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Rapport d'expertise requis pour le Tribunal Penal International sur le ...

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aucune crainte d’afficher ouvertement <strong>le</strong>ur militantisme. Le journal « Kanguka », très favorab<strong>le</strong> à la<br />

rébellion, appel<strong>le</strong>ra à la victoire du FPR, et dans un ton franchement ethniste, souhaitera l’exil <strong>pour</strong><br />

trente ans des populations hutu 67[67] .<br />

La dramatique situation militaire renforcera la position politique de ceux qui, dans <strong>le</strong> camp<br />

présidentiel, étaient contre la <strong>pour</strong>suite de la guerre et plutôt favorab<strong>le</strong> à une issue négociée du<br />

conflit. Cette tendance viendra renforcer <strong>le</strong> camp de l’opposition intérieure favorab<strong>le</strong> au même<br />

aboutissement pacifique. La conjugaison des forces donnera une impulsion effective aux<br />

négociations.<br />

La logique de positionnement politique<br />

Le gouvernement de transition avait été obtenu par <strong>le</strong>s pressions intenses tant au niveau interne<br />

qu’international. Le processus de sa mise en place avait été très laborieux et <strong>le</strong> Président<br />

Habyarimana avait fini par céder. Il convient de noter cependant qu’en vue de s’as<strong>sur</strong>er la maîtrise<br />

de l’ouverture politique, il avait tenu à lui donner une durée d’exercice bien circonscrite dans <strong>le</strong><br />

temps, à savoir une année.<br />

Pendant qu’ils participaient au gouvernement, <strong>le</strong>s partis politiques, ceux de l’opposition<br />

principa<strong>le</strong>ment, avaient engrangé des bénéfices politiques et économiques certains. Ils n’avaient par<br />

contre aucune as<strong>sur</strong>ance que <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> d’entente entre <strong>le</strong>s partis politiques de gestion de la<br />

transition entre <strong>le</strong>s partis politiques allait être prorogé au-delà d’une année. Déjà, en janvier 1993, <strong>le</strong><br />

Président de la République était entré en conflit avec <strong>le</strong> Premier ministre <strong>sur</strong> la conduite des<br />

négociations de paix. Ecartant des négociations de manière unilatéra<strong>le</strong> <strong>le</strong> ministre des affaires<br />

étrangères, Boniface Ngulinzira, il avait désigné <strong>le</strong> ministre de la défense, James Gasana, chef de la<br />

délégation gouvernementa<strong>le</strong> aux négociations d’Arusha 68[68] .<br />

Les partis d’opposition redoutaient que l’échéance annuel<strong>le</strong> ne soit l’occasion <strong>pour</strong> <strong>le</strong> camp<br />

présidentiel de reprendre l’initiative et, partant, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> total du processus politique. Ils<br />

craignaient donc de se voir écarter du gouvernement et ainsi être sevrés de la manne étatique,<br />

réticents qu’ils étaient à compter <strong>sur</strong> <strong>le</strong>urs propres forces et à faire la politique en dehors du<br />

gouvernement.<br />

Le bilan du gouvernement <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s huit points du programme retenu par <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> d’entente est<br />

faib<strong>le</strong>. Compte tenu de la configuration politique, du rapport des forces des partis ainsi que de la<br />

conjoncture internationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong> seul point <strong>sur</strong> <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> gouvernement de transition a obtenu des<br />

résultats tangib<strong>le</strong>s reste celui relatif à la négociation de la paix. Ces partis avaient donc intérêt à<br />

profiter de l’appui relatif de la communauté internationa<strong>le</strong> au processus de paix <strong>pour</strong> obtenir des<br />

résultats substantiels dans <strong>le</strong>s négociations qu’ils verseraient ensuite à <strong>le</strong>ur actif afin de s’imposer<br />

dans la gestion postérieure.<br />

LES RAISONS EXTERIEURES.<br />

Les é<strong>le</strong>ctions au Burundi.<br />

En juin 1991, <strong>le</strong> Front démocratique burundais « FRODEBU », parti d’opposition, l’emporte haut la<br />

main <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions législatives et présidentiel<strong>le</strong>s au Burundi. Cet événement est accueilli très<br />

favorab<strong>le</strong>ment par l’ensemb<strong>le</strong> de la classe politique intérieure rwandaise. Dans <strong>le</strong>s rangs de<br />

67[67]<br />

Journal Kanguka n°73, février 1993 : « A quand l’arrivée du FPR <strong>pour</strong> que <strong>le</strong>s hutu prennent aussi l’exil de trente<br />

ans » ?<br />

68[68]<br />

Cela s’est effectué en connivence avec <strong>le</strong> PSD et <strong>le</strong> PL et Faustin Twagiramungu. Nous ne sommes pas à la<br />

première contradiction et aux alliances changeantes.

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