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sous certaines conditions et l’ont ramené
au stade de « mendiant en loden » (c’est
le titre de l’un de mes livres, entre
autres).
CF : Je pense avoir déjà répondu à cette
question – la veille du décernement, j’ai
protesté dans le quotidien VIAȚA LIBERĂ
de la ville de Galati, dans l’article de Ion
MANEA : « Constantin FROSIN –
mécontent du grade de Chevalier ! ». Si
la presse nationale avait repris cette
article, comme elle le fait à l’ordinaire,
on aurait su que j’avais été sur le point
de le refuser aussi, à cela près que, dans
mon cas précis, c’était ma première
reconnaissance officielle en Roumanie !
Hélas ! Alors que j’étais Lauréat du
Parlement Européen depuis 1995 ! Et la
liste est longue, trop longue pour la citer
ici, mais cela n’a pas impressionné qui de
droit en Roumanie… Trois fois hélas !!!
J’ai espéré de tout cœur que le nouveau
régime corrige cette bourde de l’ancien
régime, mais il n’en fit rien ! Et je pense
que ni la Légion d’Honneur, ni le Prix
Nobel – si un jour on me l’accordait, ne
déterminerait ces pauv’ types à
m’accorder l’Etoile de la Roumanie…
CIU : Fais‐tu partie d’une certaine
génération d’écrivains, ou tu détestes
plutôt de telles délimitations et
catégorisations ?
CF : Monsieur le Professeur, tout comme
les Présidents d’Etat, qui accordent à
tort ou à travers distinctions ou
décorations, mais qui vont et viennent,
je considère que ces catégorisations,
modes, caprices vont et viennent, mais
les écrivains restent – certes, ceux qui
passent l’épreuve du temps… Pour ma
part, je reconnais que je suis meilleur
traducteur qu’écrivain, malgré les
Salonul <strong>literar</strong> 67/2009
opinions de ceux qui ne sont pas
d’accord avec cette modestie mienne.
Bien que, entre nous soit dit, j’ai lancé le
concept de poésie sous‐réaliste, qui « a
pris », qui a engendré la parution de
deux livres, un au Luxembourg, sous la
direction de Laurent FELS, et un autre en
France, signé par le Professeur
d’Université Jean‐Paul GAVARD‐PERRET
(Ce Peu qui est Tout, aux éditions Le
Brontosaure, 2009). Ce dernier affirme
quelque part : « La poésie de Frosin est
plus complexe que la vie ! ». Quoi qu’il
en soit, le fait que j’ai réussi à changer
l’aberrante définition du Larousse
concernant MIHAI EMINESCU, qui
apparaissait là comme : « Auteur de
contes et de nouvelles populaires » (en
1996 y compris). En 1998 déjà, il est
considéré par le même dictionnaire
comme « un grand écrivain et le grand
poète national des Roumains », ce qui
est toute autre chose… Ceci est pour moi
une victoire et une grande satisfaction
spirituelle et morale. Comment ai‐je
procédé : j’ai traduit
LUCEAFARUL/HYPERION en français
pour les éditions Geneze de Galati, puis
j’ai traduit env. 10 chroniques de nos
grands exégètes et critiques littéraires, à
partir de George Calinescu et en
terminant par Petru Cretia et Eugen
SIMION, où il était démontré, noir sur
blanc, avec des arguments pertinents,
décents et convaincants, que MIHAI
EMINESCU est un POETE
extraordinaire ! J’ai envoyé le tout aux
éditions LAROUSSE et voilà, j’ai réussi !
Ceux qui s’acharnent à détruire l’image
de cet immense Poète histoire de le
détrôner et prendre sa place, n’ont
probablement pas lu un LAROUSSE paru