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versions - Ecole lacanienne de psychanalyse

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que les barres obliques se sont imposées dans ses poèmes avec l’exil ; elles<br />

ont été beaucoup commentées, avec justesse, et je n’y reviendrai pas. Ce qui<br />

me frappe en revanche, et ce sur quoi je voudrais conclure, c’est<br />

l’impression <strong>de</strong> totalité qui se dégage <strong>de</strong> l’œuvre. Tout d’abord, le pluriel <strong>de</strong><br />

Interrupciones, confirmé par le nombre <strong>de</strong>ux qui l’accompagne, plai<strong>de</strong> pour<br />

un ensemble, malgré les failles. Dans cet espace, les recueils qui avaient<br />

déjà été publiés, au nombre <strong>de</strong> quatre, Bajo la lluvia ajena, Hacia el sur,<br />

Com/posiciones et Eso, éclatent et se redistribuent sous l’effet <strong>de</strong>s ajouts.<br />

Los poemas <strong>de</strong> José Galván, <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> Hacia el sur, faisant<br />

désormais écho à Los poemas <strong>de</strong> Julio Grecco, l’appendice <strong>de</strong> Hacia el sur,<br />

intitulé Final, <strong>de</strong>vient un axe <strong>de</strong> symétrie dont les conqéquences s’éten<strong>de</strong>nt<br />

à la totalité du recueil. La datation <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s non plus quatre mais sept<br />

recueils (présentés comme tels dans la table <strong>de</strong>s matières, voir Índice, p.<br />

263) qui composent Interrupciones 2 confirme la construction. Bajo la<br />

lluvia ajena est <strong>de</strong> 1980, Hacia el sur <strong>de</strong> 1981/82, à l’autre extrémité, Eso<br />

est <strong>de</strong> 1983/84 alors que le recueil qui le précé<strong>de</strong>, Com/posiciones, porte les<br />

dates 1984/85. Au centre, <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong> Final qui ne comporte aucune<br />

datation, les dates inscrites sur les recueils <strong>de</strong>s hétéronymes, Galván et<br />

Grecco sont pour le premier 1978 et pour le second 1976/78. La<br />

chronologie est abandonnée au profit d’une autre construction temporelle,<br />

où le temps, non linéaire, fonctionne en accordéon :<br />

1980→1981/82←1978 ←→ sans date ←→ 1976/78→1984/85←1983/84<br />

Ce temps replié et rompu est le témoin d’une souffrance qui a<br />

bouleversé la continuité <strong>de</strong> la vie ordinaire; dans cette<br />

construction/déconstruction temporelle, une ligne <strong>de</strong> fuite se trouve au<br />

centre, très logiquement appelé Final : hors temps, cet espace s’avère un<br />

espace d’utopie (même si perdure la douleur) ouvert par <strong>de</strong> mythiques<br />

Cerezas et refermé sur le Fuocco. Pourquoi ne pas considérer, tout comme<br />

la trou/ hoyo <strong>de</strong> Miguel Hernán<strong>de</strong>z est manifesté par un espace vi<strong>de</strong> au cœur<br />

<strong>de</strong> la strophe, que les sept recueils <strong>de</strong>ssinent la Menorah, ce chan<strong>de</strong>lier à<br />

sept branches qui orne les synagogues, et dont le nom contient celui <strong>de</strong> la<br />

fille <strong>de</strong> Gelman, Norah, la flamme (celle qui brille dans Fuocco), celle qui<br />

porte l’espoir d’un père en<strong>de</strong>uillé? Ainsi éclairé, Interrupciones 2 serait,<br />

comme le tombeau <strong>de</strong> Bau<strong>de</strong>laire vu par Mallarmé, le temple où<br />

reposeraient tous les proches disparus du poète.<br />

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