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L’intérêt peut aussi se porter sur la typologie des villes des pays musulmans. Ces<br />

villes ont subit un principe de d<strong>en</strong>sifi cation spécifi que qui se poursuit <strong>en</strong>core de nos<br />

jours. Par superposition et surélévation, les maisons se sont organisées autours de<br />

cours fermées, créant un dédale de ruelles. Elles apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi à la ville et form<strong>en</strong>t<br />

son tissu tout <strong>en</strong> ménageant des espaces privés pour les habitants. Ces habitations<br />

sont directem<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les rues commerçantes de la ville. L’observation<br />

nous permet donc de remarquer un espace d’habitation privé au sein d’un espace<br />

public dans lequel une population d’horizons divers se croise. Les différ<strong>en</strong>tes activités<br />

de la ville ne subiss<strong>en</strong>t de cette manière aucune ségrégation. De plus, quelle que<br />

soit la richesse du propriétaire, invisible depuis la rue, la typologie reste semblable.<br />

La différ<strong>en</strong>ce ne résulte que du nombre de cours et de l’aménagem<strong>en</strong>t intérieur de la<br />

demeure.<br />

Philippe Panerai 1 met <strong>en</strong> avant un exemple particulièrem<strong>en</strong>t intéressant de<br />

d<strong>en</strong>sifi cation et de transformation d’usages effectuée par les habitants eux-mêmes<br />

dans les grands <strong>en</strong>sembles construits au Caire dans les années 1960. Il rec<strong>en</strong>se<br />

quatre familles de transformation :<br />

- L’ext<strong>en</strong>sion des appartem<strong>en</strong>ts par la fermeture des loggias qui touche petit à<br />

petit tous les appartem<strong>en</strong>ts.<br />

- L’agrandissem<strong>en</strong>t des rez-de-chaussée qui permet l’aménagem<strong>en</strong>t de divers<br />

espaces dévolus à des ateliers et des petits commerces. Ces aménagem<strong>en</strong>ts<br />

chang<strong>en</strong>t le caractère de la rue qui devi<strong>en</strong>t un lieu de vie et d’activités<br />

rappelant, par <strong>en</strong>droits, le c<strong>en</strong>tre ville et le souk.<br />

- Certains immeubles sont surélevés de un ou deux étages, ce qui permet<br />

la construction de nouveaux appartem<strong>en</strong>ts, l’aménagem<strong>en</strong>t de jardins ou<br />

<strong>en</strong>core l’élevage de petits animaux.<br />

- Certains bâtim<strong>en</strong>ts s’épaississ<strong>en</strong>t, ce qui induit une transformation complète<br />

de la distribution intérieure des appartem<strong>en</strong>ts, faisant passer les appartem<strong>en</strong>ts<br />

de traversants à mono ori<strong>en</strong>tés.<br />

Ces différ<strong>en</strong>tes transformations infl u<strong>en</strong>t sur l’espace public et impliqu<strong>en</strong>t une<br />

mutation l<strong>en</strong>te mais visible de la ville, une restructuration des voies de circulation et<br />

la constitution de pôles d’activité. Les quatre points ci-dessus peuv<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong><br />

li<strong>en</strong> avec le développem<strong>en</strong>t, par d<strong>en</strong>sifi cations successives, de la ville de Berne. Ces<br />

processus d’autoproduction de la ville sont aujourd’hui freinés par la profusion des<br />

règlem<strong>en</strong>ts alors qu’à l’époque, les transformations du bâti s’opérai<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> fonction des besoins, souv<strong>en</strong>t sur un temps long.<br />

Dans plusieurs cas, il est possible de relever une d<strong>en</strong>sifi cation de la ville par<br />

superposition, <strong>en</strong> général de fonctions différ<strong>en</strong>tes, ce qui permet d’éviter la diffusion<br />

de la ville et de profi ter au maximum des possibilités qu’elle offre. Le Ponte Vecchio de<br />

Flor<strong>en</strong>ce est un exemple parlant. Le premier pont n’était qu’une construction simple,<br />

permettant le passage de la rivière ; il s’est <strong>en</strong>suite doublé d’une seconde circulation<br />

superposée à la première, qui permettait aux nobles de circuler sans desc<strong>en</strong>dre dans<br />

la rue.<br />

1 Panerai Philippe, Analyse urbaine, Editions par<strong>en</strong>thèses, 1999, Marseille<br />

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