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L'un des mérites de G. Ripoll a été de rompre, aussi dans
le domaine des objets, avec la tradition dominante, malgré
certaines tentatives de ses prédécesseurs, qui était celle de la
stricte distinction ethnique et du germanocentrisme, illustrée par
les grands anciens auxquels elle rend un hommage justifié pour
leur ceuvre pionniere de catalogage et de classification, A. Gotze
et Hans Zeiss, puis, avec plus de nuances, par Joachim Werner.
La voie avait été déja tracée pour la Meseta castillane par son
maitre, Pere de Palol. Les données ont été encore enrichies depuis
par une meilleure connaissance des éléments d'habillement
(notamment des militaires) et des objets de la vie quotidienne
des populations et des armées romaines de YAntiquité Tardive
et de la période protobyzantine, qui montre bien que certaines
formes ne sont pas réservées aux "barbares" et que ceux-ci ont
aussi emprunté a leurs voisins, adversaires ou employeurs (quand
il s'agit de "fédérés"). Ici la démonstration a été facilitée car
le matériel provient d'une région ou la longue persistance des
usages romains 4 éja reconnue a la fin du XIXe siecle dans la
nécropole de Marugán par un autre grand de I'archéologie
wisigothique et mo-rarahe, Manuel Gómez Moreno- est
maintenant largement prouvée par des fouilles plus attentives et
mieux publiées, surtout dans le cadre d'une archéologie regionale
dont le développement est illustré par la publication de YAnuario
Arqueológico de Andalucía. La datation de ce matériel, sur des
bases typologiques, se situe dans le VI* et le VI16 sikcle: c'est
une période riche de transitions, marquée par l'installation des
Wisigoths, une breve reconquete byzantine puis la "conversion"
des Wisigoths, enfin la conquete arabe, propice donc a l'étude
des persistances, des innovations et des échanges, mais appelant
constamment par nécessité a la nuance.
Dans le premier chapitre, G. Ripoll présente et commente
la nouvelle typo-chronologie (entre la fin du Ve siecle et le début
du VI116 siecle) des éléments d'habillement (plaques-boucles et
fibules, éventuellement colliers, bracelets et boucles d'oreille)
qu'elle a d'abord élaboréepour la publication d'El Carpio de Tajo
puis sans cesse affinée et améliorée, apres l'avoir testée devant
différents auditoires (aux séminaires madrilenes et parisiens, a
1'Association francaise d'archéologie mérovingienne en 1985, aux
Corsi de Ravenne en 1987, etc.) et confrontée avec celle dressée