulté que, sous l’hypothèse β K Γ = 0 = δK Γ ∀ Γ ⊂ ∂Ω, cette expression est exactement(3) que l’on a multiplié par (ψ, φ) et intégré sur K, ce qui démontre l’implication.• On s’intéresse maintenant à la réciproque (3)⇐(4)Soit (E, H) solution <strong>de</strong> (4). On considère <strong>dans</strong> <strong>un</strong> premier <strong>temps</strong> ψ, φ ∈ [D(K)] 3 (fonctions infinimentdifférentiables à support compact <strong>dans</strong> K), les termes <strong>de</strong> bord ∫ ∂Kseront par conséquent nuls. Lesystème (4) s’écrit alors :∀ K ∈ T , ∀ ψ, φ ∈ [D(K)] 3 ,c’est-à-dire :{ 〈ε ∂t E, ψ〉 D ′ ,D + 〈σE, ψ〉 D ′ ,D = 〈∇ × H, ψ〉 D ′ ,D〈µ ∂ t H, φ〉 D ′ ,D = − 〈∇ × E, φ〉 D ′ ,D{ ε ∂t E + σE = ∇ × H <strong>dans</strong> D ′ (K),µ ∂ t H = −∇ × E <strong>dans</strong> D ′ (K),qui entraîne, du fait <strong>de</strong> la régularité <strong>de</strong> E et H (appartenance à L 2 (Ω) et à rotationnel <strong>dans</strong> L 2 (Ω)), lesrelations :∀ K ∈ T , { ε ∂t E + σE = ∇ × H presque partout <strong>dans</strong> K,(5)µ ∂ t H = −∇ × E pp <strong>dans</strong> K.On retrouve donc les équations <strong>de</strong> maxwell (3) <strong>dans</strong> Ω.Pour démontrer qu’il y a continuité tangentielle aux interfaces Γ = K ∩ K ′ , on considère cette foisψ, φ ∈ [D(K ∪K ′ )] 3 , ce qui aura pour effet d’annuler tous les termes <strong>de</strong> bords autre que celui sur Γ <strong>dans</strong>(4). Sachant que [[v]] K Γ = −[[v]]K′ Γet que la normale nK′Γ= −nK Γ, et en utilisant (5), le système (4) écritsur K et sur K ′ donne alors les quatre équations :11