01.05.2013 Views

N° 251 3e Trimestre 2010 (Texte intégral) - Cercle Ernest Renan

N° 251 3e Trimestre 2010 (Texte intégral) - Cercle Ernest Renan

N° 251 3e Trimestre 2010 (Texte intégral) - Cercle Ernest Renan

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

30<br />

mécanismes de transmission de ces modes littéraires, et s‟il s‟agit<br />

d‟une filiation ou d‟une genèse indépendante. » (p. 310) Je ne<br />

reprendrai pas ici les éléments que j‟ai donnés dans ma conférence<br />

sur les troubadours, je me contenterai de rappeler, comme j‟en ai fait<br />

la remarque, que pas un troubadour ne cite le moindre poète arabe,<br />

ne parle de la moindre source arabe, alors que les classiques latins<br />

sont bien présents chez eux. Il en va de même avec Dante.<br />

L‟hypothèse, sans nul fondement et établie uniquement sur de<br />

douteux parallèles, proposée au siècle dernier par Miguel Asin<br />

Palacios, selon laquelle Dante aurait écrit sa Divine comédie sous<br />

l‟inspiration de « l‟eschatologie musulmane », a été reprise sans<br />

aucun apport nouveaux par nombre de perroquets, à commencer par<br />

notre auteur qui, cependant est bien obligé d‟admettre que « faute de<br />

textes qui auraient pu prouver une relation directe de Dante avec le<br />

monde arabe, Asin a dû s‟astreindre à l‟étude systématique des<br />

parallèles entre son œuvre et la masse énorme d‟écrits de divers<br />

auteurs qui avaient amplifié ce passage du Coran (XVII,1)… » (p.<br />

329). Ce passage est l‟imaginaire voyage du Prophète vers la<br />

mosquée lointaine d‟où est née la croyance d‟un voyage de Mahomet<br />

dans le paradis musulman 31 . Dans le cas où M. Vernet, marchant<br />

dans les pas d‟Asin Palacios, aurait raison (mais hélas pour lui il a<br />

tout faux), il faudrait alors admirer Dante pour sa connaissance<br />

prodigieusement étendue des auteurs arabes, non traduits, dont il<br />

aurait « piqué » des passages pour composer sa Divine comédie !<br />

Voici quelques exemples qui valent leur pesant d‟or, poids évalué en<br />

ridicule, bien entendu. « La scène de la rencontre avec Béatrice,<br />

assure-t-il sans sourcilier p. 335, pose des problèmes plus vastes : cet<br />

épisode se retrouve dans les légendes musulmanes quand elles<br />

affirment que les Bienheureux connaissent déjà de leur vivant une<br />

fiancée céleste qui les attend, et le cas échéant, leur reproche leurs<br />

actes et leurs amours terrestres, comme Béatrice le fait avec Dante. »<br />

Il cite ensuite le passage du Purgatoire (30 et 31) où Dante,<br />

accompagné de Virgile, voit surgir Béatrice, mais il ne donne aucune<br />

référence concernant les « légendes musulmanes ». Quoiqu‟il en soit,<br />

nous savons trop bien que ces prétendues « fiancées » ne sont autre<br />

que les Houris du Coran, destinées à satisfaire les besoins sexuels<br />

31 Pour ces détails je renvoi le lecteur à mon article : Le Coran, les Houris et<br />

les raisins, Cahier n° 247, pp. 79-80.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!