On voit clairement sur l’expression (24) les termes <strong>de</strong> flux parasites qui ne s’annulent <strong>pas</strong> entre cellules<strong>de</strong> classe différente. Dans le cas d’<strong>un</strong>e métho<strong>de</strong> sans <strong>pas</strong> <strong>de</strong> <strong>temps</strong> <strong>local</strong>, ces termes n’apparaissent<strong>pas</strong> et l’énergie est conservée. Si ces termes <strong>de</strong> flux étaient dissipatifs, sous d’éventuelles majorations du<strong>pas</strong> <strong>de</strong> <strong>temps</strong>, le schéma serait stable, car on aurait alors <strong>un</strong>e énergie dissipative. Il n’a <strong>pas</strong> été pour lemoment possible d’établir <strong>un</strong>e telle propriété. Ces flux sont donc susceptibles <strong>de</strong> faire accroître l’énergieet <strong>de</strong> faire exploser le schéma numérique à long terme. Une idée envisageable serait alors d’introduire<strong>de</strong>s facteurs correctifs <strong>dans</strong> le schéma afin d’annuler ces termes 4 .3.4.2 Correction énergétiquePour forcer le schéma à être dissipatif, on peut envisager l’introduction <strong>de</strong> facteurs correctifs sur leschamps. Cependant, on ne peut les introduire <strong>de</strong> n’importe quelle manière. Pour <strong>de</strong>s raisons évi<strong>de</strong>ntesd’efficacité <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>, on ne peut se permettre <strong>de</strong> corriger tous les champs intermédiaires <strong>de</strong>s petitescellules ; on cherche donc plutôt à corriger <strong>un</strong>iquement les champs sur les grosses cellules, soit <strong>un</strong>ecorrection pour E2 n+1 et <strong>un</strong>e pour H n+ 1 22 . Mais <strong>un</strong>e autre raison, plus subtile, a guidé notre choix. Eneffet, il ne sera raisonnablement possible <strong>de</strong> corriger les champs qu’après avoir effectué toutes les étapesdu schéma, car sinon les calculs énergétiques effectuée <strong>dans</strong> le précé<strong>de</strong>nt paragraphe, sur lesquels serontbasés les calculs <strong>de</strong>s corrections, ne seraient plus valables puisque les champs sont modifiés par cettemême correction ; on aurait alors à déterminer <strong>de</strong>s facteurs par <strong>un</strong> problème implicite.Le meilleur moyen semble donc d’effectuer les huit étapes du schéma normalement (ainsi les résultatsétablis <strong>dans</strong> le paragraphe précé<strong>de</strong>nt sont utilisables) et, <strong>un</strong>e fois que tous les champs sont calculés,d’apporter <strong>un</strong>e correction sur les champs calculés sur les grosses cellules <strong>de</strong> manière à annuler les termes<strong>de</strong> flux <strong>dans</strong> (24). Au final, les champs sur les grosses cellules auront été calculés par les expressionssuivantes 5 :⎧⎨M µ H n+ 1 22 −H n− 1 222 ∆t= −S2 T En 2 + A 21E1 n + α,(25)⎩M2ε E n+12 −E2n∆t= S 2 H n+ 1 22 − A 21 H n+ 1 21 + β,avec α, β vecteurs <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> taille le nombre d’inconnues <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> la classe 2. On refaitalors le calcul <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>s grosses cellules <strong>de</strong> la même manière que (23), et on obtient :(2 = E2 n − ∆t S 21 H n+ 1 21( ∣ )E n+1+2∆tα ∣1 ∣ Hn+ 22)∣ En 2 + E2n+1(+ ∆t+ ∆t ( β ∣ ∣E 2 n + E2n+1 ).S 12 H n+ 1 22)∣ En 1 + E1n+1L’énergie totale du schéma (24) <strong>de</strong>vient alors, tous calculs faits :E n+1 = E n + 2∆t ()H n+ 1 223 ∣ S 21(E1 n − E n+ 2 61 − E n+ 4 61 + E1 n+1 ) + α+ 2∆t (E2n 3 ∣ S 21(H n+ 1 61 − H n+ 1 21 ) + 3 )2 β + 2∆t (E2n+13 ∣ S 21(H n+ 5 61 − H n+ 1 21 ) + 3 )2 β .On peut constater que le paramètre α peut servir à annuler toute la première partie <strong>de</strong>s flux parasites ;il suffit pour cela que :α = − 1 3 S 21(E n 1 − E n+ 2 61 − E n+ 4 61 + E n+11 ). (26)4 Bien sûr, rien ne dit que ce schéma n’est <strong>pas</strong> lui aussi, <strong>de</strong> la même manière que le Verlet récursif à <strong>de</strong>ux classes, stable souscondition sur le <strong>pas</strong> <strong>de</strong> <strong>temps</strong>. Il n’a <strong>pas</strong> été possible d’aboutir à <strong>un</strong>e telle conclusion pour le moment.5 En gardant à l’esprit qu’en pratique, la phase <strong>de</strong> correction se fera à la fin.36
En revanche, le même raisonnement ne peut s’appliquer sur β, celui-ci étant présent <strong>dans</strong> les <strong>de</strong>uxautres flux et ne pouvant les annuler en même <strong>temps</strong> ; on ne peut donc <strong>pas</strong> lui attribuer <strong>un</strong>e valeurdépendant <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> manière évi<strong>de</strong>nte comme ce fut le cas pour α. On peut cependant le cherchertel que la somme <strong>de</strong>s flux restant soit nulle, c’est-à-dire tel que :2∆t3(E n 2∣ S 21(H n+ 1 61 − H n+ 1 21 ) + 3 )2 β+ 2∆t3(E n+12∣ S 21(H n+ 5 61 − H n+ 1 21 ) + 3 )2 β = 0,soit encore, en regroupant les termes en β et en posant a = E2 n + En+1 2 et b = (E2 n| S 21(H n+ 1 6H n+ 1 21 )) + (E2n+1∣ S21 (H n+ 5 61 − H n+ 1 21 )), chercher β tel que :( ∣ 3 ∣∣∣a)2 β + b = 0.1 −Le problème <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong> β est donc largement surdéterminé. On peut donc chercher la correctionβ qui minimise l’écart entre les champs E2 n+1 avant et après correction, afin <strong>de</strong> conserver <strong>un</strong>esolution numérique la plus fidèle possible. En pratique, on corrigera le champ E2 n+1 en ajoutant M2 ε−1 β(d’après la définition <strong>de</strong> β <strong>dans</strong> (25)). On définit ainsi le problème d’optimisation :Trouver β solution du problème :⎧ ∥ ⎨ ∥∥Mminε −12 β∥ 2β⎩s.c : ( 32 β∣ ∣ a ) + b 0Remarque 21 Plutôt que considérer la contrainte ( 32 β∣ ) (∣ a + b = 0, on choisit 32 β∣ )∣ a + b 0 quitraduit le fait que la correction doit annuler les flux restants ou les rendre dissipatifs, ce qui est suffisant∥pour stabiliser le schéma. La fonction coût ∥M2 ε−1 β∥ 2 traduit quant à elle l’écart entre les champsavant et après correction. Ce problème admet <strong>un</strong>e <strong>un</strong>ique solution, la contrainte étant linéaire et lecritère quadratique.On définit le Lagrangien du problème :(L(β, µ) = M ε−1∣ M ε−12 β2 β) (( ∣ ) )3 ∣∣∣+ µ2 β a + b ,µ ∈ R étant le paramètre KKT associé à la contrainte. Les conditions d’optimalité du 1 er ordre donnentle système d’équations :⎧⎪⎨⎪⎩∂ β L = 0( 32 β∣ ∣ a)+ b 0µ (( 32 β∣ ∣ a ) + b ) = 0⎧⎪⎨⇐⇒⎪⎩2M ε−22 β + µa = 0 (1)( 32 β∣ ∣ a)+ b 0 (2)µ (( 32 β∣ ∣ a ) + b ) = 0 (3)– Si b 0 (i.e : les flux sont dissipatifs) : alors la contrainte est relaxée pour la solution globaleβ = 0 ; <strong>pas</strong> <strong>de</strong> correction. C’est <strong>un</strong> résultat logique puisque si les flux sont dissipatifs il n’y a <strong>pas</strong><strong>de</strong> correction à faire.– Si b > 0 : Alors la contrainte est saturée, car si µ = 0, alors β = 0 par (1) et la contrainte (2) n’estplus vérifiée. On a donc µ ≠ 0 (et donc ( 32 β∣ )∣ a + b = 0). En multipliant à gauche (1) par Mε 22 eten multipliant scalairement par a, on obtient :( ∣ )2 (β| a) + 3 ∣∣2 µ M2 ε2aa = 0( ∣ )⇐⇒ − 4 3 b + 3 ∣∣2 µ M2 ε2aa = 08⇒ µ =9( M2 εa|M 2 εa)b⇒ β = − 2 b3 ( M2 εa|M 2 εa)Mε22 a.37(27)