salon literar nr.67.pdf - culitaioanusurelu.ro

________________________ 42 ________________________
LORSQUE LES SOUVENIRS…
Lorsque les souvenirs, au passé
M’invitent ‐ comme c’est engageant,
Le long chemin, si familier
Je l’emprunte de temps en temps.
Voilà ta maison, parsemée
Des mêmes astres, fort scintillants,
Qui souvent ont illuminé
Tout mon attendrissement.
Et au‐dessus des arbres clairsemés
S’élève la lune débonnaire,
Qui nous trouvait tout embrassés
En chuchotant de concert.
Nos cœurs se jurent fidélité
Sempiternelle et totale,
Quand les lilas, dans les allées,
Laissent tomber tous leurs pétales.
Comment put donc ce sentiment
Dans la nuit se consumer,
Tant que les torrents du ferment
Ont sans fin ni cesse pleuré,
Tant que la lune éclaire les chênes
En continuant son chemin,
Que tes yeux qui me surprennent
Sont restés doux et câlins ?
MIHAI EMINESCU Traduit du roumain par : Constantin FROSIN
Salonul <strong>literar</strong> 67/2009